Je commençais à sérieusement me demander quelle était la raison pour laquelle j'avais bêtement accepté de me rendre à cet événement. Je n'aimais même pas le volley-ball et encore moins être entourée d'autant de personnes. Bien évidemment, l'être qui me sert d'ami avait voulu arriver sur les lieux du match une bonne heure en avance donc on se retrouvait tous à attendre dans la salle de réception à l'entrée. Ça n'aurait pas été si désagréable si elle n'était pas bondée de gens, puisqu'au final il y avait un banquet, des tables, des chaises, des décorations agréables aux couleurs des deux équipes qui allaient s'affronter aujourd'hui et une musique de fond. Mais les gens gâchaient tout ça, encore une fois, comme d'habitude.
En réalité, le problème ne venait pas d'eux mais plutôt de moi, et j'en étais parfaitement consciente. Mais je n'y pouvais rien, c'était plus fort que moi. Je ne savais pas si j'irais jusqu'à dire que j'en avais la phobie même si l'ochlophobie, autrement dit la peur d'être au contact de la foule, correspondait plutôt bien à ce que je ressentais. On pourrais penser au premier abord que j'étais éprise de ce que l'on appelle la phobie sociale, soit la peur du regard et du jugement des autres, mais ce que je craignais réellement étaient lieux publics avec la peur de perdre le contrôle dans ces situations. C'était étonnant, peu commun et clairement pas pratique dans notre société. Mais, au risque de me répéter, je ne pouvais rien y faire. Je redoutais formellement le sentiment d'être coincée, écrasée, emportée par le mouvement de la foule. Au contact de la foule, j'étais systématiquement prise d'une véritable panique, ressentant une sensation d'étouffement, des palpitations cardiaques, des nausées et le désir oppressant de quitter les lieux pour être soulagée.
Je combattais cela à la loyale, autrement dit, en fuyant le "danger". De ce fait, dès que je le pouvais, j'allais m'isoler dans le coin arrière de la pièce ou dans un endroit peu fréquenté lorsqu'il y avait trop de monde autour de moi. Néanmoins, cette fois-ci, le seul coin de la salle dans lequel j'aurais pu m'isoler était déjà pris. Un jeune homme d'environ mon age, aux cheveux noirs et ondulés et avec deux grains de beauté sur le côté droit de son front occupait une chaise assis face à une table, le regard rivé sur son téléphone. Il portait un masque blanc sur la bouche ce qui me donna rapidement l'idée que c'était un paranoïaque des germes et avait une grande carrure musclée. Il semblait néanmoins être calme et serein ce qui me fit penser qu'il me ferait sûrement pas chier et que ça ne serait peut-être pas plus mal que j'aille à ses côtés.
Bien que l'idée ne me plaisais pas totalement, ma décision était prise. Il fallait absolument que je m'éloigne de cette foule si je voulais rester sur pieds et ne pas risquer de tomber dans les pommes d'une minute à l'autre. Je m'approcha donc discrètement du coin de la salle de réception qui était plutôt isolé et qui comportait nettement moins de monde puisque la foule se focalisait au centre de la pièce ou autours du buffet. Le jeune homme semblait avoir remarqué ma présence même si il ne fit aucun geste pour me le montrer, ne levant pas ses yeux de son écran de téléphone sur lequel il avait l'air extrêmement concentré.
t/p : Excuse-moi, est-ce que cette place est prise?
Je pointais du doigt la chaise qui se trouvait contre la table, de l'autre côté duquel il se tenait lui-même assis, appuyé nonchalamment contre son dossier.
?? : Non, sers-toi.
t/p : Cool.
Comme je l'avais imaginé, il m'avait répondu froidement et sans me donner l'impression qu'il m'avait réellement prêté attention. Évidemment, son regard ne s'était pas décollé de son téléphone, ou du moins, pas jusqu'à que je m'assois sur la chaise. À ce moment précis, il releva les yeux vers moi et me regarda sévèrement en arquant un sourcil.
?? : Qu'est-ce que tu fais?
Je le regarda à mon tour dans les yeux tout en fronçant les sourcils, ayant du mal à comprendre où est-ce qu'il voulait en venir.
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HAIKYUU X READER
Fanfiction"Je ne suis pas bon avec les gens et je ne veux pas interagir avec eux. Pourtant, je suis très préoccupé par ce qu'ils pensent de moi." - Kenma Kozume