Chapitre 1

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Après de nombreuses heures de train, j'arrive enfin à l'entrée du camping situé sur les berges du lac d'Annecy. Je suis instantanément subjuguée par la couleur de l'eau d'un bleu verdâtre magnifique. Je n'ai jamais vu quelque chose d'aussi beau. Les montagnes, toujours plus hautes et majestueuses, surplombent l'étendue d'eau tout en s'y reflétant, renforçant cet impression grandiose . Dans le ciel, il n'y a pas un seul nuage et les parapentes volent parmi les oiseaux, teintant le bleu du ciel de milles couleurs. 

Le panorama doit être splendide vu d'en haut.

Sortie de ma contemplation, je descends du taxi et attrape ma valise que le chauffeur me tends. Je paye se dernier, le remercie puis lui souhaite une bonne journée. Il redémarre aussitôt, partant à coup sûr à la recherche d'un nouveau client pouvant combler ses fins de mois.

Je m'avance finalement dans l'allée du camping qui mène jusqu'à l'accueil. Un panneau de bienvenue trône au-dessus de la route formant une arche où passent les campeurs qui arrivent émoustillé ou repartent la peau brunie par le soleil.

Je traine ma valise qui est assez légère à ma suite. 

Je n'ai voulu emporter que le strict nécessaire. Si je suis partie, c'est pour m'éloigner de ma famille et de tout ce qui me la rappelle. 

Je chasse cette pensée de ma tête alors que j'arrive devant une petite maisonnette qui porte le nom « Accueil ». À partir d'aujourd'hui, mes parents son loin de moi et ne peuvent plus contrôler mes moindres faits et gestes.

Je colle un de ces sourires joyeux dont j'ai le secret sur mon visage et entre dans l'accueil.

Après avoir attendu que les personnes me précédant aient fini de valider leur réservation, je m'avance doucement vers le comptoir.

Mais ce n'est pas sans compter sur, un jeune homme à peine plus grand que moi qui, débarquent de nul part me pousse lourdement dans la porte à côté de laquelle j'attendais, enfonçant la poignée pile dans mes côtes. Je pousse un petit cri qui s'apparente à un cri de douleur ou plutôt à une truie qu'on viendrai d'égorger, ce qui ne manque pas de se faire retourner quelques têtes aux yeux écarquillés. Mais c'est sans conté sur "monsieur je ne regarde pas ou je vais", qui continue son chemin sans même un regard dans ma direction. 

Décidé à ne pas le laisser s'en sortir aussi facilement, je le rattrape par le bras avant qu'il ne soit trop tard.

- eh, ça t'arrive de t'excuser ?

Il se retourne, braquant son regard sur moi puis sur ma main le tenant en otage. 

A la rencontre de ses yeux vert, mon audace semble prendre la fuite. 

Je lâche sa main et baisse les yeux sur mes baskets blanches.

- Pourquoi devrais-je m'excuser ? demande-t-il un sourcil lever.

- Oh, peut-être parce que tu viens de me bousculer ? me reprends-je.

- D'accord.

Sur ce simple mot, il repart sans que je n'ai le courage de le retenir une seconde fois.

Sacré personnage, ça faisait longtemps qu'on ne m'avait pas tenu tête de cette façon si calme et glaciale. Je suis bien plus habituée aux cris et aux larmes.

Je me frottai le côté droit de mon bassin tout en avançant vers une jeune femme assise devant un ordinateur. Elle doit sans aucuns doutes s'occuper des différentes réservations, des arrivées et des départs. 

-Bonjour, je suis Maëlle Blum. J'ai été engagée pour les mois de juillet et d'août en tant que saisonnière, me présenté-je rapidement.

-Bonjour Maëlle, enchantée, je m'appelle Ludivine, on t'attendait justement, me répondit mon interlocutrice, un sourire sincère sur les lèvres.

Cette Ludivine au sourire communicatif me parait fort sympathique. Elle doit avoir vingt-cinq ans tout au plus et arbore fièrement un badge à son nom, accroché au niveau de sa poitrine sur un polo à la couleur du camping.

-Je vais prévenir madame Vidal que vous venez d'arriver.

Madame Vidal devait être la gérante du camping. Elle et son mari ont hérité ce dernier de leur famille d'après ce que j'ai rapidement lu sur le site internet du camping avant de postuler en tant que saisonnière. J'avais décidé de m'éloigner au plus possible de la maison familiale et ce job à l'autre bout de la France était tombé à pic, il ne m'avait fallu que quelques secondes avant l'envoie de mon CV.

Quelques minutes après, une femme d'une cinquantaine d'années, les cheveux bruns garnis de mèches blanches, arrive dans l'accueil. Elle s'adresse à moi, me demandant de la suivre jusqu'à son bureau de l'autre côté du bâtiment. Son visage parsemé de taches brunes, sûrement dues au soleil, et de rides laisse apercevoir les nombreuses journées ensoleillées qu'elle a dû passer à travailler ici. Malgré cela, je trouve cette femme vraiment jolie. Elle a dû en faire tomber plus d'un sous son charme lors de ses jeunes années.

Arrivées devant un bureau en chaîne qui fait face à une fenêtre donnant sur le lac, je remarque tout de suite le garçon qui m'a bousculé avant de me laisser en plan, un peu plus tôt. Madame Vidal me fit signe de m'asseoir sur la chaise située à côté de celle sur laquelle il est assis.

-Mademoiselle Blum, je vous présente mon fils, Gabin. C'est lui qui va vous apprendre tout ce que vous avez besoin de connaître pour être la plus efficace possible et pour pouvoir travailler de manière autonome. Vous allez passer les premières semaines à ses côtés. Par la suite, vous travaillerez dans son équipe.

Très bien... Après tout, ce Gabin et son air glacial n'étaient pas les seules personnes que j'allais côtoyer. En prenant sur moi, peut-être que tout allait bien se passer ? 

-Bien, j'ai du boulot, je vous laisse faire connaissance les jeunes. Mais ne prenez pas trop de temps. La journée risque d'être très longue. 

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 11, 2022 ⏰

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