Chapitre 4.

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« Notre monde est une gigantesque arène et nous sommes des gladiateurs qui luttent pour survivre. »



John Paris




C'est un petit museau humide qui me réveille alors que l'aube commence à peine sa montée, dispensant une fiable lueur sur la prairie dans laquelle je me trouve. Battant des paupières, mal réveillée, je pose mes prunelles sur la frimousse moustachu qui m'observe. Son nez tressaute légèrement, ses oreilles pivotent imperceptiblement au grès de la brise qui nous caressent. Une brise qui me fait frissonner. J'ai froid. Après tout, je suis toujours vêtues des mêmes sous-vêtements vieux, rêches et désormais bien sales que je portais a mon arrivée. Minuscules morceaux de tissus qui recouvrent a peine mon corps poussiéreux. Il faut que je trouve de quoi m'habiller plus chaudement et plus proprement avant de finir transi de froid. Mais avant tout, je dois manger, mon estomac commence a crier famine.


Je baille a m'en décrocher la mâchoire tout en tendant la main en direction de ma lance dans l'idée d'aller pêcher. Mais la loutre saute sur mes jambes, elle semble chercher mon attention. Attention que je lui porte aussifamine



- Tu m'as réveillée bien tôt, qu'est-ce qu'il ce passe ?



L'animal siffle, gémit, trépigne sur place. Je hausse un sourcil, intriguée. Elle semble vouloir me dire quelque chose, mais je ne comprends pas. Quelque peu agacée, la loutre saute sur le sol, s'échouant dans l'herbe émeraudes couvertes de quelques gouttes de rosée. Elle file, rapidement en direction de l'eau. La suivant du regard, mes prunelles se pose sur une lumière qui scintille sur la berge. Échouée là, une boîte en forme de losange qui dispense une faible lueur bleu. Je hoquète, surprise. Qu'est ce que c'est que ça ? Ce n'était pas ici la vieille, ni a mon arrivée, ni lorsque le soleil m'avait gagné.


Quelque peu hésitante, je me lève, tenant ma lance fermement dans ma main gauche et j'approche, un pas après l'autre. Lorsque je suis assez proche, je peux voir que la boîte est plus grande qu'à première vue et un faible son, comme des vibrations s'en échappe. Je me sens nerveuse et peu confiante. J'ai peur de ce que peu renfermer le réceptacle qui semble pourtant m'attendre et me tendre gentiment les bras. La loutre sautille dessus, comme pour m'inviter a l'ouvrir.





Le dois-je ?



Durant de longues secondes, je pèse le pour et le contre, mais l'animal obstiné ne cesse de faire des aller retour entre la boîte et moi, puis moi et la boîte, et ainsi de suite. Je prends alors une grande inspiration et supprime les derniers mètres qui m'en séparent. Ma main se pose sur le contenaire qui vibre a mon toucher. Il pulse, et les lumières semblent soudainement plus vives, comme si il m'attendait. Sur mon poignet, la peau chauffe, brûle presque. Une brûlure supportable et le losange sur mon implant s'éclaire a son tour, prenant la même couleur que les éclairages de la boîte mystère. Puis un clic se fait entendre et le couvercle se relève seul, dévoilant le contenu qu'il cachait.

Un arc, un carquois avec quelques flèches. Un couteau. Une gourde. Quelques feuilles éparses, un cahier à la reliure de cuir et enfin, pour compléter le tout, un sac a dos. Je tique un instant, avant de finalement me saisir du trésor qui m'attends. Aussi tôt, la boîte se remets à vibrer a une vitesse folle et j'ai a peine le temps de me reculer qu'elle disparaît dans une explosion de lumière aveuglante. Je cris de surprise et reste là, pantoise, la bouche ouverte durant de longues, très longues minutes, fixant l'emplacement désormais vide.

- C'est quoi ce bordel...

Ma voix se brise. Plus le temps passe moins je comprends. Eau de mer non salée. Dinosaures. Boîtes magiques. Forêts tropicales. La prochaine étape c'était quoi ? Une licorne se baladant tranquillement dans la forêt ? Un ricanement m'échappe, faible, un peu fou.

La loutre siffle a nouveau avant de m'escalader comme un vulgaire poteau de bois et venir se blottir sur mes épaules, son museau humide et chaud à la fois blotti dans mon cou. Je suis déboussolée, complètement perdu, paumée, proche de la folie. Pantelante, je reviens vers mon camp de fortune et laisse tomber mes trouvailles a côté du foyer où s'entassent les cendres de la veille. Je me contente seulement de garder la lance, le carquois et l'arc avec moi puis je laisse mes pieds me guider, toujours absorbée par les méandres folles de mon esprit embrumé.

Expiation.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant