Chapitre dix

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Le deuxième jour.

Ce lendemain de ma journée précédente qui me donnait tant envie c'est réduit à néant à mon réveil, retrouvant à mon réveil cette éternelle appréhension.

Comme je m'y attendais je n'ai pas voulu me lever, mes draps m'aspiraient dans leurs tissus confortables et rassurants. Mais je n'avais pas le choix. Alors je me suis levée, je me suis préparée, mon éternelle boule au ventre m'a accompagnée jusqu'à atteindre le bâtiment intimident de l'académie.

J'ai marché seule, Neji était partit plus tôt rejoindre ses amis après son rapide entraînement personnalisé qu'il s'est fixé chaque matins. Il à toujours été comme ça, il ne recherche pas la perfection, non, pour lui elle n'existe pas, il n'y a que des versions meilleures de soi, toujours des meilleures, encore et encore. Il s'entraîne pour les atteindre, ses versions meilleures de lui-même, sans relâche. 

Je suis heureuse d'avoir marché seule, après tout j'aime la solitude, elle me rassure, les autres m'oppressent, me stressent, me font entrer dans un état de gêne. Cela à toujours été de la sorte, je me suis toujours sentie différente, en marge des autres. En retard peut-être ? Au début cela me gênait, mais maintenant c'est cet espace de retrait, de solitude qui me console, me fait me sentir bien et à l'aise.

J'ai sûrement alimenté un comportement en marge au fil des saison, ce qui m'a tenu à l'écart des autres sans même que je ne me rendes compte que le problème venait de moi. Je le sais, c'est moi qui suis bizarre, seulement moi, et c'est bien la raison pour laquelle je n'ai jamais eu de réels amis. Des copines oui, des camarades de classe oui, mais jamais d'amis.

Je suis maintenant plantée là, devant cette entrée immense, seule.

Les élèves affluent, crient, rigolent et se poussent. Certains se courent après en entrant, comme lors de la rentrée.

Comme lors de la rentrée.

Je balaie une dernière fois les personnes autour de moi puis me décide enfin à entrer, ma fidèle accompagnatrice la boule au ventre toujours bien présente, si ce n'est plus encore. Le comble c'est que je sais qu'elle disparaîtra une fois en salle de classe, dans l'illusion d'être à ma place, l'illusion d'être comme tout le monde, dans un groupe, intégrée comme je ne l'ai jamais été.

Cela reste une illusion, mais j'aime y penser et y croire.

Je marche à pas rapides dans les couloirs, me rappelant sans peine le lieu de ma classe de ma journée précédente. Je ne jette que des coups d'œils furtifs aux enfants autour de moi mais je ne m'y attarde pas plus, par peur d'attirer leur attention. 

Je me plante là, contre le mur, mon sac sur le dos, et je fixe le sol, mes sandales, puis les sandales des élèves qui passent devant moi en bavardant chaleureusement.

Je ne sais pas vraiment l'heure qu'il est, je dois être en avance car je suis la seule à attendre bien sagement devant sa salle de cours. Tant pis, j'attend, la cloche finira bien par sonner de toute façon.

J'analyse les coutures de mes sandales quand des voix que je reconnais attirent mon attention dans le brouhaha constant du couloir.

- Tu es vraiment d'un ridicule ! retentit une voix aiguë.

- Mais tellement, tu n'arrives même pas à sa cheville ! renchérit une autre voix fluette qui se fait légèrement plus forte synonyme du rapprochement des personnes.

Je relève la tête dans la direction des plaintes.

La première personne que je remarque est Naruto, toujours d'orange vêtu, c'est ses cheveux blonds vifs attirent directement mon attention. Il suit tant bien que mal un groupe de filles, deux d'entre elles se sont arrêtées pour lui faire face. 

- Bien sûr que si, je possède au moins plus de la moitié de sa force ! s'entête le blond.

- C'est techniquement impossible ! répond la fille aux cheveux roses en lui tournant le dos.

- Biologiquement même, ricane la fille aux longs cheveux blonds en le dévisageant de haut en bas avant de suivre son amie.

Ces mots suscitent le rire chez tout les élèves ayant entendu la dispute, laissant un Naruto désemparé face aux moqueries de toutes ses personnes.

- Vous verrez, quand je deviendrais Hokage vous ne rigolerez plus autant...!

Mais même face à cette annonce, le groupe s'éloigna pour suivre un garçon aux cheveux noirs de jais qui c'était déjà éloigné la dispute le laissant indifférent. 

Ils s'approchaient désormais de moi. le garçon suivit par le groupe de fille regardait droit devant lui, les mains dans les poches il arborait un regard dur, imperturbable. Les filles derrière se battaient pour marcher à ses côtés, le regardant de grands yeux ronds comme absorbées par une beauté sans pareille que je ne parvenait pas à percevoir.

Comme d'habitude, je ne perçois pas de la même manière ce sur quoi les autres filles de mon âge réagissent démesurément. 

Tant mieux, ça me va après tout, je ne veux pas ressembler à se genre de fille bavant comme une méduse aux pied d'un garçon sans intérêt.

Je les regarde passer, elles sont pourtant si jolies, leurs cheveux longs joliment coiffés, les petites tenues laissant percevoir leurs jolies jambes fines, d'une peau claire sans pareille, leurs visages éclatants de joie ainsi que leurs mimiques féminines sont tout ce que je ne possède er ne possèderai sans doute jamais. 

Non au final c'est vrai, je ne peux que les envier.

Tant pis si il faut pour cela baver devant ce garçon.

Sans crier gare mes yeux viennent se poser dans ceux de la fille aux cheveux roses, je baisse immédiatement la tête, soudain éprise d'un stress.

- Hinata ?

Je relève la tête, elle connait mon prénom ?

Elle s'approche puis je remarque que je la connais également.

Sakura.

Elle s'avance, délaissant son groupe.

- Comment tu vas ? On a pas pu trop se parler hier, c'est passé tellement vite !

Elle arbore un sourire rayonnant.

Je me sens mal à l'aise, même jugée. Ce n'est sans doute pas le cas mais je ne peux pas m'empêcher de m'imaginer ce qu'elle peut se dire sur moi à cet instant précis. Je suis si différente d'elle après tout.

Je m'en veut, je ne l'avais même pas reconnue, je la connaissais avant d'entrer à l'académie, une de ses nombreuses "amies d'enfance" que je considèrerai plutôt comme "connaissance d'enfance".

- Bien, bien merci... je dis d'une voix faible en baissant la tête.

- C'est fou ce que tu n'as pas changé !

Elle rigolait de manière bienveillante mais ses mots me vexèrent.

- C'est cool qu'on soit dans la même classe tu ne trouves pas ?

Non.

Pourtant j'hocha lentement la tête.

- Bon, et bien, elle regarda autour d'elle, elle semblait gênée, je dois y aller à plus tard !

Elle partie en me faisant un clin d'oeil puis couru rejoindre ses amies.

Je la regardais partir sans dire un mot.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 09, 2022 ⏰

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Mon démon porte ton NomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant