(SAISON 1) My Hero Academia : Shirudo

13. Ne pas paniquer

On se regarde tous entre nous. Personne ne comprend ce qui est en train de se passer, ou plutôt, certains ont compris que ce n'était pas bon. Étant sur le côté du groupe, je vois derrière numéro 13 que dans la fontaine, une sorte de trou noir apparaît. Mon cœur rate un battement quand je vois une main en sortir, puis un individu, et deux, puis une dizaine au total. Je n'ai pas besoin de dire quoi que ce soit, et soudainement je suis comme paralysée par la peur.

"Restez groupé et ne bougez pas. Numéro 13, veille bien sur eux."

    Le ton inhabituellement autoritaire et sec d'Aisawa nous fait comprendre une chose primordiale et dont on ne doute pas. Ce n'était pas prévu, pas du tout. Notre professeur touche ses bandes autour de son cou et enfile une paire de lunettes jaunes qui lui cache les yeux. J'ai entendu la voix de Kirishima demander si c'était le même exercice qu'à l'examen d'entrée, jusqu'à ce qu'une nouvelle fois la voix d'Aisawa prononce sans équivoque.

"Restez-là ! Ce sont tous des super-vilains."

    Le mot "super-vilain" me fait sursauter et toute la classe semble reculer d'un pas. Ils sont tous plus hideux les uns que les autres, ils sont flippants. Ce sont des adultes, des vilains, des personnes qui maitrisent leur alter. Ils sont plus nombreux que nous. Le temps semble avoir ralenti autour de moi, mon cœur qui battait la chamade quelques minutes avant, cette fois semble faire un battement toutes les minutes.

Quelques vilains se distinguent les uns des autres. Il y a d'abord celui qui est sorti en premier de la fumée, il a comme des mains collées partout sur son visage et le haut de son corps, ce qui lui cache aussi les yeux. Ensuite, il y a la fumée elle-même dont de petits yeux jaunes arrivent à se distinguer. Il y en a un énorme qui ressemble à une espèce de monstre dont le cerveau est visible, avec un sourire carnassier et presque un bec. Lui, il me fait peur.

J'ai l'impression de ne plus appartenir à la réalité et je prends subitement conscience du type d'ennemis contre lesquels nos professeurs et autres héros se battent tous les jours. Quelques-uns de mes camarades discutent entre eux, ce que j'écoute d'une oreille distraite, trop occupée à ne pas détourner mon regard de l'arrivée des assaillants.

"Numéro 13, évacue les élèves et avertis le lycée de ce qu'il se passe ici."

Brutalement, je me sens revenir à la réalité quand notre professeur principal fait un bond vers la masse de vilains, tous ses accessoires semblent voler au-dessus de lui. Je frissonne, je suis à la fois tétanisée et impressionnée. Mes yeux se baladent de silhouette en silhouette avant de me retourner vers Numéro 13 :

"On ne peut pas le laisser seul ! Ils sont presque une quarantaine...

-Eraser Head est un super héros professionnel qui saura s'adapter à la situation. Mon rôle est de vous mettre en lieu sûr. Fais-lui confiance. Vous n'êtes ni habilités ni formés pour faire face à cette situation."

    Le rouge me monte aux joues, mais ce n'est pas de la honte ou une quelconque timidité qui pourraient remonter. Non, je commence à sentir des picotements dans mes avant-bras, on n'a pas le droit de l'abandonner. Pas quand on peut faire quelque chose. Mes yeux cherchent un camarade qui approuverait ma contestation. Je suis surprise de croiser le regard de Bakugo qui serre les dents et les poings mais dont les yeux, en plus de vouloir me réduire en cendres, expriment l'envie de se rebeller. Je reste au bord des marches qui me permettraient de venir l'aider d'une manière ou d'une autre.

"Tu pourrais le gêner, on ne sait pas comment se comporter face à des villains expérimentés. S'il te plaît Shigeki. Si tu veux l'aider, il nous faut du renfort."

    La main de Yaoyorozu se pose sur mon épaule, et soudain ses mots me frappent. Je n'avais pas pensé que je pourrais le gêner. Après tout je suis son élève, ma présence pourrait le distraire. Je me retourne en hochant la tête, je n'ai pas le choix et je suis le reste de ma classe vers les portes d'entrée. Alors que nous sommes à une dizaine de mètres de notre sortie, une fumée noire et violette apparaît dans le sol avant de s'élever. La colonne de fumée avec des yeux jaunes se dresse devant nous. Mes jambes se sont de nouveau ancrées dans le béton, je suis tellement crispée que je sens mes muscles me faire mal.

"Bonjour chers enfants, nous sommes l'alliance des super-villains. Nous étions venu pour anéantir votre idole, All Might, mais de toute évidence il n'est pas là. Peu importe, ça ne change rien pour moi, j'ai une mission à accomplir."

    Je vois Numéro 13 qui semble décapsuler le bout de ses gants, dans lequel est maintenu son alter. Mais alors que le villain allait agir, Bakugo et Kirishima lui sautent dessus sans prévenir. Les deux garçons provoquent un mélange de fracas et d'explosions. Je me suis cachée le visage pour me protéger du vent procuré par l'explosion, quand je les baisse, pendant une seconde, j'ai l'espoir que mes deux camarades aient réussi à le toucher, surtout si on se fie à leur sourire :

"Tu parles trop, faut agir à un moment.

-Bravo, vous avez presque failli me blesser."

    De nouveau la fumée s'élève dans les airs, nous entourant rapidement. Pendant quelques secondes on peut apercevoir une sorte de tube métallique au centre du villain. Puis, sa voix reprend tandis que j'ai l'impression que son alter semble ne pas avoir de limite :

"J'ai oublié que vous êtes de futurs héros. Je ne vais surtout pas vous ménager. Mais mon rôle consiste seulement à vous disperser dans les différentes zones du SCA. Mes camarades vous attendent."

    Aussitôt, la fumée forme un dôme au-dessus de nos têtes, et remplit également son contenu, je vois quelques-uns de mes camarades disparaître dans la fumée qui a créé un violent soulèvement d'air. Je me protège le visage en croisant les bras. Entre ces derniers, j'arrive à capter le mouvement de mon délégué qui passe à toute vitesse en emportant deux élèves avec lui. Certains tentent de protéger d'autres Puis, ma vue devient complètement noire, tout ce que je sais c'est que j'ai l'impression de ne plus toucher terre.