[MOONCHILD] -minsung

Chapitre 15

Jisung, les cheveux dans le vent, agrippait la main de Minho comme si c'était son dernier espoir. Pourtant, il semblait heureux, un grand sourire plaqué sur le visage, il rayonnait, littéralement. Le temps semblait s'être arrêté, malgré cette poigne ferme sur sa main qui le martyrisait, Minho était empli de joie et de bonheur. Chaque note du rire de Jisung lui semblait comme la plus douce des mélodies, chaque caresse du vent dans ses cheveux semblait magique, presque irréelle. Le touché, la peau du blondinet sur la sienne, lui apportait béatitude et félicité. Il aimait ça, il en était gourmand, peut-être plus qu'il ne saurait l'admettre.

Mais cette pression, cette étreinte, elle était insupportable. Elle n'apportait que peur et empressement. C'était indescriptible. Pourtant, il le savait, il devait la supporter parce que c'était le prix à payer pour garder son bonheur en vie et son bonheur, c'était Jisung.

S'il devait le voir partir, son monde n'existerait plus, tout serait fini. Plus de rayon de soleil plus fort que la pénombre dans laquelle il se devait de rester, plus de petites étincelles qui faisaient partir son cœur au quart de tour. S'il perdait sa lueur, il n'y aura plus que la tempête. Alors il préférait cette blessure plutôt que les ténèbres.

La tempête, elle arrivait. Il pouvait la voir arriver de loin, petit coup de vent qui déchaînait les vagues à l'horizon. Soudainement, comme l'envie la plus pressante, il sauta dans les flots. L'eau était bonne, Jisung semblait se relaxer. Il le vit fermer les yeux, pendant que lui s'alarmait. Il n'était plus maître de ses actions et était en train d'emporter le plus jeune dans cette folie. Il voyait bien le vent souffler, l'orage gronder, mais Jisung semblait comblé. Peut-être qu'il ne voyait pas la fin proche. Minho, impuissant, le voyait coulé, englouti par les eaux noires. Son visage toujours calme et souriant. Il le voyait partir sans pouvoir le retenir. L'orage grondait devant lui, mais tout ce qui importait était Jisung. Il s'était mis à crier, cherchant à le faire revenir à la raison. Il devait se battre, il ne devait pas abandonner aussi facilement, il ne devait pas l'abandonner lui. Il sentait bien que cette emprise douloureuse se défaisait, que plus rien ne le rattachait à lui, pourtant, il ne pouvait rien faire d'autre que pleurer et supplier.

Un coup de toner.

Minho se releva, en sueur. Une larme venait de couler le long de sa joue. Il essaya de reprendre son souffle. Encore un cauchemar. Il prit son téléphone pour regarder l'heure, minuit et demi. Il n'arrivait toujours pas à se calmer. Les images de ce mauvais rêve tournaient en boucle dans sa tête. Il ne savait pas comment les chasser. Peut-être que l'orage qui faisait trembler les murs de sa maison ne l'avançait pas beaucoup. Il essaya d'envoyer un message à Jisung. Au fond, il espérait vraiment qu'il soit debout parce qu'il n'avait qu'une seule envie : lui parler.

De Minho :

Tu dors ?

00 :38

De Jisung :

Nop, on s'appelle ?

00 : 39

Minho retrouva un semblant de sourire en voyant la réponse du blondinet, sans même devoir bouger le petit doigt, il reçut l'appelle et décrocha plus vite que l'éclaire.

- T'as pleuré ?

Jisung semblait vraiment inquiet, le plus vieux pris le temps de lui expliquer son cauchemar. Il n'avait pas vraiment envie d'y penser, mais le plus jeune l'avait convaincu qu'en parler lui permettrait de mettre de mots sur ce qu'il avait ressenti et qu'il pourrait mieux comprendre et peut-être même se résonner, puisque finalement ce n'était qu'un rêve. Quelque chose d'illusoire qu'il n'avait pas vraiment vécu.