Chapitre 27

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Je reprends mes esprits, et je me précipite pour prendre mes sœurs dans mes bras.

— Lilly, Cynthia, qu'est-ce que vous faites ici ?

Je me relève pour regarder mon père. Il a l'air épuisé, alors que d'habitude il est toujours de bonne humeur.

— Papa ?

Il me regarde tristement, puis me serre contre lui. Je m'écarte pour écouter son explication.

— Depuis que tu es partie avec ta mère, l'Union nous fait vivre un véritable enfer. Elle nous a pris notre appartement, et nous devions vivre dans un ghetto avec les autres membres des familles de ceux qui sont partis rejoindre la résistance. Les filles ont dû arrêter d'aller à l'école du jour au lendemain à cause de toi et ta mère. Le premier jour je vous en ai voulu, mais quand j'ai vu ce qu'était capable de faire l'Union, je me suis dit que vous aviez sans doute bien fait de partir. Puis Nikoley est arrivé le troisième jour après votre départ. Il nous a proposé de vous rejoindre, même si ce serait aussi compliqué de vivre ici. J'ai tout de suite accepté. Et puis les filles ont voulu le suivre dès l'instant où il leur a promis qu'elles retrouveraient leur mère. Je dois dire qu'au début je me suis méfié. Et si c'était un gars envoyé par l'Union pour nous tester ? Mais il m'a parlé de toi, et je lui ai fait confiance. Et je dois dire que je suis content de te revoir. Tu sais où est ta mère ?

— Non, elle doit sûrement être dans sa chambre, mais je ne sais pas où c'est. Tu la verras sûrement demain.

Mon père fronce les sourcils, mais le général prend la parole avant qu'il puisse parler :

— Bien, Adilya, tu vas les conduire à la chambre des nouveaux, puis tu me rejoints dans la salle de commandement.

Je hoche la tête, prends un sac qui doit contenir les affaires d'une de mes sœurs, et monte les escaliers, ma famille à ma suite. Je les emmène dans la chambre des nouveaux, où un plateau avec trois repas est déjà prêt. Je leur dis de manger et de s'endormir car on les réveillera tôt demain matin. Puis je sors de la pièce et je monte les deux étages qui me séparent de la salle de commandement. Je me demande ce que va bien pouvoir me dire le général.

J'entre dans la pièce. Plusieurs personnes sont là. Le général bien sûr, mais aussi Nikoley, Raydn qui est celui qui m'a donné mon emploi du temps durant ma première journée, et deux autres mecs. Le général me fait signe de m'asseoir, et je prends la première chaise à portée de main pour m'asseoir dessus.

— Bien. Adilya, si on t'a fait venir, c'est parce qu'il ne nous est encore jamais arrivé d'accepter des enfants dans la résistance. Nous avons donc trois options. Qu'elles restent à la grange, qu'elles retournent au sein de l'Union, ou qu'elles aillent avec les enfants originels. Dans ce dernier cas, elles suivraient la même éducation qu'eux, sans exceptions. Si elles retournent au sein de l'Union, nous ferons en sorte d'avoir un œil sur elles pour être sûrs qu'il ne leur arrive rien de grave. Si elles restent à la grange, elles seront en div une et agiront comme les adultes de cette division. Quel est ton avis ?

Le choix me paraît vite fait. Je refuse de les renvoyer dans la société, elles en souffriraient trop. Quant à les garder au sein de la grange... Ce serait trop dangereux.

— Si elles rejoignent les enfants originels, est-ce qu'elles seront séparées ?

Cette fois-ci c'est l'un des deux hommes qui accompagne le général qui parle.

— Non, les enfants dont nous nous occupons sont peu nombreux, nous privilégions donc les cours en commun. Par contre il y a certaines choses qu'un enfant de cinq ans et qu'un enfant de quinze ans ne peuvent faire ensemble. Mais je peux t'assurer qu'elles auront la même chambre et que nous ferons en sorte de ne pas les séparer.

— Et vous êtes qui ?

— Brenden, le directeur du bâtiment où vivent et sont éduqués les originels.

Je hoche la tête. S'il est le directeur et qu'il m'a fait une promesse, je pense qu'il la tiendra.

— Vous avez autre chose à me demander ?

— Juste de ne pas intervenir quant au choix de division de ton père demain matin.

— Pas de problème.

De toute façon il va sûrement finir en div une avec ma mère, et je pourrai le voir après son test.

— Très bien, bonne soirée Adilya.

Et le général me fait signe de sortir. Je me lève de ma chaise et sors de la pièce. Cependant, quelqu'un sort à ma suite. Je me doute de qui c'est, mais je ne sais pas si j'ai envie de lui parler.

L'Union FéminineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant