Au nord c'était les corons

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La terre c'était le charbon.

Le ciel c'était l'horizon.

Les hommes des mineurs d'Afrique du nord.

Rachid, Miloud et Salim sont enfin arrivés à destination.

Le décor est glauque, sombre. Eux habitués aux couleurs vives de leurs villages marocains, sont face à un désert de charbon. Une terre d'un or noir qui avale les hommes sans distinction de couleur mais toujours d'un rang modeste.

Ils sont accueillis par un officier de la mairie qui leur indique qu'à partir de demain ils logeront dans des habitations de fortune à la périphérie de la ville.

Mais qu'en est-il de cette nuit ?

L'officier ne dit plus mot et retourne à son bureau.

Ils discutent entre eux dans leur dialecte sans toujours se comprendre. En effet, Rachid vient de la région du Rif au nord alors que Miloud et Salim sont du sud. Ils ont pris route ensemble au point de rencontre à Tanger.

Ils communiquent tant bien que mal. L'officier revient et leur indique qu'il y a une étable à 3km où ils pourront dormir sur la paille.

Mais où est passé le conducteur ?

3 kilomètres c'est une distance, surtout quand on est chargé de bagages. Le conducteur a pris retraite et ils comprennent qu'il va falloir marcher.

Rachid ne peut s'empêcher de penser : est-ce que c'est cela cette fameuse terre d'accueil ?

Il se souvient des affiches de rêve et des discours prometteurs d'une vie facile. Tout cela se bouscule dans sa tête pendant qu'ils parcourent les quelques kilomètres qui les sépare de leur « lieu de villégiature ».

L'immigréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant