Chapitre 17

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Mais au lieu de laisser Ethan et Graham continuer à se chicaner comme des gosses, j'ai foncé sur ce dernier et l'ai empoigné par le col de son t-shirt, et l'ai balancé par terre. Il est tombé facilement à cause de la perte d'équilibre que causait le sable, et j'ai posé mon pied sur sa gorge.
-Jana, putain ! S'est exclamé Ethan.
-Je suis pas du genre violente mais je te jure que je vais commencer à appuyer si tu renvoies pas tes troupes chez toi ! Ai-je craché.
-Quoi ? A fait Graham sur un ton complètement faux.
-Arrête de me prendre pour une conne ! Ai-je hurlé en haussant encore plus le ton. Envoie-la tout de suite les prévenir ou je te jure que te tue !
Graham n'a pas répondu. J'ai inspiré profondément et commencé à écraser sa trachée sous ma semelle. Il a tenu trois secondes, avant d'agiter les mains. J'ai relâché ma pression.
-C'est bon, c'est bon, je l'envoie ! S'est-il exclamé.
-Très bien. Si vous n'êtes pas dans votre territoire dans une demie-heure, ne prévois aucun rendez-vous pour le lendemain.
Je le laisse se relever. Graham a empoigné Leslie par le poignet et en quelques secondes, ils ont disparu dans les bois. Quelle bande de trouillards.
-Dis donc, lâche Ethan. Je savais que t'aimais le cinéma, mais pas que t'étais aussi bonne actrice. Qu'est-ce que t'aurais fait s'il n'avait rien dit ?
-J'aurais hurlé « Geronimo » et on se serait barrés en courant dans les bois, ai-je inventé.
-Ç'aurait été un bon plan si tu m'en avais parlé avant, a rétorqué Ethan.
Nous sommes retournés en ville pour rejoindre Esther et ses cartes à la mairie, et Kirstie est venue nous confirmer trois quarts d'heure plus tard que les « Loups » (décidément, je ne pouvais pas y penser sans me marrer) étaient rentrés chez eux aux ordres de Graham, bien qu'il aie hurlé à la clairière qu'il ne s'arrêterait pas là. Si ses actions se limitaient au prix de sa vie comme nous l'avions découvert cet après-midi, sa déclaration était plus ridicule que menaçante.
Avec Esther, nous avons étudié les cartes jusqu'à tard dans la nuit. C'était le seul élément d'information sur l'île qui nous avait été laissé, et elle était persuadée que notre ticket de sortie s'y cachait.
Comme elle les avait tournées et retournées depuis qu'elle les avait trouvées sans n'avoir encore rien découvert, ça m'aurait étonnée qu'elle y trouve quoi que ça soie. Son plan pour le lendemain était d'aller à la ville de bord de mer pour voir s'il y avait quelque équipement nautique avec lequel on pourrait quitter l'île. Ça n'était pas vraiment plausible, mais comme tout ce qui pouvait nous permettre de nous tailler de cet endroit, ça valait le coup.
Vers minuit, Ethan et moi avons pris la résolution de rentrer. Nous avons laissé Esther à ses cartes, et ça n'allait pas être sa première nuit blanche. Dehors, on crevait de froid. J'aurais dû prendre une veste.
-N'empêche, t'as eu un coup de génie, tout à l'heure, a relancé Ethan alors qu'on s'approchait de chez moi et Esther.
-Je sais, je sais, ai-je dit en souriant.
-N'empêche, j'ai flippé ma race quand tu l'as balancé par terre, je me suis demandé si tout allait bien.
Je me suis adossée contre la porte, en vérifiant qu'elle n'allait pas s'ouvrir sous mon poids avant. Il est resté en face de moi, les bras croisés.
-Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Ai-je rétorqué en haussant les épaules. « Heureusement que je ne réagis pas comme ça à chaque fois qu'on me provoque » ?
-Tu es une connasse sarcastique.
-Et tu es un flemmard prétentieux.
On s'est approchés un peu trop près et oups ! D'un coup, ses lèvres se sont retrouvées pressées contre les miennes. Mon cœur a bondi si violemment qu'il a failli m'en déchirer la poitrine.
Ethan et moi nous sommes finalement détachés l'un de l'autre, et il m'a balancé un regard du genre « bonjour, j'ai besoin d'aide pour ne pas rendre ce moment très gênant ? ». J'ai compris son appel au secours et c'est cette fois-ci moi qui me suis avancée pour l'embrasser.
Mes mains tremblaient terriblement. Je me sentais fébrile, débile, comme une gosse qui voyait le prince charmant du Disney apparaître à l'écran, mais j'ai continué, Ethan a continué, et sans s'éloigner d'un centimètre, j'ai poussé la porte et nous sommes entrés à l'intérieur.
Très vite, nous avons transité jusqu'à la chambre. Une partie de mon cerveau m'a signalé que tout ça allait légèrement trop vite, et le reste m'a hurlé « Continue, pourquoi arrêter si tu t'éclates ? ». Je m'éclatais, alors j'ai continué.
Ôtant le contact chaud de ses mains de mon corps, Ethan a attrapé le bord du bas de son t-shirt et a l'a enlevé pour le laisser tomber par terre. J'ai passé mes doigts le long de sa colonne vertébrale et senti quelque chose qui se détachait nettement de la texture de ta peau.
-Qu'est-ce que c'est ? Ai-je demandé entre deux baisers. T'as un tatouage ?
-Un tatouage ? Tu déconnes, je suis trop jeune !
Mon cerveau a pensé un truc comme quoi il était visiblement en tout cas assez mature, mais je n'ai rien dit.
-T'es sûr ? Ai-je continué. Ou une cicatrice, quelque chose du style ?
-Normalement, rien, a-t-il répondu en passant une main dans mes cheveux.
-Attends, attends !
Je l'ai lâché et me suis écartée de deux pas. On s'est entre-regardés, et Ethan s'est retourné.
-J'ai un truc, ou pas ? A-t-il demandé. Parce que c'est flippant, là.
Et j'avais raison. Il avait un tatouage.
-T'as un tatouage, ai-je dit.
-Qu'est-ce que c'est ?
-Lettres capitales. Ça dit « VWR International ».
J'ai laissé couler l'information avant de réaliser.
-Merde, ai-je lâché.

N/A : Les choses s'accélèrent dans tous les sens du termes ici dans Échoués ! Je viens de vous gratifier d'un chapitre plutôt long, que normalement je comptais écrire et poster demain, mais j'ai eu l'inspi d'un coup ça m'a fait peur. Qu'est-ce que vous pensez de cette nouvelle découverte ? Ce tatouage pourrait-il être la clé de l'histoire ? Jana devrait-elle dire "merde" moins souvent ? Dites-moi tout !

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