10 - Une part de vérité

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Point de vue de Rosa.

Le soleil éclaire doucement la chambre d'une lueur orangée. Je passe mon bras sur la place à côté de moi mais elle est froide. Max est parti durant la nuit. Je me déplace légèrement pour changer d'oreiller. Il porte l'odeur de Max. Je renifle dedans. Puis, je me reprends. Si quelqu'un me voyait, cette personne me prendrait pour une folle. Sur le bureau, je vois mon téléphone s'éclairer à plusieurs reprises. Je ne sais pas quelle heure il est. Je repousse la couette et me lève.

Je regarde l'heure sur mon téléphone. Neuf heures dix-sept. Hier, Carlos et moi avons convenu de nous retrouver vers dix heures au restaurant de l'hôtel pour prendre le petit déjeuner ensemble avant de retrouver la famille à Madrid. Avec mes affaires pour la journée, je vais dans la salle de bain pour me doucher. J'appuie sur l'interrupteur pour allumer la lumière dans la pièce et je reste sous le choc.

Mon prénom s'étale en lettres rouge sang sur le miroir de la salle de bain. Une flèche qui indique l'étagère devant le lavabo vient compléter l'œuvre. Je retourne dans la chambre pour prendre en photo le crime. J'envoie la photo à Max, accompagné d'un message vindicatif.

[De moi à Max Verstappen] : Merci pour la nouvelle déco dans la salle de bain. J'adore... mais je pense que les femmes de ménage vont te maudire. Rosa.

[De Max Verstappen à moi] : Pff. Elles m'adorent. As-tu lu mon mot ? Max.

Un mot. Je cherche sur la tablette fixée au mur devant moi mais rien. Je suis la flèche et elle indique ma trousse de toilette. Je l'ouvre et découvre un petit papier plié en quatre : Regarde la vue. Regarde la vue. La vue ? De ma chambre ? Je sors de la salle de bain et me précipite vers la fenêtre où j'ouvre le rideau blanc. Derrière le rideau, un autre petit papier tient en équilibre sur la poignée. Pose ta tête contre mon épaule. Hier soir, j'ai posé ma tête sur son épaule où se trouve les oreillers. Je soulève chaque oreiller et en-dessous du mien, je trouve à nouveau un papier. Cette fois-ci il est légèrement plus grand.

Rosa,

Pour commencer, tu ronfles... Je n'ai pas pu rester toute la nuit (pourtant, j'aurai bien voulu). Tu es toute mignonne quand tu dors. Je dois aller à l'aéroport tôt ce matin pour retourner à Monaco avant le prochain grand prix. J'espère que pour le prochain grand prix, nous pourrons passer du temps ensemble.

A bientôt,

Max.

[De Max Verstappen à moi] : Alors ? Tu l'as ou pas ??

Max n'est pas très patient. Je lui réponds rapidement et file sous la douche.

***

J'arrive au rez-de-chaussée de l'hôtel et me dirige vers le restaurant. Je repère Carlos au fond du restaurant. Je marche vers lui. Il ne me voit pas arriver car il est sur son téléphone. Je m'assieds sans un bruit devant lui. Je pose mes coudes sur la table et la tête entre mes mains.

-       Bonjour Carlos, dis-je.

Il sursaute. Carlos range rapidement son téléphone dans la poche de son jean. Il s'appuie sur la table avec ses avant-bras. Ses mains sont proches de mes coudes mais je ne bouge pas. Il soupire.

-       Dès que l'on a mangé, si tu veux.

J'acquiesce et je me tais. Je ne veux pas lui faciliter la tâche mais nous avons besoin d'avoir cette conversation pour aller de l'avant. Mais je préfère le faire sans que des personnes gravitent autour de nous. Des serveurs arrivent et déposent sur la table des corbeilles pleines de croissants, de petits pains au chocolat, une carafe de jus d'orange, des fruits, du pain, un assortiment de confitures, du café pour Carlos et du chocolat pour moi. Un vrai petit-déjeuner de roi.

La Belle et le piloteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant