Time Earth : War for AI

10-Sélenia

Après avoir été assommé pendant ma mission sur Sélenia, je me réveille dans ma chambre du monde réel. Ressassant ce qu'il s'est passé pendant la mission, je me lève et vais chercher un verre d'eau. Je ne comprend pas comment j'ai pu me transformer en lumière, ça ne fait partie ni de mon arbre des compétences, ni de mes attributions d'AAI, et ce n'est pas non plus du contrôle élémentaire. Revenant dans ma chambre, je remets mon Diadème, lance Time Earth, mais un message s'affiche :

[Votre avatar ayant été assommé, il vous est impossible de vous reconnecter pour le laps de temps suivant : 3:24'59 ]

Ne comprenant pas, je vais chercher le CODEX, le feuillette, avant de trouver la page que je cherche : la page relative aux déconnexions forcées. Il y est écrit qu'en cas de perte de conscience du joueur, le système le déconnecte, et l'empêche de se reconnecter pour une durée variant selon la durée du choc subi par l'avatar, pour simuler une vraie perte de conscience. Enervé, je jette le manuel au sol. Je jette alors un œil à mon réveil : une heure du matin ! Quoi ?! , pensé-je. Attends, attends, je me suis connecté à dix-neuf heures trente, et j'ai passé près de quatre heures en jeu, ce qui fait, avec la déformation de la perception temporelle... une heure de temps réel. Il devrait être vingt heures trente... Je tente d'organiser ma pensée, mais rien n'y fait, il manque une pièce au puzzle. Je ramasse le CODEX au sol, le rouvre à la même page, et poursuis ma lecture : le manuel explique que si l'avatar est assommé, il est probable que le joueur le soit aussi, et mette du temps à se réveiller dans le monde réel. J'ai donc passé quatre heures et demie sans connaissances, dans ma chambre. Pour éviter de ressasser tout ça, et surtout pour exclure mon exploit in-game de ma tête, je vais me coucher.

Le lendemain, sans penser à tout ça, je retourne travailler, une journée somme toute normale, à l'exception que la section AM (Applications Militaires) de NeuroCorp nous envoie leur stagiaire, qu'ils n'arrivent pas à gérer. Et je les comprend : il passe la journée à prendre les prototypes que nous concevons, pour essayer de les transformer en armes. Après avoir frôlé la mort pour la sixième fois avec une de mes inventions qu'il a modifié (un scanner qu'il a transformé en canon à ultrasons assez puissant pour faire bouillir le sang d'un humain), je l'enferme dans la cellule de confinement pour homoncules. Enfin tranquille, je termine ma journée, dans un calme délicieux après la matinée pourrie que j'ai eue avec le stagiaire. Je rentre chez moi, et c'est en lisant un web-novel sur mon diadème que je tombe sur le bouton d'allumage de Time Earth. Les évènements de la veille me reviennent en mémoire, et je lance le jeu, sans soucis cette fois.

J'ouvre les yeux sur un plafond blanc, avec, penchée juste au-dessus de moi, une forme inhumaine, à mi-chemin entre une tête évoquant celle d'E-T et et celle d'un lézard. Je lui assène un coup de poing en hurlant : "Késseussé !?!", avant de me prendre un objet en pleine figure. Je soulève la chose et l'examine : une loupe médicale. Je jette un œil autour de moi et je réalise que je suis dans l'infirmerie du Silver Moon, et que je viens d'assommer un médecin. Je fonce vers un placard, et récupère le flacon qui m'intéresse : un stimulant. J'en remplis une seringue, que je vide dans les veines du médecin. Il se réveille rapidement, et je le prie de m'excuser.

-Oh, ce n'est rien, me dit-il, démenti par ses mains tremblantes.

Je me lève, et il se couvre le visage de ses bras, comme pour se protéger. Je reste là, bras ballants, ne sachant que faire. Un de ses collègues entre dans la pièce, et le rassure.

-Je n'vais rien vous faire, vous savez... précisé-je, debout au milieu de la pièce.

Le nouveau venu s'adresse à moi : "Ah, j'allais oublier, les commandants vont se connecter d'une minute à l'autre. Il paraît que vous avez des négociations de prévues avec les Sélenites." . Je me rappelle effectivement avoir reçu un message d'Ytos dans la journée à ce sujet. Je cours vers la salle de briefing pour les attendre. Au bout de quelques minutes, les sœurs arrivent, et me sautent presque dessus : "Tu rends compte de ce que tu as fait hier ?" hurle Ojira, presque euphorique, tandis que sa sœur la coupe : "La capitaine Kuniva nous a tout dit !" .