17. Rencontre mystérieuse

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-Qu'est-ce que Jellal raconte ? Comment ça tu t'es servi de Juvia ?

Je me relève difficilement, et fixe mes amis.

-Eh bien figurez-vous que monsieur s'est servi de ma sœur pour se venger d'une histoire du passé ! Il a joué avec elle, bordel !

Mes amis écarquillent les yeux, ils doivent tomber de haut.

-C'est vrai ?

Je ne peux plus mentir, plus maintenant.

-Oui. Mais je le regrette.

-Sérieusement ? Après tout ce que tu m'as dit, toutes ces putains de leçons de morales que tu m'a faites pour ça ?!

Natsu est énervé, et je le comprends. C'est vrai que je lui ai dit des choses que j'aurais du appliquer à mon cas personnel.

-Comment tu as pu faire ça à Juvia ? Comment tu as pu nous faire croire que tu l'aimais, alors que tu jouais avec elle ?

Lucy a l'air blessée, elle pensait vraiment que ce qui se passait entre Juvia et moi était sérieux et pour la vie. je dois lui briser toutes ses idéologies. Erza, elle, ne dis rien, ce qui est bien pire. Je vois sur ce visage tout ce qu'elle pense, et j'ai envie de pleurer. J'ai merdé, et je me rends compte seulement là à quel point.

-Tu es dégueulasse, Gray. Tu me dégoûtes et je n'ai même plus envie de te parler. Tu as joué avec les sentiments de ma meilleure amie, tu t'es foutu d'elle et de ce qu'elle ressentait pour toi, alors qu'elle a toujours été sincère avec toi. Tu ne mérites même pas qu'on t'accorde la moindre attention.

Ils s'éloignent et je me retrouve seul, encore plus en colère contre moi-même. Je devrais la rattraper, mais à quoi bon ? il est temps que j'assume ma connerie, que je me comporte en adulte.

Je marche sur la pelouse, je doute que je sois le bienvenu à l'appartement, du moins pas maintenant. Il faut d'abord que je me pose et que je réfléchisse un peu à ce qu'il s'est passé. Que je réfléchisse beaucoup, même.

Je m'assois sur les marches de l'université et prends ma tête dans mes mains. Je soupire si fort que la fille assisse à côté de moi sursaute.

-Tu n'as pas l'air en forme, dis-moi.

Je relève la tête et fixe cette fille à côté de moi. Elle est plutôt petite, des lunettes sur les yeux et les cheveux rouge sang. Elle me regarde en souriant, un carnet posé sur ses genoux, un crayon dans la main :

-Pardon ?

-Est-ce que tout va bien ? Tu n'as pas l'air dans ton assiette, toi. Tu devrais mettre de la glace sur ton œil, au passage.

Elle n'a pas une once de compassion de sa voix, elle a du entendre la conversation. Elle doit aussi penser que je suis un connard pas fini.

-Ouais, je vais m'en occuper après. Mais je le mérite, donc bon.

-J'imagines bien. Tu as sacrément merdé, non ?

-T'imagines bien.

Le silence se fait, je ne sais pas quoi dire. Je tourne les yeux, et un détail me frappe : pourquoi mon nom est écrit dans son carnet ?

-Tu es étudiante ici ? Je ne t'ai jamais vue. T'es nouvelle.

-Non, je suis là depuis le début, Gray. Depuis le premier jour.

-Comment tu connais mon nom ? Ça veut dire quoi « depuis le début » ?

Cette fille m'intrigue, mais elle me dit vaguement quelque chose. Je ne sais pas pourquoi, je suis pourtant sûr de ne jamais l'avoir vue.

-Tout le monde connais ton nom, Gray. Du moins, tout ceux de mon département le connaisse. Tu es assez populaire, dans ma communauté, tu sais ? Les gens t'aiment bien.

-Ta communauté ?

-Oui, ceux du département de lettres, en écriture, plus particulièrement.

-T'es écrivain ?

-Mhh, pas vraiment, mais c'est l'idée. J'écris des histoires et je mets en scène des personnages, je décide de ce qui leur arrive.

-Tu t'en sers comme si c'étaient tes pantins ?

-Oh, c'est une vision des choses. Parfois, je leur laisse une certaine liberté, pour qu'ils entrent dans une certaine réflexion, peut-être une remise en question.

-Je vois. C'est sacrément complexe, ton truc !

-Non, pas tant que ça. Une fois que t'as compris comment ça marchait, tu deviens débrouillard. C'est comme l'amour. Une fois que tu as compris ce qui n'allait pas dans ton couple, tu fais tout pour changer. Mais pour ça, il te faut cette période de réflexion. Tu comprends ?

-Non, pas trop. En tous cas, si tu mets en scène des personnages pour décider de leur vie, j'aimerais bien savoir ce que l'auteur de ma vie a voulu faire.

Elle referme son carnet et me fixe encore plus intensément. J'ai crois qu'elle essaie de me cerner, mais j'ai la vague impression que c'est déjà fait.

-Eh bien, peut-être qu'il, ou elle, a voulu que tu fasses des erreurs pour pouvoir ensuite te remettre en question, et pour que tu réalises certaines choses que tu te caches à toi-même, depuis des années.

-Tu as l'air très renseignée, dis-moi.

Elle hausse les épaules et me sourit à nouveau. Et ça me revient ! Je sais où je l'ai déjà rencontrée ! Ou plutôt ou est-ce que je l'ai déjà entendue !

-Tu connais Juvia ?

Elle hausse les sourcils, comme si ma question était la plus simple au monde.

-Bien sûr que oui. Je connais tous tes amis, Gray.

-Tu leur a déjà parlé ?

-Oui. Au moins une fois chacun. Tu es le dernier qui me parle. C'est un peu étrange, d'ailleurs, mais au fond, ça ne me surprends pas plus que ça. Ça veut juste dire que tu commences enfin à te poser les bonnes questions et à te remettre en question, c'est bien. Je suis plutôt satisfaite.

-Satisfaite ?

-Oui. Je suis même plutôt fière de toi.

Elle se lève et commence à s'éloigner, son carnet à la main.

-Attends !

Elle se retourne et me sourit, on dirait qu'elle devient transparente. Mais c'est qui cette fille ?

-Hmm ?

-Est-ce qu'on se reverra ? Tu connais beaucoup de choses !

-Ah, peut-être, je ne sais pas. Oui, peut-être pour une autre histoire, va savoir !

Elle me sourit à nouveau et s'éloigne, me faisant un signe de la main, sans même se retourner. Cette fille, c'est celle qui parlait à Juvia, j'en suis sûr. Mais pourquoi je ne l'ai rencontrée que maintenant ?

She's MineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant