Chapitre 3 : « Un message revigorant... »

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Contrairement à ce que beaucoup pensent, je suis née très potelée. Je ne le suis pas devenue au fil du temps, comme c'est le cas pour beaucoup de femmes.

Déjà au primaire, mes camarades de classe me surnommaient « patapouf ».

J'étais mise à l'écart et je n'avais pas d'amis. Les garçons se moquaient de moi en disant qu'ils ne m'aimaient pas et les filles ne voulaient pas être vues avec moi. Je passais mes journées à pleurer.

Quand un élève se moquait de moi et que je me vengeais en le tapant ou autre, la maîtresse ne cherchait même pas à savoir qui était réellement le fautif. Elle me mettait directement au coin en disant :

La maîtresse

Tu t'es vue hein ? comment peux-tu t'attaquer à des personnes plus faibles que toi ?

Je passais de victime à coupable. C'est la raison pour laquelle, je ne garde aucun bon souvenir de cette période.

Je n'ai conservé aucune photo de classe ou même garder des rapports avec qui que ce soit.

Les jours de photo de classe, je m'arrangeais pour être derrière pour ne pas me sentir de trop.

J'étais considérée comme un sujet de curiosité ou un monstre par les élèves. Lorsqu'un de mes camarades de classe m'adressait la parole, c'était uniquement pour faire une horrible blague ou se moquer de moi.

Dr Ndoye

Vos parents étaient-ils au courant de ce que vous subissiez ?

Moi

Oui, mais vous connaissez les parents. Ils sont toujours très optimistes surtout quand il s'agit d'enfants. Ils disaient que je ne devais pas les écouter et que je finirai par me faire des amis, ce qui n'arriva jamais. J'étais une enfant persécutée mais personne ne m'a jamais pris au sérieux.

Les parents doivent enseigner à leurs enfants qu'il est important de respecter les différences d'autrui.

Certains parents ont tellement l'habitude de critiquer que leurs enfants en font de même, pensant que c'est normal et ignorant le mal qu'ils font. J'étais très jeune et fragile...

Au collège et au lycée, j'étais tout simplement invisible, surtout aux yeux des garçons. J'avais également un surnom tout comme au primaire : « miss bouboule ». Ironique et contradictoire, n'est-ce pas ?

Bref, nos bacs en poche, mon sort et celui de Mintou étaient déjà scellés.

Papa nous a immédiatement recrutées dans sa banque, en tant que responsable d'abord avant que nous ne gravissions les échelons petit à petit. Mintou, est Directrice Administratrice et Financière (DAF) et moi, Directrice des Ressources Humaines (DRH). Mon choix s'était porté vers les ressources humaines parce que je possède pratiquement toutes les qualités requises pour ce poste mais encore, je suis une personne qui a horreur des injustices. Autant je manque de confiance en moi, autant je suis la première à rassurer les employés, à les encourager dans leurs plans de carrière, à les motiver et les former etc.

Je m'adossai avant de fermer les yeux. Cela m'aidait à me détendre davantage. Mes blessures n'avaient pas encore cicatrisé et me replonger dans mon passé, risquerait de les rouvrir.

Dr Ndoye savait que ce ne serait pas tâche facile mais c'est une étape nécessaire pour me permettre d'aller de l'avant, selon elle.

Dr Ndoye

Un lourd fardeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant