Point de vue de Rosa.
Les essais libres sont terminés. Je me dépêche d'aller chercher mon planning dans le bureau mobile de Ferrari. Je croise Carlos qui me prend dans ses bras et embrasse mon front. Son regard est pétillant. Il illumine le garage de son sourire. Cela faisait longtemps que je ne l'avais pas vu comme ça. Il me demande si je rentre à l'hôtel mais je secoue la tête.
- Non, je vais chercher mon planning pour ce week-end, annoncé-je. Je me suis précipitée dans les stands tout à l'heure.
- D'accord, on rentre ensemble, demande-t-il.
Je hoche la tête. Puis je me rends dans les bureaux. Je récupère mon planning. Je sors du bâtiment, les yeux rivés sur la feuille que la secrétaire m'a donnée. Mon épaule entre violemment en contact avec une personne que je n'avais pas vu. Je trébuche en arrière et tombe sur les fesses. Mes yeux se sont fermés sous le choc. Lorsque je les ouvre, je vois une main tendue devant moi. Je relève la tête et vois Max un air penaud sur le visage.
- Ça va, Rosa ? s'inquiète-t-il. Je suis désolé, je ne t'avais pas vu.
- Désolée, c'est moi.
Max m'aide à me relever en attrapant ma main droite. Je frotte mes fesses pour enlever la poussière. Je n'ai plus mon planning dans la main. Je tourne la tête dans tous les sens pour voir si elle ne s'est pas envolée lors de l'impact. Aucune trace de la feuille. Je me retourne vers Max qui lis attentivement mon planning entre ses mains.
- Tu travailles samedi et dimanche toute la journée. Ils vous exploitent chez Ferrari ?
- Je rattrape mes heures, nuance. Et puis, en quoi cela te regarde ?
- Ouuuh, du calme, s'exclame-t-il en levant les mains. C'est que je voulais te proposer que l'on se retrouve ce soir ou demain soir, mais si tu travailles samedi et dimanche... Comme tu souhaites me parler.
Il me montre l'écran de son téléphone, ouvert sur notre conversation. Il range son téléphone dans sa poche arrière de jean.
- D'ailleurs, de quoi veux-tu me parler qui soit si urgent ?
Je baisse les yeux vers mes chaussures. Mes baskets semblent plus intéressantes tout à coup. Des personnes passent à côté de nous. Je ne pense pas que ce soit le bon moment pour évoquer la révélation de Carlos. Je n'ai pas envie que tout le paddock apprenne ce qu'il s'est passé il y a quelques années.
- Pas maintenant. Ce soir, promis.
Je le contourne en arrachant mon planning de ses mains. Sa main m'attrape le poignet gauche. Une douleur irradie au niveau de sa main. Je gémis de douleur. Aussitôt, Max relâche la pression autour de mon poignet.
- Désolé, je suis désolé.
Il tente de faire des cercles en tenant ma main dans la sienne mais je grimace sous la douleur. Mes yeux se remplissent de larmes. Max me lâche doucement le poignet. Il pose sa main dans mon dos pour me guider dans le paddock.
- Viens, on va voir le médecin.
- Ça va aller, je vais rentrer et mettre de la glace dessus, lui répondis-je en grimaçant toujours.
Il me pousse toujours de sa main pour me faire avancer. Une voix gronde derrière nous. Il ne manquait plus que lui.
- Rosa, crie Carlos en mode furie.
Il arrive auprès de nous en petites foulées et me libère de la prise de Max. Carlos passe un bras autour de ma taille et me place derrière lui tel un bouclier vivant. Je sais que je n'ai pas besoin d'être protégé de Max ; Carlos, non. Mon poignet cogne contre son bras dans la manœuvre et je gémis de souffrance. Les deux se tournent vers moi et se précipitent sur moi. Je les repousse tous les deux.
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La Belle et le pilote
Fiksi PenggemarRosa Martinez est la nouvelle mécanicienne de l'équipe de Carlos Sainz, son cousin. Mais, être une femme dans une écurie de Formule 1 et être entourée d'hommes qui ne voient pas son arrivée d'un bon œil n'est pas de tout repos. Rosa l'apprendra asse...