Chapitre six

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Nous sommes devant les nombreux tableaux situés dans le hall. Je cherche mon nom parmi les nombreuses listes d'élèves afin de voir à quelle salle je dois me rendre pour rejoindre ma classe et mon premier cours. "Premier cours". Je sens le stress monter de plus en plus en moi. Je finit par trouver mon nom sur la liste. Salle 03. Je met un petit moment avant de me retourner vers Neji pour l'en informer, je n'ai pas envie de partir d'ici, chaque nouvelle étape me rapproche inlassablement du "premier cours" si intimidant. Je finit malgré tout par le suivre dans le couloir.

- C'est ici, attend devant et entre quand la porte s'ouvrira.

Pas un mot de plus, il a déjà tourné les talons pour retourner à son étage. Je me retrouve seule, paniquée à l'idée de devoir faire face à tout ces nouveaux visages. Soudain, une pensée me viens en tête : et si je me refaisais harceler cette année ? Je sens mon corps réagir immédiatement à cette pensée angoissante. Mes mains deviennent moites, je commence à avoir des sueurs froides. La sonnerie retentit. Je triture mes mains l'une contre l'autre, puis la moumoute blanche du bas de ma veste, puis de nouveau mes mains, malmenant mes doigts jusqu'à me faire mal. Quelques élèves entrent dans la pièce. Je sens mon pouls accélérer, ma respiration se saccader. Ils ne sont plus que quelques uns. Je ne veux pas, je ne peux pas. Les couloirs se vident de plus en plus. Je ne peux pas y aller, je ne peux pas entrer dans cette salle, je n'ai pas envie, vraiment. Ma gorge se serre, je vais faire une crise de panique, je le sens, et je ne me trompe jamais. Les couloirs sont désormais vides, mais la porte est toujours ouverte et le bruit se fait toujours entendre. Mes yeux commencent à me bruler, je m'arrache la peau autour de mes ongles. Non, non pas ça, pas maintenant, je-

-  Mais c'est Hinata ! Tu est dans la salle 03 ?

Mon coeur fait un bon dans ma poitrine, je me tourne en sursaut, démesurément paniquée à cause de mon état actuel, les larmes aux yeux. C'est Naruto qui arrive vers moi en courant du fond du couloir. Il ralentit l'allure alors qu'il arrive à mon niveau et, pour la première fois depuis notre rencontre, son sourire disparaît sur son visage.

- Oh ! Ça va pas ? Qu'est-ce qui t'arrive Hinata ?

Je me retient de fondre en larmes, je suis contente qu'il soit là. Pourquoi sa présence me rassure t-elle autant ? Je commence à trembler. Il prend un air ahuri quand il regarde mes mains se maltraiter entre elles.

- Mais tu saignes !

Il attrape d'un geste vif mes deux mains pour les analyser. Du sang entoure le contour de mes ongles sur quelques doigts, c'est quelques chose qui arrive souvent, d'habituel chez moi. Mes "jolies petites mains" comme les appellent ma mère, ont toujours été torturées de la sorte à cause de ma tendance au stress bien trop récurent et n'ont jamais le temps de se cicatriser, me laissant constamment ces cicatrices ignobles autour de mes ongles. Mon plus gros complexe. Je ne supporte pas que l'on regarde mes mains, personne n'a le droit à part moi, jamais. Je les retire brusquement de son emprise pour les enfouir l'une dans l'autre contre ma poitrine avant qu'il n'est le temps de les regarder de serait-ce qu'une seconde. Il à l'air inquiet devant mon comportement.

- Tu veux aller à l'infirmerie ? Je peux t'amener si tu veux c'est ...

Il s'interromps quand il remarque que je secoue rapidement la tête avec déterminisme. Personne n'a le droit de regarder mes mains, personne.

- Bon, d'accord, mais fait attention ça peut s'infecter...

Il s'interromps, mal à l'aise. Je fixe le sol  reconnaissante qu'il n'insiste pas. Il finit par pointer la porte toujours grande ouverte en face de moi.

- Tu est dans cette salle ?

J'hoche légèrement la tête en tremblant.

- Moi aussi !

Mes tremblements s'arrêtent. Pourquoi s'arrêtent t-il soudainement ? Je n'ai pris aucun cachets ! Je me tourne vers lui, il me regarde de ses grands yeux bleus et penche la tête sur le côté. Mon coeur s'apaise, ma respiration se calme.

- Tu stresse parce-que c'est la rentrée ?

Je recommence mon éternel mouvement de tête pour dire "oui" avant de fixer mes pieds, pourquoi je lui est avouée que je stressais ? Je me sens ridicule, toujours aussi mesquine.

- T'a pas à t'en faire, tout va bien se passer tu sais.

Je le regarde une ultime fois. Son regard inquiet a fait place à son grand sourire habituel et communicatif. Je ne peux m'empêcher laisser transparaître un petit sourire à mon tour. Son regard s'illumine.

- Tu vois ! Ça va déjà mieux !

J'hausse les sourcils. Je vais déjà mieux... je vais déjà mieux ? Je plaque mes mains contre ma poitrine pour sentir les battements de mon coeur, ils sont de nouveau calmes et réguliers. Je regarde ensuite la paume de mes mains : je ne tremble plus. Je vais mieux. Je n'ai pas fait de crise de panique, alors qu'elles sont inévitables quand je les sens arriver si je ne prend pas mes cachets calmants. Je vais mieux, sans mes cachets. C'est la première fois qu'une de mes crises se calme d'elle même.

- Allez viens, il ne faut pas qu'on soit en retard pour le premier cours de l'année !

Il se dirige vers la porte en prenant le temps de regarder si je le suis, ce que je fais sans même hésiter une seule seconde.

Mon démon porte ton NomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant