Chapitre 8 | Promesse

447 28 10
                                    

Hermione retourna plus tôt que d'habitude dans sa chambre, et sortit en épiant les moindres recoins sur son passage. Elle longea les murs, ne croisant personne, et arriva à la fenêtre du fond du couloir qui lui permettrait, d'une manœuvre simple, de se retrouver devant celle de Boromir. Elle n'aurait ensuite qu'à boire la potion d'invisibilité et à en mettre deux gouttes sur sa monture avant de s'introduire par la croisée, qu'elle savait ouverte.

Elle enfourcha son Nimbus et allait sortir quand deux mains puissantes la prirent par la taille et l'en firent descendre. Elle allait protester quand, souple comme un chat, Glorfindel se plaça devant elle.

- Vous alliez briser votre parole, jeune enfant, fit-il avec un ton de reproche.
- Je ne suis plus une enfant depuis longtemps, Glorfindel. Et je ne vous ai rien promis. Je dois retrouver mes pouvoirs.
- Au prix de votre honneur ? Son ton impérieux était impressionnant mais Hermione ne se laissa pas faire.
- Mais de quoi vous parlez ? Ce n'est qu'une formalité!
- Une formalité, dites-vous? Votre dignité, votre don le plus pur et le plus précieux sacrifié tel un déchet pour de la magie ?
- Il ne s'agit pas que de magie, Glorfindel, dit-elle avec tristesse. Comment croyez vous que je me sentirais si Harry devait mourir et que je n'ai rien pu faire par ce que je voulais garder mon honneur intact ? L'honneur ne sauvera pas Harry. J'ai traversé en abandonnant tout ce que j'avais, c'est pas pour finir inutile.

Elle se retourna, et enfourcha le balai à nouveau. Glorfindel la fit encore descendre. Là, elle était en colère. Colère qui se dissipa lorsque l'elfe la prit dans ses bras et lui parla tout bas.

- Je vous ai entendue dans votre chambre, à préparer votre plan. Êtes vous donc si déterminée? Si désireuse de pouvoir aider vos compagnons que vous n'hésiteriez pas à braver mes conseils? Et si je partais, maintenant, vous iriez tout de même, n'est-ce pas ?
- Oui, souffla-t-elle.

Glorfindel, outre sa douceur, sentait très bon, et donnait envie de se pelotonner au creux de ses bras. Il resta ainsi quelques longues secondes, le visage fermé, les traits tendus. Et puis il ferma les yeux en parlant. Sa force rassurait, le son de sa voix apaisait.

- Il ne faut pas que vous mettiez quiconque d'autre en jeu. Si vous tenez tant à devenir femme, et forte de magie, alors je le ferais pour vous.

Hermione s'écarta, à regrets.

- Non ! Surtout pas ! Vous êtes un elfe Glorfindel, et vous êtes... sensible. Ce qui ne sera pas mon cas. Je ne peux pas vous laisser faire ça.
- Permettez-moi d'insister. Cela ou prévenir seigneur Boromir.
- Vous voulez réellement me protéger, n'est-ce pas ? Fit-elle un peu amère.
- Vous le méritez. Personne ne devrait avoir à prendre une telle décision.

-----HP/SDA-----

Il était face à face devant le lit de l'elfe, une chambre spacieuse, claire et belle. Il avait galamment refusé qu'ils aillent dans celle d'Hermione, pour que le souvenir n'y reste pas. Et pour la première fois la jeune femme se demanda comment on faisait pour retirer ces habits étranges. Fallait-il tout retirer ? Et par Merlin, les elfes avaient-ils réellement un sexe ? Parce qu'avoir un enfant tous les dix-mille ans environ, ça devait tenir de l'opération du Saint Esprit.

Ils avaient retiré leurs chausses. Elle déglutit et détailla son futur amant. Son futur premier amant. Il portait un collant gris et une tunique blanche brodée d'argent, avec une ceinture gravée et ciselée de même. Ses longs cheveux d'or encadraient son visage fin et lui tombaient à la taille, et ses yeux flamboyant la transperçaient.

Elle était moins mal a l'aise qu'elle ne l'aurait pensé, la présence et l'attitude de Glorfindel rendaient les choses plus facile, sans qu'elle sache pourquoi. De façon muette elle comprit que peu importe le moment, elle pouvait partir, ou refuser.

La communauté de l'anneau - Terminée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant