Épilogue

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16 novembre 1999,
Chère Pansy,

Après avoir lu ton journal toute la journée, je me permet d'y laisser ma réponse à tous ces moments que tu m'as adressé dans ce livre. Je suis désolée pour t'avoir ignoré si longtemps. Quelque part je le savais, j'avais deviné que tu avais des sentiments pour moi mais j'étais un con à l'époque. Je n'ai songé qu'à moi. J'ai attendu que tu l'avoues toi-même pour vraiment me confronter au problème. Peut-être que si je n'avais pas été si égoïste, tu aurais moins souffert.

Au fil de ma lecture, je me suis rendu compte que tu avais changé. Au début, tu luttais contre tes sentiments, tu gardais de l'optimisme quoi qu'il arrivait. Puis tu as baissé les bras, tu as laissé la douleur t'envahir. Tu as perdu la foi. Et en même temps, tes mots se sont fait plus résolus, plus matures. Comme si tu acceptais ton sort, ou ta chute. Ouais, une chute serait le mot plus adéquat pour définir cette période de ta vie.

Je m'en suis voulu à plusieurs reprises. Quoi que tu puisses penser, tu étais importante pour moi. Je n'ai jamais su te le démontrer, ce n'est pas mon fort ces genres de révélations. J'aurais du le faire. Tu n'aurais peut-être pas pensé que je n'en avais rien à faire de toi.

J'avais presque oublié les poèmes jusqu'à ce que je les vois collés sur tes pages. Cela m'a mit les larmes aux yeux. Et dire que tu t'es rendue dans une librairie moldue pour connaître l'auteur de ces mots... J'ai compris que je signifiais tout pour toi. Tu n'aurais pas du. Ce que tu as fait après que Bellatrix t'ait parlé, tu aurais du le faire depuis le début. J'étais un connard, je ne méritais que ça. Je n'ai aucune excuse à te fournir. J'ai embrassé Astoria alors que je sortais avec toi, dans le seul but de décevoir mon père. La seule chose que j'ai obtenu de tout ça c'est ta perte. Mon père a vite fait de me changer de promise. J'ai alors regretté si fort mes actes que je me suis consolé dans l'honneur de servir un monstre. On m'a posé la marque et j'ai continué à m'en vouloir. Non seulement sur mon comportement avec toi, mais aussi pour ce que j'étais en train de faire à des innocents. On est tous des monstres quelque part, même si on ne se l'avoue pas. Car l'avouer rendrait la chose bien plus réelle et tout ce que l'humain cherche sont des mensonges. De jolies mensonges bien formulés, de vaines promesses doucement murmurées...

Toutes ces nuits passées avec toi après notre séparation me redonnait de l'espoir. Je pensais qu'après cela, tu retournerais vers moi, on sortirait ensemble de cette situation de merde et on s'enfuirait loin de toute cette guerre. Mais l'espoir est une chose dangereuse, car quand elle disparaît, tout devient tellement sombre. Tu as perdu ton enfant, et je t'ai perdu en même temps. Quand tu m'as ordonné de partir à l'hôpital, j'ai su que ce que j'avais fait était irréparable. Tu étais si brisée à ce moment là, si vide. En partant, je me suis senti misérable et aussi vide que toi. On est tous deux mort ce jour-là. Quoi qu'on puisse dire, nos cœurs ne battaient déjà plus à l'unisson.

La guerre qui a suivie m'a montrée que je ne valais rien, encore une fois. Ma mère qui avait été là depuis le début, qui avait tenté de sauvegarder mon âme est tombée gravement malade. Mon père que je haïssais est mort. J'aurais beau dire que sa mort ne me faisait aucun effet, j'avais quand même perdu mon père.

Je me suis marié avec Astoria pour ne pas faire d'histoire. Ma mère n'avait pas besoin de ça à ce moment là, et moi j'avais perdu l'envie de me battre. Tu étais partie quelques mois auparavant en m'annonçant que l'enfant était de moi, et cette annonce m'a pris toute l'humanité qui me restait. Je me suis mis à imaginer des noms pour ce fils ou cette fille que l'on aurait eu si les choses s'était passé autrement. Je me mettais à l'imaginer, à qui il aurait ressemblé, si ses cheveux aurait été blonds platine comme les miens ou bruns foncés comme les tiens. Je plongeais en pique dans le passé, tandis qu'Astoria souffrait autant que tu avais souffert. Quand elle m'a annoncée qu'elle était atteinte d'une malédiction familiale, j'ai compris que je devais ressurgir de ces pensées. Je me suis fait la promesse de ne faire souffrir personne d'autres pour mon égoïsme.
Je te remercie pour être venue une dernière fois. En lisant ton journal, en voyant tout ce que j'avais fait, j'ai abandonné l'idée de faire du mal à quelqu'un d'autres. Aujourd'hui, je sais que tu es partie pour toujours, que tu ne reviendras peut-être jamais, mais cette pensée ne me fait plus mal. Comme tu l'as si bien fait, je m'habitue à la douleur, j'avance et je m'élève avec. Mais ne crois pas que je t'oublierai. Je t'aimerai toujours d'un amour profond et éternel. À défaut de t'avoir à mes côtés, je t'aurai dans mes souvenirs.

C'est la seule chose qu'il me reste de toi.

Je laisse la rose dans ce journal. Demain, j'irai chez toi et je le déposerai dans ta bibliothèque. Le manoir est vide après la mort de tes parents et de ton cousin. Je suis désolé pour Dorian, je sais qu'il comptait pour toi. Je me dis qu'un jour tu y retourneras et que tu retrouveras ce journal. Tu te rappelleras me l'avoir laissé, tu liras ces mots que j'écris aujourd'hui.

N'oublie pas que l'amour, tout comme la souffrance, ne s'évanouit jamais.

Je t'aime,

Drago.  

𝓝𝓸𝓼 𝓯𝓵𝓮𝓾𝓻𝓼 𝓸𝓷𝓽 𝓯𝓪̂𝓷𝓮́ [Dransy] - 𝔒𝔲𝔯 𝔖𝔢𝔯𝔦𝔢𝔰 ✔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant