La Belle et le pilote

36 - Découverte inquiétante

Point de vue de Rosa.

Simon déchante rapidement lorsqu'il voit plusieurs agents de sécurité du circuit entrer dans le garage. Tous les trois ont le regard sérieux et les bras croisés sur le gilet de protection.

- Putain, v'là les playmobils. Qu'est-ce que vous voulez ? Hé, lâchez-moi, vous n'avez pas le droit ! hurle Simon à travers le garage tandis que deux des trois agents le maintiennent.

- Prenez une pause les gars ! On reprendra plus tard, annonce George Sullivan à l'ensemble de l'équipe dans le garage.

Il pose ses outils et indique la direction de la sortie du garage. L'équipe prend la direction de l'hospitalité. Un frisson me prend alors qu'à l'extérieur, la température continue d'augmenter. J'esquisse un pas pour suivre mes collègues mais un bras se pose sur le mien pour m'arrêter.

- Reste, les autres ne vont pas tarder, me dit George, les cris de Simon qui menacent toujours les gardiens en fond.

- Il va arrêter de brailler comme un âne, celui-là ! grogne l'un des gorilles en resserrant sa prise. Arrête de bouger comme un asticot, ajoute-t-il à Simon.

Je hoche la tête pour répondre à George et je vois un autre groupe de personnes franchir l'entrée du garage. Max, Carlos ainsi que Christian Horner nous rejoignent. Mattia entre à la suite du petit groupe, la mine consternée. Les trois gaillards de la sécurité empoignent Simon et l'emportent au poste de sécurité. Carlos pousse Max pour s'approcher de moi. Il place ses deux mains sur mes joues et relève ma tête pour que nos regards se croisent.

Je tente de transmettre tout mon soulagement de savoir que cette histoire va bientôt s'achever et Carlos semble rassurer de ce que mon visage lui montre. Il m'embrasse le front avant de me serrer dans ses bras.

- Mattia, on n'a aucune preuve que ce soit lui à l'origine de ces modifications, dit George Sullivan en faisant de grands gestes avec ses bras.

Il perd également patience face à la situation. Je ne lui en veux pas mais j'aimerai comprendre ce qu'il se passe. Pourquoi Simon est entré dans une colère noire à m'accuser de quelque chose que j'ignore ? Max s'approche et me prend dans ses bras. Il dépose un baiser dans mon cou pour me rassurer et montrer qu'il est présent. Il se détache ensuite sans pour autant rompre le contact entre nous.

- Tu vas bien ? Il ne t'a pas touché au moins ?

- Non, Max. Certains mécanos l'ont maîtrisé bien avant qu'il arrive jusqu'à moi.

- Heureusement, je lui aurai refait le portrait s'il t'avait de nouveau touché, gronde Max.

Sa main serre la mienne avec force et son pouce caresse machinalement le dos de ma main. Je suis contente que Max soit près de moi et qu'il m'aide à traverser tout ça. Ce n'est pas facile non plus pour lui alors qu'il a déjà les week-ends de course, l'ascension vers le sacre de champion du monde, et notre relation amoureuse à gérer.

- Nos avocats vont s'occuper de lui faire signer un contrat pour le faire taire. Et s'ils n'y arrivent pas, nous irons jusqu'au procès. Cette situation n'a que trop duré.

Mattia croise mon regard et je lis toute la culpabilité qu'il ressent face à ce désastre. Christian demande à Mattia si les preuves récoltées sont suffisantes pour mener un procès s'ils devaient avoir lieu.

- Les preuves sont là, Christian. Encore cette nuit, il a essayé de détourner une de nos principales caisses de transport pour ralentir les équipes de mécaniciens.

- Preuve vidéo ? Parce que c'est sa parole contre la nôtre... Même si nous sommes assez nombreux à l'avoir remarqué, un jury peut se laisser facilement influencé par ce connard.