Après avoir débarrassé notre table, je propose à Elden de l'aider pour l'heure suivante, vu que mon programme me demande d'agir pour le bien de la collectivité.
— Alors ça tombe bien, parce qu'il y a toutes les tables du foyer à nettoyer !
Il m'emmène dans la cuisine, me donne une éponge et un chiffon, et on est partis pour une heure de nettoyage.
On passe l'heure à se parler par-dessus les tables, il monte à un moment sur l'une d'entre elle pour faire le pitre, et j'avoue qu'il est plutôt doué pour imiter les animaux ! Les autres personnes présentes dans la salle rigolent de bon cœur avec nous, et je comprends vite que ce sont des div une qui n'ont pas trouvé de place pour manger à midi et qui ont donc attendu leur tour.
Lorsque nous avons enfin fini, Elden remmène les éponges et les torchons à la cuisine, pendant que je sors un jeu d'un des placards placés au fond du foyer. Comme nous avons une grosse heure avant qu'Elden doive aller à son entraînement, je décide de nous prendre un jeu d'enquête qui devrait pas mal nous occuper.
Elden me rejoint et on s'installe pile sous l'un des néons accrochés au plafond pour bien voir les cartes. Le jeu se déroule sans problème, jusqu'à ce qu'un groupe de huit personnes de ma division traverse le foyer pour venir me parler.
— Salut ma jolie, tu fais copain copain avec le cuisinier à ce que je vois. Je suis sûr qu'il sera content de te mettre dans son lit. Ça améliorerait son palmarès !
Je me tourne vers Elden sans comprendre. Je sais que c'est de la provocation, mais est-ce que ce que dit le mec tatoué est fondé ?
— Jackson, tu sais bien qu'elle ne m'intéresse pas. Et fichez-nous la paix. Elle a rien fait pour que vous puissiez lui en vouloir.
— Petit cuisinier, ne m'adresse même pas la parole. Et toi Adilya, tu n'as rien de mieux à faire que de jouer à des jeux d'enfant avec lui ?
Là je vois rouge. Comment ose-t-il me parler ainsi, et parler ainsi à mon ami ?
— Et bien vois-tu, je préfère jouer à des jeux de gosses avec une personne que j'apprécie, plutôt que de traîner avec votre bande d'idiots imbus d'eux-mêmes.
Je vois à la tête d'Elden que j'aurais mieux fait de me taire. Mais je n'allais pas rester là, à nous laisser insulter par une bande de cons !
— Pardon, mais t'es qui pour me parler comme ça ?
— Personne pour toi. Laisse-nous tranquilles et va emmerder quelqu'un d'autre.
Je vois bien qu'il hésite entre m'étriper et m'insulter de nouveau. Mais une meuf derrière lui, celle qui m'a menacée ce matin, le tire par la manche et lui chuchote quelque chose à l'oreille. Jackson me sourit méchamment et repart comme si de rien n'était avec le reste du groupe.
Je me tourne vers Elden, toute contente. On va pouvoir finir notre partie tranquillement ! Mais la tronche que tire mon ami me fait tout de suite comprendre qu'on est pas prêt de finir notre jeu...
— Adilya... Tu te rends compte de ce que tu viens de faire ?
— J'ai renvoyé ce débile à sa place.
— Tu viens de lui déclarer la guerre. Et il a bien plus d'alliés que tu ne vas pouvoir t'en faire d'ici qu'il va t'attaquer !
— Oui, mais il ne va pas me tuer. Et puis je vais rester prudente. T'inquiète pas pour moi !
Elden commence à s'énerver face à moi.
— Tu ne comprends pas ? Je ne peux pas veiller sur toi tout le temps ! J'ai pas envie qu'il t'arrive quelque chose, mais c'est inévitable.
Je n'ai pas envie de me fâcher avec lui, surtout qu'on se connaît depuis moins d'une journée et que c'est mon seul ami. Alors je lui fais une proposition :
— Écoute, si tu veux on range le jeu, tu m'accompagnes jusqu'à ma chambre, je m'enferme, tu vas faire ton entraînement et prendre ta douche, puis tu reviens me chercher et on finit la journée ensemble au foyer au milieu de tout le monde pour qu'il ne nous arrive rien.
Il soupire puis accepte, et me voilà partie pour près de deux heures d'enfermement volontaire.
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L'Union Féminine
Science-FictionDans un monde dirigé par les femmes, les hommes doivent refouler leurs pulsions sous peine de mourir. Moi, Adilya, je n'adhère pas à ces idées et à la propagande de l'Union. J'ai donc décidé de rejoindre la résistance, car je ne veux plus de cette...