Chapitre 55

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Cela fait bientôt une heure que nous marchons en silence à travers la ville. Je guide le groupe, car Gwënaël étant un originel et n'ayant pas eu de mission dans cette partie de la ville, il n'est encore jamais venu par ici.

Lorsque nous arrivons en vue du bâtiment où d'après les dernières informations que nous avons, se tient une réunion importante où sont présentes toutes les dirigeantes de l'Union, je fais arrêter le groupe.

— Voilà le bâtiment. Je rappelle que notre mission est d'empêcher quiconque d'en sortir. Alors, ceux qui ont une arme blanche, vous vous mettez en duo avec quelqu'un qui a une arme à feu, normalement vous êtes aussi nombreux donc ça passe.

Les résistants bougent et forment rapidement vingt-cinq paires, me laissant avec Gwënaël. Quand ils m'écoutent tous à nouveau, je leur dis :

— Ceux qui connaissent bien le quartier levez la main s'il-vous-plaît.

Une douzaine de personnes lève la main. Je leur donne à chacun une porte à garder, car il y a une petite quinzaine de portes pour sortir du bâtiment qui s'étend sur une longue distance. Les groupes partent petit à petit, et j'emmène moi-même deux groupes à deux portes pour qu'ils les gardent.

Puis, une fois de retour à notre petit groupe, je demande à Gwënaël, qui a une correspondance directe avec les quelques personnes de la résistante restées pour superviser l'attaque, si on a des nouvelles.

— On a exactement vingt-six minutes pour se mettre en place.

Je place alors les meilleurs tireurs en position haute au cas où les dirigeantes décident de sortir par le haut. Ordre de tirer sur tous engin volant qui s'approche, ou qui quitte le bâtiment.

Il reste alors huit personnes avec Gwënaël et moi, pour faire face à la porte principale. Je sais, comme tout membre de l'Union, qu'il y a à l'intérieure des vigiles, armés jusqu'aux dents, prêts à tuer quiconque entre dans le bâtiment sans avoir averti de sa venue.

Nous nous plaçons en arc de cercle autour de l'entrée, camouflés par les buissons et arbustes qui sont dans les plates-bandes. Il ne nous reste que dix petites minutes avant que la résistance lance l'attaque. Je ne sais pas si je suis prête pour cette ultime bataille. Cette fois-ci, ce n'est pas de la rigolade. Tout s'est précipité, et si ça se trouve, dans un quart d'heure je ne suis plus en vie.

Je secoue la tête. Le vent frais qui souffle sur mon crâne me fait frissonner. Si j'avais mis une perruque, au moins je n'aurais pas eu froid à la tête. Mais bon... Je ne vais pas repenser à tous ces moments horribles que j'ai vécus. Il faut que je me concentre.

En observant bien le bâtiment, je remarque quelque chose qui m'avait échappé jusque-là. Sur l'un des côtés du bâtiment, un regroupement d'arbres touche le mur. Mon esprit malin s'imagine qu'il serait facile de sortir du bâtiment par là.

Alors, laissant nos résistants, je fais signe à Gwënaël de me suivre, et je longe le bâtiment avec lui en silence. Arrivé non loin des arbres, il me questionne silencieusement.

— Ces arbres sont un excellent moyen de s'évader du bâtiment. Je ne m'en suis rendu compte qu'à l'instant.

— Qu'est-ce qu'on fait ?

— Je ne sais pas, il y en a beaucoup, et je ne suis pas sûre qu'à nous deux on parvienne à tout surveiller...

Soudain, Gwënaël sort de sa poche un briquet. Je souris à l'idée, et en silence, on allume le feu à de petites branchettes, qu'on pose dans les feuillages. L'attaque n'a pas commencé, mais le temps que les arbres prennent feu, il vaut peut-être mieux s'y prendre à l'avance.

Lorsque le décompte est lancé par le général, à l'autre bout du fil, nous avons amorcé un bel incendie, et nous nous sommes postés à quelques mètres des arbres, pour surveiller les fenêtres donnant sur eux.

L'attaque peut commencer, la résistance n'a jamais été aussi prête.

L'Union FéminineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant