Chapitre 6 - La violette

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Quelques semaines passèrent de nouveau. Nous nous évitions, ne nous regardions pas, ne nous parlions pas. Elle séchait même mes cours, ce qui m'arrangeait plutôt bien. Mes blessures n'avaient pas disparu. Je pense qu'ils ont utilisé de la magie noire sur moi. Je cherchais des remèdes dans les livres de la bibliothèque mais le seul remède que j'avais trouvé était de la violette. Cependant nous n'en n'avions pas besoin pour les cours de potions, et il n'en poussait pas autour de Poudlard. J'avais malgré moi chercher qui étaient mes agresseurs, et j'avais fini par les repérer. Trois sixièmes année et le grand frère de l'un d'entre eux qui était en septième année. J'avais tout fait pour les éviter et j'avais heureusement réussi. Lena s'est doutée qu'il s'était passé quelque chose mais respectait le fait que je n'avais pas voulu lui en parler. Après plus de deux semaines de préparation nous avions réussi à concocter le remède du philtre d'amour. Je l'avais bu, et pour moi rien n'avait changé. Ce qui me rassurait et m'inquiétait tout autant.

Un jour, nous nous rendions toutes les quatres au terrain de Quidditch voir le match opposant Serpentard à Gryffondor écoutant les nouvelles histoires d'amour de Serena.

"- Et nous avons pris un bain ensemble dans la salle de bain des préfètes. Il avait mis l'eau à la violette, ça sentait si bon ! "

Je manqua de trébucher et Margaret me rattrapa.

"- Il y a de l'eau à la violette dans la salle de bain des préfètes ?!

- Bien sûr que oui, tu n'as jamais essayé cette eau ?

- Il y a tellement de robinet, comment veux-tu que je les essaie tous?

- Mais c'est ce que j'ai fait la première fois que j'y suis allée quand j'ai été nommée préfète !

- Oui et bien ce n'est pas mon genre. "

Je ne faisais plus attention à ce qui m'entourait, pensant juste à aller prendre un bain à la violette et enfin perdre ces stupides cicatrices. Je reviens enfin à ce qui m'entourait lorsque nous fûmes dans les gradins et que les joueurs arrivaient. Et lorsqu'elle rentra sur la terrain, je n'arrivai pas à la lâcher des yeux. Et ce petit sourire qu'elle avait lorsqu'elle renvoyait le cognard sur un joueur adverse me faisait totalement craquer. Lorsque les gryffondor gagnèrent le match, elle se passa la main dans ses cheveux mouillés et je dû me retenir pour garder un visage impassible.

La journée se passa dans l'euphorie pour les gryffondor, qui finit par gagner tout Poudlard. J'aimais cet état d'esprit car même si cela voulait dire qu'ils allaient sûrement gagner la coupe de Quidditch, leur bonne humeur avait contaminé tout le monde. Je n'osais pas me faufiler pour prendre un bain, je devais donc attendre que la nuit tombe et que tout le monde aille se coucher. Vers minuit, je fus enfin sûre que le château dormait. J'attrapai mes affaires et me dirigea vers la salle de bain des préfètes. J'y allais très rarement, car je n'avais jamais le temps de faire le trajet et de me relaxer dans un bain. Il s'agissait d'une salle immense, avec un bain digne d'une piscine municipale. Il y avait tellement de robinet que j'ai mis une bonne dizaine de minutes à trouver celui que je cherchais. Lorsque je l'ai enfin trouvé, j'ai attendu que l'eau remplisse à peu près la moitié du bain ( et oui je pense à la planète). Je pus enfin me déshabiller et me glisser dedans. Ce soir, je n'avais pas appliqué mes sortilèges habituels pour cacher mes blessures, de peur qu'ils atténuent les effets de la violette. On voyait alors tous les traits rouges qui parcouraient mon corps, certains s'étaient d'ailleurs agrandis ou alors avaient viré au noir pour une raison que je ne m'expliquais pas. Mes bleus au lieu de s'atténuer, était devenu beaucoup plus vivace et ressortaient sur ma peau si blanche. Mon corps devait faire peur à voir. Je me glissa doucement dans l'eau, descendant les marches. Lorsque je fus entièrement dans le bain, l'eau m'arrivait à mi hauteur, juste au-dessus du bassin. Je m'agenouilla tout doucement pour que le reste de mes blessures se trouvent également dans l'eau. Je restai ainsi quelques minutes, savourant la douceur de l'eau. Je ne savais pas si l'eau était en train d'agir alors je me relevais pour voir mes blessures. Il ne me semblait pas voir de changement devant, alors je me tourna la tête pour voir mon dos. Et c'est là que je l'aperçue, devant le bain, en train de me regarder, d'un air que je ne n'oublierais jamais.

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