Depuis quelques mois, Valentin se demande s’il lui reste un peu d’amour propre en stock ; il n’est vraiment pas sûr.
Aujourd’hui, il en a la confirmation, lorsqu’en arrivant à Londres, deux options s’offrent à lui : rendre directement visite à Héctor, ou prendre une douche ?
Il n’hésite pas longtemps et choisit la seconde option. Dimanche, presque dix-huit heures, il sait que se laver ne serait pas un luxe. Il a pris une douche en rentrant chez Thomas, samedi soir--enfin, plutôt dimanche aux aurores--, mais il se sent poisseux. Il est tellement fatigué qu’il ne saurait pas dire s’il pue ou non.
Perdre du temps pour une doucke, ok, mais pas pour une sieste. Il dormira plus tard. Pour le moment, il a des choses à régler.
Valentin salue rapidement Salem--que Diego est venu nourrir en son absence--avant de filer prendre la douche la plus rapide de ses vingt-cinq ans d'existence. Il enfile les premiers vêtements propres qu'il trouve, et moins de cinq minutes plus tard, il démarre.
La dernière fois qu'il a été chez Héctor, il est parti en colère. Il en voulait à l'Espagnol de ne pas pouvoir venir au mariage de sa sœur. Pouvoir, ou plutôt vouloir. Car les deux verbes étaient un peu embrouillés dans cette histoire.
Aujourd'hui, il retournait sur les lieux avec un état d'esprit complètement différent. Le mariage était passé, et Valentin avait doublement profité de ce mariage. Il avait fait la fête, avec sa sœur, avec son beau-frère, avec tout le monde. Il avait dansé, chanté et beaucoup ris. Tout ça, c'était après sa discussion avec Thomas. C'était après avoir réalisé à quel point il avait été à côté de la plaque sur toute la ligne, depuis le début.
Il n'a pas perdu ses réflexes de discrétion, comme à son habitude, il sait qu'il ne doit pas être vu en train d'entrer chez Héctor. Il n'a pas besoin de sonner à l'interphone, il a toujours le pass pour entrer. Il se gare devant la maison, et une fois devant la porte, il ne sait plus quoi faire.
Peut-être qu'il aurait dû sonner à l'interphone, finalement. Toquer à la porte, ça lui semble étrange. Il n'a jamais fait ça.
Il soupire et prend son courage à deux mains avant de sonner. Les secondes qui suivent semblent durer des heures, et finalement, la porte s'ouvre sur Héctor.
Celui-ci regarde Valentin, mais il est trop occupé à dévisager l'Espagnol pour faire ou dire quoi que ce soit.
Valentin n'avait pas oublié à quoi il ressemblait, et Héctor n'a pas changé. Il porte un short à l'effigie d'Arsenal et un tee-shirt bleu canard. Un look qui manque de style, signifiant que l'Espagnol n'a aucunement prévu de voir des gens aujourd'hui.
-Bonjour, dit Héctor, les sourcils froncés, l'air interrogateur.
-Bonjour, répond Valentin, se souvenant qu'il n'est pas venu pour admirer la beauté de Héctor. Je peux entrer ?
Héctor hausse les épaules et ouvre un peu plus la porte avant de la refermer derrière Valentin. Le joueur de football commence à marcher vers son salon, et Valentin le suit sans faire de bruit. Comme s'il devait être discret. Comme s'il avait besoin de la permission pour parler.
-Tu veux boire quelque chose ? propose Héctor, et Valentin secoue la tête.
Il ne s'est jamais senti à l'aise dans cette maison, mais aujourd'hui, c'est pire que d'habitude.
Héctor s’assied sur une des chaises hautes de sa cuisine, et Valentin réfléchit quelques secondes avant de l’imiter.
Ils se retrouvent face à face, à se regarder dans les yeux.
-La dernière fois qu’on s’est parlé, tu as dit que tu étais amoureux de moi, dit Valentin.
Héctor hausse un sourcil, mais il ne répond rien.
-Je te l’ai pas répondu. Pas parce que je t’aimais pas en retour, mais parce que pour moi, ça n’avait pas de sens. Tu me disais tout et son contraire. Je ne comprenais pas comment tu pouvais déclarer être amoureux de moi, mais cacher cet amour.
Valentin soupire.
-J'étais en colère contre toi. Et triste. Je t’en voulais d’abandonner, de m’abandonner aussi vite. Ce qui est complètement stupide, car ça faisait plusieurs mois que tu essayais de me faire comprendre que l’un n’empêchait pas l’autre, que tu m’aimais mais pas devant tout le monde. Sauf que je n’arrivais pas à l’entendre. A le comprendre. Et je pense que tu as réalisé que ça ne servait à rien d’insister, et qu’il fallait que je m’en rende compte tout seul.
Valentin hausse les épaules.
-C’est probablement trop tard pour l’avoir compris. Je ne m’attends pas à ce que tu m’aies attendu, bien sûr que non. Je ne le mérite probablement pas, de toute façon. Je ne suis pas venu pour te supplier de te remettre avec moi, mais je suis venu te dire que j’ai compris, maintenant. J’ai compris que pour aimer, il n’y a besoin que de deux personnes.
Héctor hoche la tête ; c’est sa première réaction depuis le début de la tirade de Valentin.
-Je ne vais pas te déranger plus longtemps, déclare ce dernier.
Héctor hoche de nouveau la tête. Il se lève, et Valentin le suit jusqu’à la porte.
L’Espagnol s'arrête devant celle-ci. Sa main est posée sur la poignée, mais il ne bouge plus. Il soupire et se tourne vers Valentin.
-J’ai une question à te poser.
-Oui ? demande Valentin, tout sauf serein. Il ignore complètement ce que Héctor pourrait bien lui demander. Peut-être qu’il veut lui faire signer un contrat, pour s'assurer qu’il ne racontera jamais ce qui s’est passé entre eux.
-Tu veux bien aller à un date avec moi ?
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Caché » BELLERÍN ✓ #WrittenWithPride
FanfictionValentin est fatigué de devoir cacher au monde entier qu'il a trouvé l'amour de sa vie pour le protéger. juin 2021 ♡ #WrittenWithPride Attention à l'ordre des chapitres, wattpad ne veut pas coopérer :(