16-[1er AFFRONTEMENT]

83 5 0
                                    

J'étais dans une calèche avec mon groupe. Nous rejoignions l'extérieur de la ville afin de poursuivre à cheval. La Capitaine Hanji était, comme à son habitude, surexcitée et ne cessait de parler.

Avec nous il y avait Moblit et Erd. Et le Caporal Livai... depuis tout à l'heure je ne pouvais m'empêcher de lui jeter des petits regards, mais ce dernier semblait bien plus concentré a regarder le paysage, comme s'il était plongé dans une grande réflexion.

Enfin, nous avons atteins l'extérieur de la ville. Là, nos chevaux nous attendaient, déjà scellés. Les groupes du Capitaine Mike et du Major Erwin étaient non loin de nous, également devant leurs chevaux. Je pu apercevoir Thomas et lui fit un signe de main enjoué auquel il me répondit avec amusement.

Puis, on pris chacuns un cheval et monta dessus. Je me rappelais les premiers cours d'équitation que j'avais eu à la caserne: j'avais peur des chevaux et n'arrivais pas à monter correctement sur eux. Heureusement, je m'étais améliorée depuis cette période.

Puis, la Capitaine Hanji donna le signal et on s'élança au galop. La sensation de liberté que j'éprouva alors me frappa de plein fouet. Certes, j'avais déjà été au galop lors de mes entraînements mais, ici, c'était bien différent: il n'y avait ni murs ni maisons aux alentours, juste de la verdure et des arbres à perte de vue. La sensation de liberté était totale.

Je leva les yeux vers le ciel et remarqua que ce dernier était d'un bleu envoûtant. Ça et là, de légers nuages blancs venaient donner une touche de légèreté à ce bleu infini. Les cheveux au vent et les yeux vers le ciel, je ne pouvais m'empêcher de sourir.

Je baissa alors les yeux et vit le Caporal, qui était à mes côtés, me regarder d'un air triste et nostalgique, comme si ma vue lui rappelait un lointain et douloureux souvenir. Je me demandais bien à quoi il pouvait penser en me regardant. Je ne pu m'empêcher de relever les yeux pour contempler de nouveau le ciel. Cependant, le Caporal coupa cette fois court à mes divagations en me lançant:

- << Regarde où tu vas idiote, si tu tombes et te blesse tu seras un fardeau pour la mission.
- Merci du conseil Caporal. >>

J'avais dis ces derniers mots très ironiquement. Le Caporal me jeta un regard noir désespéré puis se reconcentra sur la route. Son expression faciale était maintenant redevenue celle habituelle.

Après quelques temps à galoper, nous étions enfin arrivés au Mur Rose. Faire passer les chevaux et le matériel de l'autre côté nécessita beaucoup de temps. Au bout d'une heure, nous avions enfin terminé et nous pûmes passer de l'autre côté du Mur. Enfin, nous voilà en territoire ennemi. À tout moment, un titan pouvait apparaître et nous donner du fil à retordre. Mais nous étions prêts, la partie la plus périlleuse de l'expédition pouvait maintenant débuter!

***

Cela faisait 30 minutes que nous galopions et les titans se montraient plutôt timides. Même si j'avais envie de voir si j'étais douée pour les tuer, le fait qu'aucuns ne soient apparu était tout  de même rassurant.

Le paysage, quand à lui, ne cessait de devenir plus splendide. Au fur et à mesure que nous avancions, nous pouvions découvrir des champs de fleurs multicolores, des forêts d'arbres centenaires, des ruisseaux chantonnants. Et ce ciel d'un bleu clair violacé qui s'étendait partout au dessus de nous, c'était à couper le souffle. Encore une fois, je pus apercevoir de majestueux oiseaux dans le ciel. Avec le vent dans mes cheveux, je m'imaginais voler avec eux, complètement libre.

- << TITANS À 11H!! PRÉPAREZ VOUS À PASSER EN MANOEUVRE TRIDIMENSIONELLE! >>

La voix de la Capitaine me ramena brutalement à la réalité. Alors j'allais enfin les combattre pour de vrai! Je plissa des yeux et regarda à 11h. Je mis quelques instants à les apercevoirs: ils arrivaient de derrière des arbres et étaient assez loins. La Capitaine, avec ses lunettes, devait au final voir bien mieux que nous.

Nous nous approchions relativement vite. Et aucun moyen de les éviter: le large chemin où nous étions était bordé de roches, le combat était inévitable. Plus nous approchions, plus mon excitation diminuait. Même sous adrénaline, la vue des titans était telle qu'elle devait terrifier tout être vivant normalement constitué. Pour la première fois depuis longtemps, je ressentais ce sentiment désagréable: la peur.

Nos n'étions plus qu'à 300 mètres environ. La Capitaine lança alors

- << Livai, Erd et [t/p] vous prenez ceux de droite! Moblit, Nifa et moi, on prend ceux de gauche! Tenez vous prêts! >>

Plus que 200 mètres. Heureusement, il y avait des arbres à côtés, cela rendait le terrain à notre avantage.

100 mètres. Nous pouvions maintenant décerner le visage des titans. J'étais terrifiée. S'il n'y avait pas eu mon cheval lancé au galop je me serais sûrement arrêtée. Aucune préparation mentale, même la meilleure, ne pouvait préparer à ça.

Je regarda alors le Caporal et Erd à mes côtés. Leur regard était neutre, ou tout du moins loin d'être paniqué. À cette vue, je repris courage! Je n'avais pas besoin de paniquer autant, ce n'était que des petits titans, du menus fretin pour les membres du Bataillon d'Exploration! J'avais repris le contrôle de moi-même. Si mon stress n'avait bien entendu pas disparu, j'étais maintenant déterminée à les affronter.

70 mètres
60 mètres
50 mètres

- << PASSEZ EN MANOEUVRE TRIDIMENSIONNELLE! >>

Ça y est, c'était le moment. Je m'élança et envoya un de mes grappins dans les arbres à proximité, suivant de près le Caporal et Erd. Face à nous se trouvaient 4 titans. Erd s'élança sans hésitation sur celui de gauche tandis que le Caporal fonçait au milieu du tas. Je partis donc vers celui de droite.

Les titans étaient encore plus horribles vu de près. Leur tête humanoïde sur de tels corps était réellement déstabilisant et effrayant. J'aurais souhaiter tout sauf devoir les combattres mais je n'avais pas le choix.

J'avançais d'arbres en arbres. Une fois assez près, je lança un grappin sur l'épaule du titan. En étant dans les airs, le titans failli mattraper dans sa large main. J'y échappa de justesse, tout de même légèrement percutée, en envoyant mon second grappin sur son coude opposé. Désorienté, le titan ne réussit tout d'abord pas à me localiser. Une fois au niveau de son coude, je ne perdis pas de temps et envoya mon grappin sur l'extrémité de sa nuque. Je m'élança. Le titan m'avait de nouveau repéré et relança sa main. Mais je fus la plus rapide: d'un coup net et précis, je trancha proprement sa nuque. La sensation qui arrivait après l'avoir tué était loin d'être satisfaisante, elle était répugnante.

Je repartis sans plus attendre vers les arbres pour faire un point sur la situation: de ce que je pouvais voir, le Caporal, tout comme Erd, s'étaient débarrassés des titans. Ils ne tardèrent pas à me rejoindre. Erd s'exclama d'un ton enjoué:

- << Ben dis donc, c'est que tu te débrouilles bien pour une nouvelle! La plupart se pisse dessus!
- Merci!
- Caporal restez pas silencieux, dites lui ce que vous en avez pensé! >>

Le Caporal lui jeta un regard noir. Puis il me fixa et lança:

- << Tu t'es relativement bien débrouillée. À vrai dire je pensais pas que t'allais être capable d'en tuer un.
- Euh merci. >>

J'étais mitigée quand au fait de savoir si je devais le prendre comme un compliment ou non. Mais bon, venant de la bouche du Caporal, je supposais que c'était mieux que rien!

Il n'y avait plus de titans en vue, aussi, nous reprenions notre route. Cette sensation écœurante de tuer le titan n'avait pas disparu, c'était très désagréable. Après quelques minutes, nous furent rejoins par le groupe de la Capitaine qui s'exclama:

- << Ravi de voir que vous allez bien! Comment ça s'est passé pour toi [t/p]?
- Très bien, j'en ai tué un.
- Félicitation alors, mais ne te repose pas sur tes lauriers: ce n'est pas parce que tu en a tué un que tu reussiras à tuer tous ceux que tu rencontreras.
- Oui. >>

Et bien, la Capitaine savait être rassurante quand elle le voulait! Je reregarda devant moi. Entourée de ces personnes, je me sentais à ma place. Le sentiment de peur s'était envolé, il ne résidait dans mon cœur plus que l'excitation du combat mêlée à l'écoeurement de tuer ces créatures.

POUR L'ÉTERNITÉ 💫 [LIVAÏ X READER]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant