Chapitre 37

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Après le dîner, je retourne dans ma chambre pour être au calme et réfléchir. J'ai encore un peu de mal à pardonner à Nikoley d'avoir frappé Cassandra, même si c'est pour me protéger moi...

Je ne sens presque plus mes blessures lorsque je monte l'escalier. Tant mieux, parce que c'est pas drôle de sentir une brûlure à chaque fois que je fais un mouvement brusque.

Je m'installe tranquillement sur mon lit après avoir sorti de ma coiffeuse mon carnet de dessin et un crayon. Je n'avais pas demandé à Elden ou Nikoley de m'apporter mon matériel de dessin pendant ma convalescence, car c'est une partie de moi que je préfère cacher, même si Nikoley est au courant.

D'ailleurs, il va falloir que je commence à chercher sur lui, car je veux tout savoir sur lui, et il me le cache. C'est vrai, je n'ai pas envie d'avoir une concurrente !

Euh... Je viens de dire quoi là ?

Je soupire. Il va bien falloir que je me l'avoue à moi-même, il ne me rend pas indifférente. Il est grand, beau, musclé, intelligent, fort, attentionné... Et il a des yeux magnifiques ! Je souris en coin. C'est vrai que ses yeux bleus me font quelque chose lorsque il me regarde.

Je me demande ce qu'il ressent exactement pour moi. Et puis, Elden m'a bien expliqué que j'ai quelque chose de spécial à ses yeux pour qu'il me défende et qu'il se soucie autant de moi. Je représente en effet pour lui une manière nouvelle de marqué son autorité face à Jackson, même si j'espère que ce n'est pas la seule raison pour laquelle il est attaché à moi.

Je regarde mon carnet sur lequel ma main a arrêté de crayonner depuis une petite minute. Je souris, et en même je me dis que je suis un cas désespéré, et que rien ne va pouvoir me sauver de l'état où je suis. J'ai dessiné Nikoley. Et torse nu. Mon dieu, rien que de voir cette image réveille quelque chose en moi.

Soudain la porte s'ouvre sur... Nikoley ! Tiens donc... Je me dépêche de fermer mon carnet, et je me dis qu'il faut vraiment que je vérifie à chaque fois que j'ai bien fermé ma porte à clef. Mais il me jette un regard suspicieux, montrant qu'il a remarqué mon manège. Je rougis et range le carnet sous mon oreiller.

— Qu'est-ce que tu viens faire là ?

Il ferme la porte et vient s'allonger sur mon lit à mes côtés, aucune gêne, ce mec...

— Ai-je vraiment besoin de me justifier pour venir te voir ?

Je lève les yeux au plafond et attends qu'il développe.

— Tu me manques.

Il a lâché ça en me faisant un clin d'œil. S'il continue de se comporter comme ça, je vais finir par craquer !

— On s'est vu il y a moins d'une heure !

— Oui mais on n'était pas seuls !

Il veut se retrouver seul avec moi ? S'il veut, moi ça ne me dérange pas...

— Et qu'est-ce que tu veux qu'on fasse maintenant qu'on est que tous les deux ?

Il me sourit et me jette un regard de braise. Attendez, un regard de braise ?! Je secoue la tête et me retourne vers lui. Il sourit toujours, mais il s'est tourné vers le plafond.

— Tu me montres ce que tu as dessiné dans ton carnet et que tu m'as caché quand je suis entré ?

— Euh, non, je préfère pas...

Je rougis, allongée moi aussi sur mon lit. Heureusement qu'il ne peut pas me voir !

— Pourquoi ?

— C'est... personnel. Et intime.

Je le sens bouger, et bientôt son visage apparaît au-dessus du mien. Je rougis de plus belle. Je n'aime pas tellement la façon dont mon corps réagit à sa présence. Mais aussi, pourquoi je suis tombée amoureuse de lui ?!

Je fais les gros yeux quand j'entends mes propres pensées. Mince, je ne pensais pas en être déjà là !

— Qu'est-ce qui t'arrive ?

Je ne le regarde pas mais lui dis tout de même en lui tournant le dos :

— Je m'avoue des choses à moi-même, et ça me fait un peu peur.

— Tu veux m'en parler ? Tu sais que je serai toujours là pour toi, hein ?

Je hoche la tête sans le regarder pour autant.

— Je sais que tu es là, mais... je ne veux pas en parler, pas maintenant.

— Alors j'attendrai.

Il me fait un baiser sur la tempe et sort de la pièce sans dire un mot. Je me retrouve seule dans ma chambre, avec assez de questions sans réponses pour me tenir éveillée toute la nuit...

L'Union FéminineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant