5 - Rivalité rouge et bleue

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Après ma rencontre avec Max Verstappen, je suis retournée au camion de réserve pour prendre un nouveau bidon d'huile de moteur pour la monoplace. J'ai reposé le bidon vide à la place où je l'avais pris avant l'incident. Sur le chemin vers le paddock, Max n'était plus là. Je continue mon chemin vers le garage. Bruno m'interpelle dès l'entrée et me demande pourquoi j'ai mis autant de temps à apporter un bidon d'huile. Je ne réponds rien, cependant il enchaîne et me dit que je peux rentrer à l'hôtel pour aller me coucher.

- Tu l'as bien mérité, ajoute-t- il.

En réponse, j'ai bâillé bruyamment. Tous les mécaniciens et le personnel se sont retournés sur moi. Pour la plupart, un sourire a étiré leurs lèvres tandis que d'autres ont ri à gorge déployée. J'attrape mes affaires, mon sac et ma carte de chambre d'hôtel et je sors du paddock pour rejoindre le coin presse. Carlos devait me raccompagner à l'hôtel. Je marche jusqu'au coin où les journalistes peuvent discuter et échanger les impressions et les sentiments des pilotes sur les qualifications. J'observe autour de moi et Carlos parler avec des journalistes devant plusieurs caméras braqués sur lui. Il est heureux d'être là malgré qu'il ne soit pas dans le top cinq. Je tourne mon regard pour découvrir Max Verstappen à proximité de mon cousin. Il parle à des journalistes également mais il semble me fixer du regard. Ses yeux pétillent de malice.

Je tourne la tête à droite, à gauche pour voir si ce n'est pas quelqu'un derrière moi qu'il fixe mais personne ne se trouve à proximité. Je plonge de nouveau mon regard dans le sien. Un sourire est apparu sur ses lèvres durant mon cinéma. Je lui adresse un petit signe de la main. Il me répond discrètement en soulevant sa casquette, passe la main dans ses cheveux et la remet aussitôt.

Les journalistes ne remarquent rien, il s'agit juste d'un geste banal pour eux, presque machinal. Le geste m'était clairement adressé, c'est une façon pour lui de répondre sans que personne ne le devine. Personne sauf moi. Mon cœur s'affole dans ma poitrine. Je souris et me détourne vers Carlos qui arrive vers moi.

-       Prête à enfin aller te coucher ?

-       Oui, j'ai hâte. Je suis exténuée. Et j'ai faim, le sandwich de ce midi n'était pas assez pour moi.

Mon ventre gargouilla en même temps. Nous rions ensemble. Il passe un bras autour de mes épaules pour me conduire vers sa loge. Il doit récupérer ses affaires avant de partir du circuit. Lorsque nous passons devant Max, il m'adresse un regard interrogateur et gratifie Carlos d'un regard noir de colère. Je ne comprenais pas ce changement radical, peut-être que le journaliste lui a posé une mauvaise question.

-       Tu me rejoins à la voiture ? Je vais appeler Victoire pour la prévenir que nous rentrons à l'hôtel.

-       D'accord, à tout à l'heure, cousine !

-       Chuuuut, m'exclamé-je en mettant mon doigt devant la bouche.

-       Tu n'es vraiment pas drôle, Rosa, râle Carlos. Je t'aime.

-       Je t'aime aussi.

J'appelle Victoire en marchant vers le parking réservé aux pilotes et aux membres des écuries. Son répondeur se déclenche et je lui laisse un message pour la prévenir que nous retournons à l'hôtel. Je pose mes affaires sur le sol à côté de la portière passager de la Ferrari de Carlos. Je m'appuie sur le capot de la voiture et armée de mes lunettes de soleil, je prends le soleil. Quelques minutes plus tard, une grande ombre me cache de la chaleur du soleil. Avec le contrejour, je ne distingue qu'une silhouette masculine, plus grande que moi. Je ne le reconnais que lorsqu'il me pose une question.

-       Sainz t'a oubliée ? me demande Max

Je me redresse et me place devant lui de manière à le voir entièrement. Je baisse les yeux vers ses mains et remarque que ses poings sont serrés. Les veines de ses avant-bras ressortent.

La Belle et le piloteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant