1. Shigeki Matsushime, les origines

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Je n'étais pas destinée à devenir une super-héroïne. A vrai dire, ce n'était pas vraiment un choix, mais comme une sorte d'évidence qui s'est imposée à moi. Je m'étais orientée et destinée à des études dans la restauration pour aider mes parents à tenir leur restaurant et le reprendre lorsqu'ils seraient en âge de prendre leur retraite. Cet objectif m'a paru logique dès le moment où j'ai su faire mes premiers plats. Mes pouvoirs se sont révélés assez tôt, dès mon entrée en maternelle, mais auraient été d'une inutilité totale en cuisine. C'est ce que je pensais au début. Je pensais même que mes pouvoirs ne me serviraient jamais.

    Puis, il y a eu cette soirée, en plein mois de mars à la fin de mon année de quatrième. Cette journée avait commencé comme toutes les autres, rien d'extraordinaire à l'horizon. J'étais restée avec mes parents pour leur aider à terminer le service du soir, le restaurant bondé, victime de son succès en raison des vacances. Le rythme était effréné, mais les clients et l'ambiance générale de cette soirée étaient agréables. Rien ne prédestinait une telle catastrophe.

    Alors que je m'occupais de récupérer la commande d'une table de clients, j'ai eu une étrange sensation, une sorte de pressentiment. J'ai instinctivement tourné la tête vers la cuisine, les portes battantes étaient fermées, tout semblait normal. Puis un filet de fumée à commencer à se voir à travers les hublots, une forte odeur de brûlé a commencé à se faire sentir. J'ai tout de suite compris. Un des cuisiniers est sorti en courant, le bras tentant de camoufler son visage pour échapper à la fumée et a crié à toute la salle d'évacuer. La peur et la panique se sont généralisées en quelques secondes. Les chaises et les tables ont été renversées, le sol s'est mis à trembler tant les pas lourds et pressés des clients se multipliaient. Les cris ont empli toute la salle, et quelques alters ont même commencé à se déchaîner tant la panique prenait le dessus sur la raison.

    Un client parmi les autres m'a bousculée et je suis tombée. Je suis restée paralysée par la peur en voyant la multitude de clients courir dans des directions aléatoires en tentant de s'échapper par les issues de secours les plus proches. J'ai pris des coups, je me suis fait marcher dessus, littéralement. Personne n'en avait plus rien à faire de la collégienne assise sur le sol. J'ai gardé mes yeux rivés sur les portes battantes desquelles s'échappaient une fumée de plus en plus épaisse, de plus en plus sombre. Mes parents étaient en cuisine. Mon cœur ne pouvait s'arrêter d'accélérer.

    Lorsque les semelles des clients ont eu enfin cesser de me martyriser, j'ai pu me lever, tremblante comme jamais. Je me suis dirigée vers la cuisine en courant. Elle n'était qu'à quelques mètres de moi, quelques secondes me séparaient des portes battantes. Mais au moment de tendre la main vers les portes, j'ai entendu des hurlements. J'aurai reconnu entre mille les voix de mes parents, les hurlements de détresse qu'ils ont poussé sont restés gravés pour toujours dans mon esprit. J'ai senti une légère brise s'échapper des portes, et dans un réflexe, j'ai rabattu ma main contre moi et j'ai fermé les yeux au moment de la déflagration.

    J'étais la seule rescapée. Les flammes ont absolument tout dévoré, les pompiers ont fait ce qu'ils ont pu mais rien n'a pu préserver ni les murs ou les personnes qui se trouvaient dans le restaurant. Les secours m'ont retrouvée au milieu des débris, inconsciente. Pour autant, les seules blessures que je présentais étaient celles que j'avais subi quand les clients m'ont marché dessus. Que ce soient les flammes, la fumée ou la chute de débris, je n'ai pas été touchée. Finalement, les forces de l'ordre ont déterminé que l'incendie s'était déclenché à la suite d'un dysfonctionnement inhabituel d'un des fours. Un accident malheureux et rare mais qui, ce soir-là, avait coûté la vie à mes parents.

    Après cet événement, mon année de troisième a été plus que compliquée. J'ai perdu le peu d'amis que je m'étais fait, je me suis renfermée sur moi-même. Je n'étais plus une élève, j'étais la fille du restau. Toute ma vie avait été remise en question, les rêves de reprendre le restaurant étaient également partis en cendres. J'ai été placée sous la garde de ma tante, la soeur de ma mère. Il m'a fallu des mois pour me remettre sur pied, je suis restée dans le flou pendant tout ce temps. Avant d'accepter la situation, de me reprendre, et de rentrer chez ma tante, en brandissant le formulaire indiquant où je souhaitais faire mon lycée.

    Face à mon seul choix, ma tante a eu une drôle d'expression. Une sorte de moue qui s'est transformée en un triste sourire. Elle a saisi un stylo, signant le formulaire, s'accordant au fait qu'elle me laissait choisir le lycée de mon choix, risquant cependant à tout moment, de me retrouver sans avenir si je n'étais pas acceptée. En me rendant mon papier, elle a rajouté d'une petite voix, les yeux brillants de larmes :

"J'imagine que j'aurais dû m'y attendre... sache que tu as tout mon soutien.
-Si je n'ai pas pu les sauver, alors je veux être capable de sauver le reste du monde."

(SAISON 1) My Hero Academia : ShirudoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant