Hold My Hand

Epilogue : Naël - "Fire On Fire"

Fire On Fire, Sam Smith

« I don't say a word

But still, you take my breath and steal the things I know

There you go, saving me from out of the cold »

- Joyeux anniversaire Naël !

Sa petite tête brune apparaît dans l'entrebâillement de la porte et je la fais entrer pour la prendre dans mes bras. Elle pose ses lèvres sur les miennes avant de s'éloigner. Son énorme sourire reste accroché à ses lèvres. Des flocons de neige se sont incrustés dans ses ondulations et forment des petites constellations. Léonore se frotte les mains pour les réchauffer, n'ayant pas échappé au froid glacial de cet hiver. Ce dernier a pointé le bout de son nez il y a quelques jours déjà, et les températures continuent de baisser en ce dix-sept décembre.

- Je me suis préparée alors que nous sommes mardi. J'espère que tu te rends compte de la chance que tu as d'avoir une petite amie pareille, se vante-t-elle en se débarrassant de ses nombreuses couches.

Son manteau et son écharpe trouvent leur place sur le porte-manteau.

Aujourd'hui, Léonore porte une robe en velours couleur nuit qui met en valeur le collier à perles qui pend contre son décolleté. Son maquillage dans les tons chauds fait ressortir la couleur foncée de ses iris.

- Tu es ravissante. Le trait de liner bleu te va particulièrement bien, la complimenté-je.

Elle ôte ses chaussures et les remplace par les chaussons blancs qui n'attendaient qu'elle. Nos affaires envahissent de plus en plus l'appartement de l'autre. Des habitudes se sont mises en place naturellement.

Malgré quelques petites disputes insignifiantes, nous ne nous sommes pas quittés.

Je dirais même que je l'aime un peu plus chaque jour. Que la voir sourire me remplit toujours de bonheur et que la voir pleurer me brise toujours le cœur.

Nous nous installons à table et elle termine son assiette en même temps que moi. Léonore a pris du poids et son état de santé s'est amélioré. Je ne peux qu'être rassuré et fier de son parcours.

Tant de choses ont changé depuis le début de cette année 2019.

- Comment s'est bien passé ton rendez-vous de ce matin ? je me renseigne, curieux.

- Super. Laura dit que je fais de gros progrès et que le plus dur est derrière moi. Apparemment, c'est normal s'il y a des rechutes. Elles font partie du processus. Tiens, d'ailleurs, je devrais noter ça.

Elle se précipite dans l'entrée pour fouiller son sac à main et en sortir son carnet fétiche. Elle y gribouille quelque chose et le range. Un jour, elle m'a expliqué son fonctionnement : elle y note chacune de ses victoires – les plus minimes soient-elles – afin de pouvoir les relire lorsqu'elle en a besoin. Pour le remplir, nous cuisinons à chaque fois que je me rends chez elle. Nous avons même commencé à aller au centre commercial ensemble. Nous n'y achetons rien, mais je suis convaincu qu'elle sera bientôt prête. Je crois en elle. Ce n'est qu'une question de temps.

Léonore pénètre dans la cuisine, éteint la lumière et avance à pas de loup avec le gâteau. Elle le pose devant moi et se rassoit pour chanter le célèbre hymne d'anniversaire. Je chantonne les paroles avec elle, avant de souffler sur les bougies. Le deux et le sept perdent leur clarté et disparaissent dans l'obscurité.

- Tu as fait un vœu j'espère ?

Je ne la distingue plus dans le noir mais sa voix me parvient en un doux murmure.