La journée prend fin et je me diriges vers l'arrêt de bus, quand j'aperçois des cheveux bleus que je ne connais que trop bien s'éloigner vers l'aile est de la fac. Je la suis, je l'ai trouvé bizarre toute la journée, et je ne sais pas pourquoi, ça m'inquiètes.
Je marche dans ses pas et j'arrive devant le veux bâtiment de sciences, qui n'est plus utilisé, puisque le département de sciences a déménagé de l'autre côté de l'université. Je passe les portes, non sans craintes, et me dirige vers la pièce du fond.
Je m'apprête à ouvrir la porte quand j'entends sa voix. Mais à qui elle parle ?
-Je n'en peux plus ! Pourquoi tu fais ça comme ça ?
-Hmm, parce que c'est mignon. Enfin, pour moi, du moins.
-Mais ce n'est pas juste ! J'essaie de passer à autre chose, moi !
Je pensais qu'elle parlait à Lyon, mais c'est la voix d'une fille qui résonne. A qui elle parle ? En plus, cette voix me rappelle quelque chose. Oui, c'est la même que celle que j'ai entendue dans la cuisine, l'autre jour !
-Non, ça c'est ce dont tu essaies de te persuader. Arrêtes de lutter contre tes sentiments.
-Je veux que tu arrêtes.
-Et pourquoi ? Qu'est-ce que tu vas faire, dans le cas contraire ?
-Je peux dire qui tu es !
-Et tu penses que les gens vont te croire ? Mon Dieu, tu es si naïve ! C'est moi qui mène la danse, ma belle, alors tu ne vas rien faire du tout.
J'entends Juvia soupirer, mais qu'est-ce que cette fille lui veut ?
-Je veux juste arrêté d'être tiraillée, c'est tout ce que je te demande.
-Je ne peux rien faire pour toi. Il y a des choses que je ne maîtrise pas, Juvia. C'est aussi à toi de faire la part des choses. Bon, c'est pas tout ça, mais j'ai des choses à faire. Prends soin de toi.
Je me cache, je vais peut-être voir à qui elle parle. Mais rien, personne ne sort de la pièce. Elle parlait à un fantôme, ou quoi ? Je suis tellement perdu dans mes pensées que je ne vois pas Juvia sortir de la pièce, ni son regard confus lorsqu'elle me voit.
-Gray ?
Je lève la tête et la regarde, je me suis fait prendre la main dans le sac. Mais je ne peux plus reculer, alors autant être honnête, maintenant.
-Mais qu'est-ce que tu fais là ?! Attends, ne me dis pas que tu me suis, maintenant ?!
Je baisse les yeux, elle a l'air de m'en vouloir, je me sens un peu coupable. Mais au moins, elle comprend que je suis prêt à tout pour la récupérer.
-Euh...si. En fait, je t'ai trouvé triste toute la journée, alors quand je t'ai vu partir vers l'ancien bâtiment de sciences, j'ai eu peur que...
Elle hausse les sourcils, pas vraiment convaincues par mes excuses.
-Que quoi ? Que je fasse une bêtise ? C'est ridicule, Gray. Laisses-moi deviner, tu as tout entendu, pas vrai ?
-Ouais. A qui tu parlais ?
-A personne. Je parlais au téléphone.
A l'autre bout du campus ? Pour un simple appel téléphonique ? Laisses-moi en douter, ma puce.
-Ah, ok.
Je ne sais pas trop quoi dire, j'ai vraiment l'impression d'être un enfant surpris en train de voler des bonbons.
-Je dois y aller.
Elle s'éloigne mais je la rattrape, avec un certain sentiment de déjà-vu.
-Attends ! Juvia, est-ce que tu as des soucis ? Je sais que toi et moi on est partis sur des mauvaises bases, mais j'aimerais vraiment que tu te rendes comptes que j'ai changé. Tu sais, si tu as des soucis, tu peux m'en parler, hein.
Elle me fixe, mais n'essaie pas de se dégager de mon emprise. Ses yeux se remplissent de larmes, je vois bien qu'il y a quelque chose qui la tracasse. Alors je fais quelque chose que je n'ai jamais fait avec une autre fille depuis Elisa : je la serre dans mes bras, et je sens qu'elle pleure contre mon torse.
-Ça va aller. Dis-moi ce qui se passe, Juvia. Je veux vraiment t'aider, je te le promets. Je ne suis plus comme avant, je ne vais plus te rejeter, je te le promets.
Elle se serre un peu plus contre moi et ses pleurs doublent. La voir comme ça me fait mal au cœur, je me sens encore plus mal.
-Je n'en peux plus...
-De quoi Juvia, de quoi tu en as assez ?
Elle lève la tête et me regarde, ce même regard que lorsqu'on était au collège, mais plein de larmes. Elle renifle et je me retiens de l'embrasser. Elle ne comprendrais pas, et moi non plus, je dois l'avouer.
-J'en ai assez de lutter, Gray. J'en ai marre de faire comme si je te détestais, alors que ce n'est pas du tout le cas !
-Alors arrêtes.
-Non, je ne peux pas. Sinon, je vais craquer à nouveau... et je ne veux pas replonger dans ce schéma sans fin...
Je fixe un point au loin, je me sens vraiment mal, c'est aussi en partie ma faute si Juvia essaie de se comporter comme cela avec moi, c'est moi qui l'ai rejeté et qui lui ait demandé de ne plus m'approcher.
Je la serre plus fort dans mes bras, et je lui réponds doucement, la tête dans ses cheveux :
-Arrêtes de lutter, Juvia. Essayons d'être amis, je penses que ce serait déjà un bon début, tu ne crois pas ?
Elle renifle encore et son regard se plante dans le mien, comme si ma réponse venait d'éclairer sa journée. Elle hoche la tête, je la sens soulagée.
-Merci.
Ce n'est qu'un murmure, mais j'ai l'impression qu'elle essaie vraiment de me dire autre chose, qu'elle veut me faire comprendre autre chose, mais je n'insiste pas. Je n'aime pas la voir pleurer, et non, je ne suis pas amoureux d'elle. J'ai toujours mon plan en tête, mas ambitions n'ont pas changés le moins du monde.
VOUS LISEZ
She's Mine
Fanfiction"Aller à l'université ne faisait pas partie de mes plans. Et tomber sur eux, encore moins. Ni de tomber sur elle." Sous ordres de ses parents, Gray se retrouve à aller à l'université, malgré son manque d'ambition. Mais son projet est simple : bâcler...