37 - The end of my nightmares'monster

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Point de vue de Rosa.

Je m'approche de l'immense porte blindée. Je ne suis pas rassurée. En même temps, qui le serait ? L'angoisse me tord les tripes, comme je tords la lanière de mon sac. Je jette un dernier regard à Max qui m'attend dans la voiture. Il me fait un rapide signe de la main pour m'encourager à entrer.

Il est confiant sur l'entreprise que je veux mener. Il me soutient de toute sa force et de tout son amour pour moi. Je suis heureuse de l'avoir à mes côtés et de pouvoir tout partager avec lui. Il est mon âme sœur, mon roc mais j'ai besoin de réaliser cette dernière chose sans lui. De faire cette dernière étape seule. Je n'ai prévenu personne. Aucune de mes connaissances, de mes amis ou de ma famille ne savent ce que je fais ici. Certains m'auraient traité de folle, d'autres n'auraient pas compris pourquoi c'était important pour moi de le faire.

J'entre dans le bâtiment et sors ma carte d'identité, mon autorisation délivrée par la cour de justice italienne et mon certificat de la FIA prouvant mon lien avec la personne que je viens voir. Le garde à l'entrée prend mes documents, les inspecte un instant et me les rend dans un silence assourdissant. Même la grosse porte en acier est plus aimable.

Le bonhomme me tend un badge marqué en gros et en gras : VISITEUR. Il appelle l'un de ses collègues dans un talkie-walkie en italien et retourne dans son petit bureau en grommelant. Un autre agent de la prison sort du couloir à ma droite et me demande de le suivre.

Nous traversons une ribambelle de couloirs et de grilles qui montrent que la sécurité n'est pas là pour faire joli. Sur notre chemin, d'autres gardes, armés jusqu'aux dents, surveillent les allées et venues des personnels. J'ai l'impression que tous les yeux se tournent vers moi, me scrutent de haut en bas à la recherche du moindre danger.

- Mademoiselle, vous allez devoir déposer tous vos effets personnels à ma collègue, vous les récupérerez par la suite. Ne gardez rien sur vous, on ne sait jamais avec ce genre d'individus.

Je hoche la tête pour lui signifier que j'ai compris. La dame pose un bac blanc dans lequel je mets mon sac à main, mon manteau et mon écharpe. Elle pointe du doigt ma ceinture en grimaçant.

- Désolée... C'est la procédure... s'excuse-t-elle. Le collier aussi.

- Je comprends, dis-je avec ma voix rauque.

Une fois que toutes mes affaires sont rangées dans un casier, nous reprenons notre chemin dans les entrailles de la prison. Mon cœur s'affole de plus en plus, je crains un instant de faire un arrêt cardiaque entre les murs de la prison mais je tente de me calmer et d'apaiser mes craintes. Je ne serai pas seule face à lui. Nous nous arrêtons devant une simple porte en bois et je regarde craintivement le garde qui m'accompagne depuis le début.

- C'est l'entrée du parloir pour les personnes extérieures. Je vais entrer avec vous et rester tout le long de votre entretien avec le détenu. Si vous voulez partir, il vous suffira de me le signifier. Avez-vous des questions ?

- Pourra-t-il me faire du mal ? demandé-je en me mordant la lèvre inférieure.

- Non, il sera menotté à la table tout le long où vous serez présente. Vous ne risquez rien.

Je souffle de soulagement, les flashbacks des premières confrontations me reviennent en mémoire aussi rapidement qu'un coup de fouet. Je secoue légèrement la tête pour effacer les images de mon esprit. Le garde ouvre la porte et je découvre Simon, menotté à la table comme il me l'a annoncé.

La tête baissée sur la table, Simon a perdu de sa superbe. Les traits tirés par la fatigue, des hématomes ici et là parsèment ses bras nus. La combinaison vert kaki semble bien trop large sur son corps, signe qu'il a perdu du poids.

La Belle et le piloteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant