Chapitre deux

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Les quelques paroles simples de ma mère ont suffit pour me rassurer un minimum, il n'y a que elle qui possède ce pouvoir merveilleux, celui de remplacer mes angoisses par de la sérénité. Malgré ma boule au ventre toujours présente qui m'a empêchée d'avaler quoi que ce soit au petit-déjeuné, ses paroles bien placées ont permis à mon esprit de se détendre et de positiver.

- Hinata ! Dépêche toi si tu ne veux pas arriver en retard dès ton premier jour !

Les paroles de mon père Hiashi me refroidissent instantanément. Il est strictement hors de question que j'arrive en retard et encore moins le premier jour, je ne supporterais pas me faire remarquer. J'attrape mon petit sac à dos bleu marine, me chausse de mes sandales et enfile mon manteau beige à la fourrure de la capuche blanche, avant de me précipiter à la porte d'entrée où mon père m'attend impatiemment. Avant de sortir, je jette un coup d'œil rapide au grand miroir à ma droite enclavé dans le mur pour faire une dernière vérification de mon apparence physique. Mes courts cheveux noirs sont correctement plaqués sur ma tête et mes deux mèches plus longues, au niveau des tempes, sont bien lisses et effleurent légèrement le haut de mes épaules. Mes grands yeux blancs sont grands ouvert et, à mon grand soulagement, ne laissent paraître aucun signe de fatigue lié à ma nuit mouvementée. Avant de franchir le pas de la porte, je me retourne une dernière fois vers ma mère qui me regarde depuis le salon, le regard plein de fierté.

- A ce soir maman !

Même si j'eu envie de paraître plus enthousiaste, les mots eurent du mal à sortir de ma bouche sans me procurer une impressions de mal être. Je n'ai pas l'habitude de m'éloigner de mes parents durant une journée, ce qui me paraît affreusement long.

- A ce soir ma chérie, et n'oublie pas ce que je t'ai dis, tu en es capable, ai confiance !

Ses paroles me réchauffent le cœur et, pendant un court instant, mes angoisses se dissipent jusqu'à ce que mon père ferme la porte devant moi et me ramène à la réalité.

- Je vais t'accompagner jusqu'à l'Académie exceptionnellement aujourd'hui pour que tu prennes connaissance du chemin à prendre. Tu pourras t'y rendre seule à l'avenir, quand Neji ne sera pas là pour t'accompagner, tu verras ce n'es pas loin.

A son nom je me rend compte que celui-ci n'a pas fait apparition une seule fois depuis ce matin et le stress m'a tellement pris la tête que je n'y est pas fait attention. Quand je regarde autour de moi pour chercher sa présence, mon père, comme si il avait deviné mon inquiétude me mis la main sur l'épaule en me souriant.

- Ne t'en fait pas, tu retrouvera ton frère sur place. Il est parti en avance pour retrouver ses amis.

En réalité, Neji n'est pas réellement mon frère, il est le fils du frère de mon père et donc en l'occurrence mon cousin. Il est devenu mon frère depuis le décès de Hizashi le frère jumeau de mon père. Ce retrouvant orphelin mes parents l'ont recueilli malgré son appartenance à la deuxième branche des Hyûga. Malgré son caractère fermé et notre relation plutôt froide, Neji sera toujours pour moi un grand frère à part entière, même si nous n'avons seulement qu'un an de différence. Le savoir à l'Académie me rassure énormément et je n'ai qu'une hâte, le retrouver directement une fois sur place et me laisser guider par son expérience. Les quelques rues, ensoleillées par les premières lueurs du soleil, que nous empruntons avec mon père semblent défiler à une allure folle et au fur et à mesure que nous approchons de l'école je sens l'angoisse remonter en moi. "Ai confiance", "Ai confiance", ... Je ne cesse de me répéter la même chose tout le long du trajet, durant lequel mon père garde le silence, ce en quoi je lui en suis reconnaissante.

- Nous sommes arrivés.

Ces paroles me tirent de mes pensées. Je lève les yeux du sol et lorsque mon regard se pose sur le grand bâtiment blanc et rouge j'en ai le souffle coupé. L'édifice est tellement imposant que je me sens oppressée, avec la désagréable impression qu'il pourrait me tomber dessus à tout moment. Une foule de futurs élèves accompagnés de leurs parents attendent l'ouverture des portes, un brouhaha assourdissant s'élève au dessus de la foule mélangeant rires, cris de joie et d'excitation. Ça y est, j'y suis. Je me sens minuscule et impuissante devant la grossièreté des choses et, malgré la présence de mon père à mes côtés, une sensation de solitude s'empare de moi, créant en moi des sentiments que je redoute, susceptibles de me faire craquer à tout moment. Le vide s'installe en moi: je suis l'unique enfant seule, sans amis et au bord des larmes. Où sont les personnes censées me soutenir comme me disait maman ?

Les portes s'ouvrent, les enfants se précipitent en criant victoire, et, moi, je suis incapable de faire un pas...

Mon démon porte ton NomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant