22 - Orange contre Rouge

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Point de vue de Rosa.

- J'ai rencontré quelqu'un ...

Un long silence emplit la loge, l'atmosphère semble pesante. Carlos attrape mes doigts et emprisonne ma main droite entre les siennes.

- Je m'en doutais un peu, admit-il, un doux sourire sur les lèvres.

Les yeux écarquillés, je le fixe. Je suis sur le cul. Mais comment a-t-il su ? Soudain, mon sang se glace et mon cœur bat à mille à l'heure. Je ne dis rien. Les mains de Carlos serrent la mienne un peu plus fort. Il fronce les sourcils et m'attire à lui. Je m'effondre sur son torse, comme quand nous étions petits. Je m'écarte un peu et m'allonge à côté de lui. Je regarde le plafond, je cherche mes mots pour tout expliquer à Carlos. J'inspire plusieurs fois et prend mon courage à deux mains.

- Tu t'en doutais ? lui demandé-je.

Il rit et se tourne sur le côté pour observer mes réactions.

- Bien sûr, Rosa. Je te connais par cœur ! Je t'ai vu rougir en regardant ton téléphone et j'ai vu que tu te rapprochais de certaines personnes, notamment des pilotes.

- Je me suis fait beaucoup d'amis ici, c'est vrai.

- Des amis et ... peut-être un peu plus pour quelqu'un, dit-il.

Je ne réponds pas. Pas que je ne veux pas répondre mais je m'interroge sur la réaction de Carlos quand il découvrira que cette personne est Max. Je réfléchis à toute vitesse mais Carlos continue sur sa lancée.

- Tu vas me le présenter quand ? demande-t-il.

- Bientôt, nous prenons encore notre temps pour se découvrir.

Il hoche la tête et je décide de changer rapidement de sujet.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé sur le circuit tout à l'heure ? l'interrogé-je.

Cette fois-ci, il ne sourit plus. D'accord, Rosa... Tu es la reine des gaffes ! Il soupire et se lève. Il fait quelques pas vers la porte avant de se retourner. Il me regarde puis, il vient s'asseoir à côté de moi. Sa jambe tressaute contre la mienne. Il pince l'arête de son nez avec son index et son pouce.

- Je ne sais pas, j'étais tellement en colère en montant dans la monoplace. J'ai fait plusieurs tours du circuit prenant mes marques. Quand j'ai vu Verstappen devant moi, j'ai vrillé.

J'appuie ma tête contre son épaule. Mon cousin a l'air perdu et je sais que la colère qu'il a en lui depuis plusieurs années ne disparaitra pas en un claquement de doigts. La réaction qu'il a eue aujourd'hui, sur le circuit, ne doit pas se reproduire à l'avenir. Pour lui qui doit arrêter de se morfondre sur cet événement du passé car cela n'avance à rien, pour Max qui n'a rien demandé et pour moi. Je refuse d'être le point neutre entre les deux et de devoir choisir entre ma famille et mon avenir.

Carlos pose sa tête contre la mienne. Il passe ses bras autour de ma taille et me serre fort. Je manque un peu d'air mais je ne m'écarte pas. Je profite de ce moment avec mon cousin avant de retourner au garage.

***

J'arrive à proximité du garage Ferrari, les bras chargés de matériel. Je marche rapidement en criant aux personnes qui se trouvent sur mon chemin de se reculer. Les boîtes accumulées sur mes bras pèsent lourd et me cachent complètement la vue si bien que je ne vois pas la bordure qui mène aux garages. Je trébuche et tombe de tout mon long sur le bitume. Mes genoux et mes coudes ont absorbé le choc de ma chute. Malheureusement, je n'ai pas eu le temps de protéger ma tête. Cette dernière cogne violemment contre le sol du paddock.

La Belle et le piloteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant