Ma mère se précipite vers moi alors que je passe le pas de la porte, un grand sourire affiché sur le visage, c'est comme si elle avait attendu mon retour impatiemment toute la journée.
- Alors ma chérie, ça c'est bien passé ? me demande t-elle à la hâte en s'emparant de mon sac pour me décharger.
J'hoche la tête en affichant un large sourire et enlève mes chaussures ainsi que mon manteau.
- Oui, très bien.
Tout le chemin du retour je n'ai pas arrêté de me repasser la journée en boucle dans ma tête, revivant encore et encore les moments passés avec les élèves, mais surtout ceux avec Naruto. Son sourire est resté gravé dans ma mémoire, repassant en boucle les paroles qu'il m'eu adressé plus tôt dans la journée, des paroles touchantes, réconfortantes.
J'ai repensé à sa façon d'être, sa façon de parler, de se tenir, de me regarder avec intérêt, sans filtre comme peuvent le faire la plupart des élèves.
Ce garçon a été tellement gentil avec moi.
- Oh tu vois je te l'avais dis, elle se penche vers moi pour me faire un bisou sur le front, je suis fière de toi ma fille.
Ces quelques mots me réchauffent d'autant plus le cœur.
- Où est papa ?
- Il est parti entraîner Neji, il m'a demandé de te dire de les rejoindre, ne tarde pas trop ça fait un moment que ton frère est rentré.
Ma bonne humeur n'aura pas duré longtemps, elle fait place instantanément à du stress. L'entraînement. Si Neji est rentré il y a un moment alors que nos cours se sont terminés aux mêmes horaires, je peux m'attendre à toutes les réflexions possibles et inimaginables que je vais recevoir d'ici peu.
Sans un mot de plus je me dirige en vitesse dans ma chambre, jette mon sac au pied de mon bureau et me dépêche de me munir de mon matériel d'entraînement avant de sortir dans la cour extérieure.
En effet ils sont là, Neji effectue des figures qui me paraissent extrêmement complexe sous le regard sévère de notre paternel, droit et immobile. Ses longs cheveux eux mêmes n'insultent que très peu face à la légère brise.
Je sors discrètement de la maison par une des nombreuses portes coulissantes menant à la cour intérieure, puis m'immobilise sur le seuil en bois, désireuse de ne pas attirer l'attention.
Mon père ne m'adresse pas un regard, et mon frère lui, est imperturbable dans ses exercices.
Je m'assieds et me chausse de ma paire de baskets.
- Hinata !
Je sursaute à l'entente de mon prénom sèchement prononcé.
Mon papa me regarde d'un air agacé.
- Viens ici, dépêche toi.
Je me redresse en vitesse après avoir lacé mes chaussures et me dirige vers lui la tête basse, contournant la zone d'entraînement de Neji.
- Tu est en retard, prononce t'il une fois que j'atteins son niveau.
- Désolé pour mon retard... je prononce d'une petite voix.
Son attention, malgré le fait que je sois son interlocutrice, est rivée sur mon frère.
- Met toi en position, nous allons travailler les positions de défense.
Je déglutie, puis je m'avance. Je n'en est pas envie, mais je n'ai pas le choix, je ne dois pas le décevoir, je dois être aussi forte que mon frère où il me détestera encore.
- Neji, attaque la.
Je fais de mon mieux pour parer et esquiver ses coups dont je suis désormais la victime, sous le regard dur du maître de maison.
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L'entraînement se termine 3 heures plus tard et, lorsque j'entre dans ma chambre décidée à aller enfin me doucher, les douleurs musculaires se font déjà ressentir.
Bien que mon frère fasse en sorte de retenir ses coups, il se font tout de même extrêmement précis et bien placés et sont souvent la cause de mes douleurs physiques, notamment de mes nombreux bleus au niveau de mes côtes. Mais comme aime le dire mon père "il faut passer par la souffrance pour atteindre la perfection", et je l'écoute, je n'ai pas le choix, il faut que, comme mon frère, j'atteigne la perfection à ses yeux, un jour peut-être.
Ma mère n'était pas d'accord au début de nos entraînements cet été, elle les trouvait trop intenses, bien trop complexes et difficiles pour nous. Elle a longtemps été en contradiction avec mon papa qui honorait l'intense entraînement pour une amélioration efficace de nos capacités combatives, elle a finit par lâcher l'affaire et le laisser faire, mon père voulant par la même occasion perpétuer la culture du clan Hyûga, garder et forger notre esprit combatif, notre force familiale.
J'ai toujours trouvé les entraînements bien trop compliqués pour moi, là où mon frère s'y adaptait à merveille, je tombais pour ma part dans les pommes d'épuisement.
Cela a évidement révolté mon paternel, indigné de mes capacités bien trop fragiles, de ma personne en elle même fragile.
Ma maman fut bien inquiétée mais rien ne changea pour autant, et bien au contraire, les entraînements se virent plus intenses encore pour ma part, plus longs, dans l'idée de me forger l'esprit, de renforcer mon faible organisme.
Voilà comment se sont résumées mes vacances avant mon entrée à l'école de ninja.
Le comble est que ces entraînements ne m'ont permis que de me rendre compte de ma faiblesse inébranlable face à mon frère.
Ils m'ont fait perdre le peu de confiance en moi qu'il me restait, découvrant au fur et à mesure mon incompétence faisant de moi une fille ridicule, la honte de mon père.
"Une honte pour le clan."
Ce sont les mots qu'eu prononcé mon père un soir, suite à un intense entraînement. Je ne m'étais pas couchée, incapable de dormir, frustrée, chamboulée, je voulais chercher le réconfort que seul ma maman pouvait m'apporter, mais alors que j'arriverai au niveau du salon je l'ai entendu prononcer cette phrase. Je suis restée cachée, je ne suis pas allée chercher le réconfort dont j'avais tant besoin, que j'espérais tant. Non, je m'en suis retournée dans ma chambre. Je me suis enfouie dans mes draps, dans ma couette. Je m'y suis réfugiée, dans mes sanglots, je n'ai pas dormis de la nuit, bien trop occupée à vider mon corps de larmes remplies d'une souffrance sans pareille.
Je ne me suis jamais autant détestée que cette nuit là.
Depuis je fais tout pour être à la hauteur, je ne me plein à personne, donne le meilleur de moi même.
Quand je me couche le soir j'y repense, et je ne peux m'empêcher, chaque soir, de me persuader que je ne serai jamais à la hauteur.
Je n'en serai jamais capable.
Malgré tout je m'efforce, je persévère.
Je sais que je n'abandonnerai pas.
Mais au fond de moi, chaque soir, le doute reviens au galop, un doute qui se transforme en violente réalité.
Cependant ce soir, alors que je m'enroule dans mes draps, le visage de Naruto me vient à l'esprit.
Oui, ce soir là c'est à lui que je pense, et non pas à mon entraînement, à mon père, ou à mes capacités.
C'est son visage souriant qui m'accueille alors que je ferme les yeux, c'est son rire chaleureux qui m'accompagne vers le chemin du repos, c'est le sourire aux lèvres que je m'endors.
Pour la première fois depuis un moment, c'est sereine que je trouve le sommeil.
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Mon démon porte ton Nom
FanfictionHinata Hyuga, la plus timide des jeunes élèves de l'Académie ninja de Konoha, ne pense qu'à une chose : prouver sa vrai valeur. Mais qu'en est-il pour elle avec une famille comme la sienne? Rabaissée par chacun de ses faits et gestes la jeune fille...