Chapitre 13

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On était deux jours plus tard, à l'enterrement, et je pouvais faire simplement deux choses ; chanter dans ma tête Another One Bites The Dust, et me sentir horrible pour le faire.
En tant que leader proclamé, Ethan menait la cérémonie, bien qu'il n'aie pas échangé plus de deux mots avec feu Daniel Rivers, pour prendre son nom quand il s'occupait du listing. Esther et Kirstie étaient restée à l'arrière avec Gracie, qui a donc confirmé avoir tué « Dan ».
Dieu savait pourquoi ou comment. Nous n'étions médecin légistes ni criminologues, mais quand on n'a pas trouvé ni d'arme, ni de marques sur le coup, ni rien sur Gracie qui prouvait qu'elle aie pu tuer quelqu'un, nous étions laissés sans possibilités.
Si, nous avions une possibilité, bien sûr. Les pouvoirs. Mais la plupart des gens n'étaient pas encore au courant, et mettre au courant le grand public risquait de mettre au courant ceux de l'autre ville, donc le soi-disant gang, donc Graham, donc nous mettre dans de sales draps. Ethan avait finalement prétexté un empoisonnement à je-ne-sais-quelle substance illicite, et les gens avaient avalés.
Je n'étais pas sûre que ce soie une bonne idée de mentir à la populace, mais je me voyais mal dire la vérité aussi. On aurait simplement pu dire qu'on était pas des médecins légistes et que si ça intéressait quelqu'un il était autorisé à ressortir le corps pour faire ses investigations. Mais y'aurait sûrement eu un con dans l'assemblée pour se proposer de le faire.
Toujours en fredonnant du Queen, j'écoutais le discours d'Ethan en dévisageant chaque personne présente dans l'assemblée. J'adore regarder les gens, ce à quoi ils ressemblent, ce qu'ils font et comment ils le font. Le language corporel, tout ça, ça me passionnait. Je regardais les étudiants de le métro, les couples au restaurant, les manager dans les magasins...essayer de deviner comment ils se comportaient ou pourquoi ils se comportaient comme ça me faisait sentir un peu comme Patrick Jane dans Mentalist, et c'est une situation plutôt cool.
J'ai remarqué un garçon notamment. Il conservait une expression limite impassible, excepté un léger sourire en coin et ses mains fourrées dans ses poches, en gardant les pouces à l'extérieur. C'était un signe d'orgueil ou bien un signe qu'il était en train de se foutre de notre gueule. Dans les deux cas, pas une émotion adaptée à un enterrement. Ca m'a intriguée, alors quand il a quitté les funérailles un bon quart d'heure avant la fin, j'ai attendu la fin, et l'ai suivi.
Même bien arrangées sur une surface peu étendue, il y avait quand même un assez impressionnant labyrinthe de rues, de cul-de-sac et d'allées dans cette ville, et je devais trouver la bonne distance pour à la fois éviter que le type ne me remarque et ne pas le perdre.
Il a fait le grand tour, en passant devant l'hôtel de ville, et quitte le village du lac via la forêt, probablement pour éviter de se faire remarquer dans la plaine qui bordait le lac. J'ai fait l'arrêt le plus possible dans ma maison, qui était sur le chemin, pour récupérer une veste à capuche et un couteau à cran d'arrêt. Il y en avait dans toutes les réserves, et Ethan avait décidé de les y laisser tant que personne ne les utilisaient à d'autres fins que celles prévues.
En enfilant ma veste, j'ai suivi ses traces dans la forêt, cette fois-ci en me permettant de le suivre à une distance d'une bonne cinquantaine de mètre, ce qui était beaucoup pour une filature. Ce n'est qu'à mi-chemin, cependant, que j'ai enfin percuté où il se rendait. Il rejoignait les membres de son prétendu gang sur leur terrain.
J'ai réfléchi le reste du chemin à une bonne stratégie pour m'infiltrer efficacement dans la ville, avant de le voir y entrer. J'ai tenté le coup, et ça a marché. C'était ça de fait. Leur ville était aussi un dédale, mais le type semblait déjà mieux s'y retrouver.
Contrairement à nous qui passions une majeure partie de notre temps à l'intérieur, dans nos maisons ou le soir à l'hôtel de la ville. Tout le monde traînait dehors, assis sur les porche, discutant, riant, buvant. J'avais employé la bonne expression quand j'avais parlé à Ethan d'entretenir un diamant du mal. Ici personne ne leur avait imposé de règles, et ils en profitaient à fond.
Le type est finalement entré dans une maison, en fermant la porte derrière lui. En faisant le tour -discrètement, j'ai trouvé une fenêtre ouverte. Ou bien ils n'étaient vraiment pas malins, ou bien ils se sentaient beaucoup trop en confiance par rapport à nous.
-Alors ? A demandé une voix que j'ai reconnu comme être celle de Graham.
-Alors il ne leur ont rien dit, a répondu le type.
-Rien sur avec quoi la fille a pu faire ça non plus ?
-Non, désolé.
-T'excuses pas. Je déteste les gens qui s'excusent.
Sa voix traduisait assez de dégoût pour qu'il n'aie pas besoin de s'expliquer, pourtant. Les genso nt des manies bizarres, tout de même.
-D'accord, dé...d'accord. C'est quoi la suite ?
-A ton avis ? On va cueillir des fleurs.
Sur le coup, ça m'a fait rire.

Échoués (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant