7. Retour

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Guenièvre se tournait et retournait dans son lit. Elle finit par s'asseoir, vaincue. Il lui était impossible de fermer l'œil. La jeune femme jeta un coup d'œil vers la fenêtre : il faisait nuit noire, dehors, et la lune semblait la surveiller de façon peu rassurante de là-haut.

Un léger bruit de craquement la fit sursauter, et immédiatement, elle se cacha dans sa couverture, apeurée. Non, il était hors de question de passer le reste de la nuit comme ça, elle ne dormirait jamais. Et elle avait besoin de se reposer.

La seule chose qui l'éloignait du sommeil était les images qu'elle voyait dès qu'elle fermait les yeux. Elle était à chaque fois sur le point de s'endormir, quand le corps d'Arthur baignant dans son propre sang refaisait surface dans ses souvenirs, de façon si vive qu'elle avait l'impression que si elle tendait la main, elle pourrait le toucher.

N'en pouvant plus, Guenièvre finit par se lever de son lit, prendre de la lumière avec elle, et quitter sa chambre.

Les couloirs n'étaient guère plus rassurants, mais au moins la concentration qu'elle devait avoir pour ne pas tomber et identifier ce que la bougie lui permettait de voir l'empêchait de repenser à l'horreur de ce qu'elle voyait les yeux fermés.

Finalement, elle s'arrêta devant une porte, à laquelle elle frappa. Au bout de quelques instants, des bruits de pas se firent entendre, et la porte s'ouvrit.

— Qu'est-ce que vous faites là, vous, vous dormez pas ? demanda dame Séli.

— Non, je... j'arrive pas à fermer l'œil. Est-ce que je peux dormir avec vous, cette nuit ?

Dame Séli soupira, avant de laisser sa fille entrer.


Le lendemain, dans la matinée, Perceval entrait dans la salle du trône, trône sur lequel était assis Karadoc, seul.

— Ça y est, je suis prêt, lança Perceval au régent.

— Prêt ? Prêt pour quoi ? demanda Karadoc.

— Ben, pour reprendre la Table Ronde, la quête du Graal, c'est bon, je me suis arrangé.

— Arrangé ? Mais genre là ça y est, vous êtes d'attaque pour reprendre comme avant ?

Perceval acquiesça.

— Parce qu'en fait, les autres, ils se sont tous barrés.

— Ben on fait quoi, alors ?

— Ben on va continuer tout seuls, le royaume n'a que nous, alors on va faire le sale boulot. Mais Arthur il va m'entendre, quand il sera remis !


Léana n'avait pas trouvé de solution pour échapper à la vigilance de Lancelot tout en s'enfuyant. Echapper à la vigilance de Lancelot était facile, il sortait souvent pour chercher de la nourriture, de l'eau et du bois. En revanche, s'enfuir à ce moment-là paraissait mission impossible.

Les chaînes de Léana n'étaient pas attachées au sol ou à un rocher de la grotte, donc théoriquement elle pouvait se déplacer avec. En réalité, les chaînes étaient très lourdes et surtout bruyantes. Si elle tentait de s'enfuir, Lancelot l'entendrait immédiatement, il ne s'aventurait jamais loin de la grotte.

La jeune femme avait donc laissé de côté l'idée de la fuite en douce. Il faudrait ruser pour réussir à quitter cette maudite grotte et rejoindre Arthur.

— Vous êtes bien silencieuse, aujourd'hui, remarqua Lancelot, alors qu'il était en train de s'asseoir près du feu qu'il avait allumé plus tôt.

— C'est un problème ?

— Non, je suis juste surpris que vous vous soyez résignée si vite. Ecoutez, je sais que vous avez l'impression de trahir votre ami en m'aidant, mais ne suis-je pas moi aussi votre ami ? Ne vous ai-je pas mieux traitée que lui ? Ce que je veux, c'est que les choses avancent dans ce royaume. Pour de vrai. Vouloir s'entourer d'incompétents est une hérésie. Seule l'élite fera bouger ce monde. Léana ? Léana, vous m'écoutez ?

Inquiet, Lancelot se leva pour s'approcher de la jeune femme, qui ne réagit pas lorsqu'il la saisit par les épaules.

Léana, elle, ne voyait plus la grotte, mais les murs de sa salle de bains, dans le présent. Elle eut à peine le temps de se demander ce qu'elle faisait là, qu'elle revint à elle dans la grotte, au plus grand soulagement de Lancelot.

— Vous allez bien ? lui demanda-t-il, inquiet.

— Je... je... tentais de reprendre ses esprits Léana. Je crois que je viens de retourner à mon époque.

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Voilà pour le chapitre 7 ! 

J'ai choisi pour l'accompagner la chanson Play Dead de Björk, parce que c'est un peu ce que fait Léana (Play Dead signifie jouer/faire le ou la morte), elle joue la morte en ne parlant plus parce qu'elle sait qu'elle n'a aucune chance de convaincre Lancelot de la libérer ou de se libérer toute seule.

Et puis elle n'est pas la seule à jouer la morte : les chevaliers ont déserté la Table Ronde à part Perceval. 

Merci d'avoir lu jusqu'au bout, j'espère que ça vous a plu, on se retrouve bientôt dans un nouveau chapitre ! 

Kaamelott : Le voyage dans le temps Livre IVOù les histoires vivent. Découvrez maintenant