8. Bagarre de mini-bar

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"Les baguettes !" cria Max, au réveil.

"Gné ?!"

Harry ouvrit péniblement les yeux, il n'était pas encore cinq heures et ils avaient joués une grosse partie de la nuit... les adolescents ont besoin de sommeil !

"Maaax, il est tôôôt…"

Il roula sur le côté, se prit le genou de sa soeur dans l'estomac alors il lui balança un oreiller au visage… elle ne tarda pas à lui envoyer un couteau qui se planta dans le mur et... et puis ensuite, ils vidèrent le mini-bar : du coca sur les draps, des twix écrabouillés sur les murs et une canette de bière avait rayée les vitres.

"Tu crois qu'on va devoir payer ?" demanda Harry.

"Les baguettes ! Il faut qu'on se débarrasse de nos baguettes !"

"Houlà… t'as fait un cauchemar, toi, encore ! Rendors-toi."

"C'était un rêve ?" demanda Max. "Praesepe n'est pas venu me tuer, cette nuit ?"

Harry avait fait ce rêve étrange : un Praesepe complètement barge dans leur chambre d'hôtel et puis y'avait cette femme, magnifique... finalement, c'était Max mais ça n'avait aucun sens. N'est-ce pas ?

"Tu... tu as fait le même rêve que moi ?"

"C'était PAS un rêve." lui répondit Max.

"Ah merde ! Ça veut dire que tu… tu t'es vraiment fait passer pour une prostituée ?!"

"On dit une péripatétipute."

"… non, c'est pas ça."

Max répéta qu'ils devaient se séparer de leurs baguettes et Harry se demandait vraiment d'où lui sortait son obsession pour les baguettes... son cerveau était fatigué.

"Réfléchis deux secondes : on peut faire de la magie pendant l'été, n'est-ce pas ?" dit Max.

"Mmmh…" répondit vaguement Harry.

Il était trop occupé à allumer la machine à café qui n'avait (heureusement) pas été détruite dans leur bagarre de mini-bar. Tant qu'il n'avait pas eu sa dose, son cerveau était aussi inutile qu'un baracuda.

"Nos baguettes ne sont pas tracées par le ministère, encore heureux ! Gare à celui qui tente de mettre la muselière à un loup enragé…" grommela Harry en faisant tourner sa baguette dans ses doigts. "Et toi, tu voudrais qu'on s'en débarrasse ?! N'importe quoi..."

"On n'a pas acheté nos baguettes chez Ollivander." lui dit Max. "Tu comprends vite mais faut t'expliquer longtemps…"

"M'expliquer quoi ?" grommela Harry.

La machine clignota : le café était prêt.

"Bonjour Cafou. Bien dormi ?"

"Bon, en même temps, j'essaie d'expliquer un truc à quelqu'un qui parle à son café, le matin…"

"N'insulte pas mon café !" s'écria Harry, furieux. "Chuuut, Cafou… tout va bien... moi je t'aime. Oui, oui. Je te comprends. Max est un peu bête, tu sais ? Personne ne pourra comprendre notre amour ! Nous sommes maudits et il faudra fuir. Est-ce que tu veux fuir avec moi, Cafou ?!"

Max se cogna la tête contre le mur et s'étala des morceaux de twix sur le front. Bah, ils n'étaient pas sorti de l'écurie du Sombral !

"Harry, concentre-toi deux petites minutes..."

"Je suis hyper concentré : je bois mon café."

Elle attendit donc qu'il finisse son café, sachant pertinemment que ça servait à rien de lui parler quand il était dans cet état. À peine eut-il avalé la boisson qu'il relança la machine :

"Bonjour Kafka… j'ai consommé ton petit frère. Es-tu prêt pour notre histoire d'amour ? Ça sera bref mais intense, tu verras. Oh oui... intense et exotique, le parfum idéal."

Max attendit qu'il boive son deuxième café et à peine posa-t-il sa tasse pour la remplir une troisième fois qu'elle lança un couteau et la lame transperça la machine à café.

"NOOON ! Machine ! Euh... Bidule ! Je ne connaissais même pas ton nom ! Comment t'as pu me faire ça, Max ?! C'était ma belle-mère… Bon, c'est vrai qu'elle faisait un bruit insupportable mais elle ne mériterait tout de même pas de mourir."

"Praesepe a essayé de nous buter cette nuit, bordel !"

Harry se laissa lourdement retomber sur le lit.

"C'est vraiment arrivé, alors ? J'espérais que... ça ne soit qu'un rêve." avoua-t-il.

Il était de plus en plus réveillé et la réalité le rattrapait. Ils n'étaient pas en sécurité... nulle part. Peut-être à la maison ? Oh, il aurait tant voulu rester. Ici, tout était si différent et ils pouvaient prétendre que rien n'était arrivé.

"Il faut qu'on aille prévenir Red." dit-il.

"Oui."

"Il faudra qu'on rentre à la maison."

"T'es bête."

"Max, s'il t'arrive quelque chose..."

"Les baguettes, Harry." insista Max. "On n'a pas eu besoin d'acheter nos baguettes à Ollivander. Qui a fabriqué nos baguettes Harry ?"

"Praese…" il s'arrêta, se sentant idiot. "Oh."

C'est comme ca qu'il les avait retrouvé, il leur avait dit qu'il sentait la baguette de Max… ils allaient devoir se séparer de leurs baguettes.

"Je l'aime, ma baguette." dit Harry.

"Et moi ?! Tu crois quoi ? J'ai la meilleure baguette du monde !"

Max déplia sa baguette qui se transformait en nunchaku et puis en bâton magique, autrefois aussi grand qu'elle et désormais plus petit… elle avait vraiment grandi.

"Tu... tu crois que ma baguette secrète est aussi traçable ?"

"On ne peut pas prendre de risque."

Harry retira la baguette de sa protection en cuir attachée sur son avant-bras. Ils iraient prévenir Red et elle devrait aussi se séparer de sa baguette... Cecil aussi et Michael, où qu'il soit...

"Merde. Max, tu crois que Praesepe a kidnappé Michael ?!"

"J'en sais rien. Je suis morte de trouille…"

Ils brisèrent à tour de rôle leur baguette. Une petite fumée rose s'échappa de la baguette de Max comme plein de pétales de fleur tombant au sol. Une tête de mort s'échappa de la baguette d'Harry, fumée envahissante qui embauma toute la pièce avant de disparaître. La baguette secrète fut plus difficile à rompre, ils s'y mirent à deux et une licorne rachétique parlant espagnol s'en échappa, furieuse avant de disparaître dans les airs.

"C'était quoi, ça ?!" s'écria Harry.

"C'est la maaagie…"

Livre 2,5 : Le Voyage de la Meute ©Où les histoires vivent. Découvrez maintenant