Chapitre 28

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-Très classe, a commenté Ethan en me voyant arriver avec mon attelle. T'es au summum de ton élégance.
L'attelle était épaisse, bleu marine et assez disgracieuse, et je n'étais pas d'humeur. J'ai souri faiblement à Ethan et ai pris place à côté de lui.
-On arrive dans moins de cinq-dix minutes, apparemment, ai-je dit ensuite d'un ton neutre.
-Qu'est-ce que tu comptes faire en arrivant ?
-Aller à Chipotle.
-Je préfère Wendy's.
-C'est bien un truc de gros, ça.
Il n'y avait presque pas de Wendy's, dans le Maine, mais quand on approchait d'un de ces fast-foods, ça sentait la graisse et l'huile de friture à des kilomètres. Je ne pourrais pas vivre à côté de ces trucs. Mais il devait y avoir pas mal en Nouvelle-Orléans.
A l'aide de mon bras valide, j'ai replacé mon bras cassé, râpé et plus généralement en mauvais état dans son attelle. Puis je me suis rapproché d'Ethan et ai posé ma tête sur son épaule.
-Et un ciné, ensuite, ai-je rajouté.
-Faudra que tu m'emmènes.
-Faut que je refasse toute ta culture cinématographique, mec, ai-je dit.
-Pas faux.
Nous nous sommes tus tous les deux, et de sa propre main valide, il prenait mes mèches de cheveux et les démêlait une à une. Lui s'était tordu le poignet, salement râpé le genou et avait pris un léger coup à la tête, tandis que j'avais le bras droit cassé, très mal à la côte et une sale coupure à la cuisse. Je m'étais tout pris, quoi.
Graham avait réussi à se faire un traumatisme crânien, et Melanie était inconsciente et en mauvais état, mais vivante. Résultat des courses ; pour l'instant, nous étions cent dix-sept à revenir vivants, en comptant les blessés graves qui avaient encore des chances de succomber.
J'allais faire une référence à un film lorsque Leslie, qui s'était battue avec nous et avait survécu, est venue avec le portable de quelqu'un d'autre et un petit tas de papiers.
-Bande de gens ! A-t-elle appelé. Regardez ça.
C'était la première fois que je l'entendais parler. Elle à distribué à tout le monde dans la cabine son tas de document en conseillant de faire passe. Les papiers qu'elles nous tendait étaient des une de différents journaux, au moins une dizaine, et le téléphone contenait des captures d'écran de dizaines et dizaines d'articles de sites. Ils donnaient des explications plus stupides les unes que les autres à notre disparition. Pour certains, c'était Dieu, d'autres un serial killer, les aliens ou des gens qui voulaient essayer les Hunger Games en réalité.
-La presse est conne, ai-je dit. J'achèterais même pas ça pour un dollar.
-Qu'est-ce que tu racontes ? A demandé Ethan sans lever les yeux des journaux.
-C'était une référence à Robocop, ai-je expliqué.
-L'original ou le reboot ? Parce que j'ai pas vu l'original.
J'ai secoué la tête en surjouant un soupir désapprobateur, tout en continuant à parcourir les journaux des yeux.
-Hey mais ça veut dire qu'on va se taper toute la presse à l'arrivée en fait, a soudain remarqué quelqu'un dans la cabine.
-Comme si on avait besoin de ça, a marmonné Ethan.
-Faudrait choisir quelqu'un qui va se taper tout le boulot de parler, ai-je proposé. Qui est en meilleur état ici ?
-Leslie ! A dit la personne qui a fait la remarque de base.
-Vas-y, la délation ! S'est exclamée l'intéressée.
Ethan a gloussé légèrement.
-A la limite on leur dire d'aller se faire voir et on rentre chez nous, a suggéré Ethan.
J'ai haussé les épaules. C'était une meilleure proposition que la mienne.
Au port, nous nous sommes tous frayés un chemin parmi les journalistes, et avons directement été rapatriés à l'hôpital White Memorial. Nos parents, qui avaient été prévenus et avaient eu le temps de faire le voyage leur maison-cet hôpital-ci en Californie, nous attendaient là-bas.
J'ai retenu mes larmes -ou presque quand j'ai vu ma mère avec ma meilleure amie, qui avait séché les cours pour l'occasion. J'ai eu le droit à un vrai plâtre, et j'ai fait le tour de l'hôpital avec pour le faire signer à tout le monde. Plusieurs ont inscrit leur numéro de téléphone. J'ai dû dire au revoir à Ethan.
-Va falloir que tu m'envoie une liste de film à regarder, a-t-il dit en me prenant dans ses bras.
-Il faudrait une vie pour faire ça, ai-je remarqué.
-De toute façon, je pense que je vais en profiter pour prendre des vacances, là.
-T'es pas le seul, je crois, ai-je dit en lui laissant un baiser.
-Je t'aime, a-t-il dit avant de me lâcher.
J'ai frémi, et l'ai embrassé à nouveau.
Après les formalités, on est reparties de l'hôpital. Il était neuf heures du matin. Ça faisait plus de douze heures que j'avais quitté l'île, et je me sentais atrocement bien, fatiguée et vide.
-Maman ? Ai-je appelé dix minutes après le début du trajet.
-Qu'est-ce tu as ? A-t-elle demandé sans tirer ses yeux de la route.
-Je veux rentrer à la maison, ai-je lâché.
-C'est ce qu'on est en train de faire, chérie.
-Non. Je veux rentrer à la maison, ai-je répété.

N/A : le dernier chapitre arrive samedi. Le tome 2 arrive samedi ou dimanche. Bisoux magiques !

Échoués (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant