Kaamelott : Le voyage dans le temps Livre IV

10. Entre rêves et réalités

Arthur ne savait pas où il se trouvait. Il semblait n'être nulle part et ne plus être du tout. Etait-il mort ? Etait-ce ça, la mort, le néant ? Etait-ce pour cela qu'il avait mis fin à ses jours, pour arriver à cet endroit vide ?

Les pensées commençaient à affluer à nouveau, il n'était plus dans cet état d'endormissement sans rêves ni pensées. Il avait l'impression de revenir à la vie.

Pourtant, il ne quittait pas le néant. Il ne savait pas s'il avait envie de le quitter. Après tout, il n'y avait plus personne pour l'embêter, là où il se trouvait. Il ne sentait plus la lourdeur de son corps, la fatigue permanente, l'envie de rien. Ni la tristesse, la mélancolie, la nostalgie... Là où il se trouvait, plus rien de tout cela n'existait.

Mais le bonheur n'existait pas non plus, dans le néant. La neutralité était maîtresse de tout. Il voyait cela comme une forme de paix. Pour la première fois, il avait vraiment l'impression qu'on lui foutait la paix.

Non, il n'avait pas envie de quitter le néant, qui devenait de plus en plus un cocon dans lequel se réfugier.

Léana se réveilla en sursaut. Pleine de sueur, elle se redressa brutalement, jetant tour à tour des coups d'œil autour d'elle. Non, elle avait seulement fait un cauchemar, elle était toujours à l'époque d'Arthur. Soulagée, elle s'apprêtait à se rendormir, lorsqu'elle entendit :

— Eh, Léana, t'es réveillée ?

La jeune femme se tourna vers la source de la voix, et découvrit son frère, penché au-dessus d'elle, comme s'il venait de la secouer pour la réveiller. En jetant un coup d'œil par-dessus l'épaule du jeune homme, elle vit qu'elle était toujours dans la grotte de Lancelot. Mais qu'est-ce que son frère faisait ici ?

— Je... Anthony ? C'est bien toi ? finit-elle par demander au bout de quelques secondes.

— Bah oui, qui tu veux que ce soit ? demanda-t-il. T'es sûre que ça va, t'as l'air bizarre ?

— Est-ce que tu as vu où tu te trouvais ? Il n'y a rien qui te semble étrange ?

— Ce qui me semble étrange, c'est toi, Léana. Viens, je dois t'apprendre à jouer de la guitare, aujourd'hui.

Il lui tendit la main, que l'enchanteresse saisit, n'y comprenant plus rien.

En se relevant, elle réalisa qu'elle était dans sa chambre, à son époque.

— Allez, j'ai pas beaucoup de temps avant d'aller au travail, assieds-toi.

Sans rien dire, toujours aussi perdue, Léana s'exécuta, et laissa son frère poser dans ses mains une guitare.

— Voilà, c'est dans ce sens-là que tu dois porter la guitare. Cette partie-là, c'est le manche, c'est là que tu vas poser tes doigts pour faire sonner les cordes de cette façon. Cette partie-là, c'est le corps, c'est là que tu vas...

Mais Léana l'écoutait d'une oreille distraite, elle n'y comprenait plus rien.

— Anthony, je... on est quel jour, aujourd'hui ?

— Le jour où je t'apprends de la guitare. Tu m'écoutes ? Sinon je m'arrête là, et tant pis pour toi, faudra pas me réclamer un autre cours !

— Oh, je... désolée, mais...

— Je peux reprendre ?

Léana acquiesça, sans comprendre davantage la situation.

— Bon, donc la première chose à apprendre en guitare, c'est d'accorder la guitare. Il y a des accordeurs qui...

Brusquement, la jeune femme se réveilla, à nouveau dans la grotte de Lancelot. Elle n'osa pas bouger au début, de peur de se retrouver à nouveau dans un rêve mêlant les temporalités, puis elle finit par entendre :

— Vous allez bien, Léana ?

Elle soupira, soulagée.

— Lancelot, c'est vous ?

— Oui, qui vous voulez que ce soit ? demanda l'ancien chevalier, s'approchant d'elle et entrant par la même occasion dans son champ de vision. 

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Voilà pour le chapitre 10 !

J'ai choisi la chanson Une belle journée de Mylène Farmer pour accompagner ce chapitre ! 

Sous ses airs de chanson enfantine, Une belle journée parle en réalité du suicide, et c'est en partie pour cela que je l'ai choisie, puisque cela fait écho à la tentative de suicide d'Arthur.

Mais en même temps, la phrase : "c'est un homme qui dort" est vraie pour Arthur, puisque finalement il n'est pas mort. Il dort seulement.

Aussi, le côté très mystique de cette chanson avec la voix haut perchée de Mylène Farmer et la musique entraînante malgré des paroles au sens grave reflète bien ce mélange entre rêve et réalité que subit Léana. 

Merci d'avoir lu jusqu'au bout, j'espère que ce chapitre vous a plu, on se retrouve bientôt pour un nouveau chapitre !