Gna gna gna, ne soit pas en retard. Gna gna gna, sinon je te bute. Gna gna gna, mon cul oui. Après notre petite altercation dans la ruelle, Roméo n'a cessé d'envoyer Sebástianò mettre dans ma boite aux lettres des papiers pour me rappeler le rendez vous de ce week-end.
Du harcèlement pur et dur.
Et dire que ce chien de compagnie pensait être discret habillé tout en noir, avec se carrure de boxeur-rugbyman. Tout ça pour finalement être en retard et me faire poireauter depuis 10 minutes devant cette maudite salle de boxe.
Comme il me la demandé... (ou plutôt fortement conseillé sous peine de mort), je suis en habits cool, et j'ai dans un sac, ma plus belle robe. C'est une robe noire toute simple, elle ne me met pas vraiment en valeur, mais c'est la seule qui ne me fait pas de grosses cuisses.
Excédée et agacée, je remets mon sac sur mon épaule et tire la porte de la salle de boxe. J'essuie rageusement ma main sur mon jogging après avoir toucher la rambarde poisseuse de l'escalier. 3 coups. La porte ne s'ouvre pas. J'entends du bruit dans son bureau mais elle ne s'ouvre pas.
-Ça fait 10 ans que je poireaute devant, est ce que tu pourrais te dépêcher. Même la reine d'Angleterre est plus rapide que toi.
J'entends encore des bruits, mais aucune réponse. Je veux bien être agréable, mais delà à me mettre des vents : hors de question.
-Roméo j'te jure je vais me barrer, criais je, le nez limite collé à la porte.
Je m'apprête alors à partir, mais enfin la porte s'ouvre pour laisser apparaitre non le dealeur, mais la prostituée. Quelle délicate attention. Son regard sombre, ses cheveux emmêlés, des vêtements froissées, une veste à l'envers et des joues rouges.
Je comprends facilement que je viens de les déranger en pleine partie de plaisir.
De toute façon rien à faire, c'est ma vengeance pour m'avoir harcelé toute cette semaine. Avec tout cela je n'ai même pas eu le temps d'appeler Thomas pour lui raconter mes premières journées à la fac de Mexico.
Je pousse la porte du bureau, sans m'inquiéter que Roméo soit habillé ou non. Je n'ai qu'une envie, que ce week-end finisse au plus vite et que je retourne à ma vie normal.
Je le vois devant son bureau remettant sa veste. Je lui lance un regarde gêné, colérique et pressé.
Oui tout ça dans un regard.
-Tu aurais pu me prévenir que j'avais le temps au moins. Soupirais je en m'adossant à la porte.
-Avec Louna, ces choses sont imprévues. Décale en bas, j'arrive tout de suite.
Je soupire d'agacement et claque la porte quand je sors. J'en ai vraiment marre que ce con me manque de respect. Bien sur que je ne peux rien faire contre lui, à moins de me faire descendre, mais il pourrait au moins être courtois, un "Excuse moi Vénus d'être un gros con, aurais-tu l'amabilité de m'attendre en bas des escaliers pendant que je me rends présentable pour toi ?". Et là j'aurai répondu "Mais pas de soucis Roméo, tout chien se doit de faire sa toilette."
Déjà que me cracher dessus c'était limite mais alors son plan, c'est le ponpon. Jouer la prostitué pour un mafieux, et puis quoi encore ?
C'est bien parce que j'ai la trouille qu'il se soit renseigné sur mes parents que je le fais. Et puis, franchement, il aurai pu trouver mieux comme aguicheuse. Louna, cette professionnel du rentre dedans aurait suivi le plan parfaitement. Je ne sais pas draguer alors pour impressionner un mafieux, j'ai du soucis à me faire.
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Lost In Your Favela
Romance365 jours à passer dans la favéla de Mexico... Quand deux pierres d'entrechoquent, cela fait forcément des étincelles. Mais ne dit on pas que les grands embrasements naissent de petites étincelles. Mêlant passion, amitiés, dangers, défis, sacrifi...