She's Mine

4. A la fête

-Lucy ! T'es prête ?

J'entends Natsu crier après Lucy, même avec les écouteurs sur les oreilles. Ils se préparent pour aller à la soirée d'intégration, et Lucy doit encore mettre dix ans dans la salle de bain. L'avantage d'avoir sa propre salle de bain.

Je fais défiler les morceaux sur mon téléphone, quand on toque à la porte. La tête d'Erza apparaît devant moi, et je sursaute :

-Pourquoi t'es pas encore prêt ?

Je la foudroie du regard, elle m'a fait peur, mais elle n'en a rien à faire. Elle se dirige vers mon armoire et me balance une chemise dans la tête.

-Aller, bouges ! On va être en retard !

-Je n'y vais pas, Erza, tu perds ton temps.

Elle s'arrête dans son geste et me fixe, comme si je venais d'un autre monde. Elle se place face à moi, j'ai peur qu'elle m'en mette une – ce qui ne serai pas la première fois.

-Gray. Bien sûr que si tu vas y aller. Et tu vas même te bouger le cul, parce que sinon je te tire là-bas par la peau du cul.

Sa voix est trop calme pour ne pas être dangereuse, alors je me lève en grommelant, et enfile la chemise posée sur mon lit.

-Ben tu vois, ça t'a pas tué !

Je lui lance un regard noir, et je n'ai pas d'autre choix que de suivre les autres. Nous arrivons à la soirée vers 19h30, et je devine que beaucoup de gens sont déjà bourrés. Je perds de vue Natsu et Lucy, mais je ne veux même pas savoir où ils sont partis. Je cherche Erza du regard, et je trouve ces cheveux rouges près du banc. Elle est avec Jellal, Juvia, Lyon et Meldy, et d'autres personnes que je ne connais pas. Je me dirige vers eux, et m'assoie à côté de Juvia, qui m'ignore royalement.

-Ah, Gray ! Heureusement que tu es venu !

Je regarde Lyon, à quoi il joue, ce crétin ? J'ai envie de lui mettre mon poing dans la gueule, mais je ne pense pas que ça ferait bonne impression. Je décide donc de l'ignorer, et je fais semblant de m'intéresser à leur conversation. Je ne sais même pas de quoi ils parlent, je suis focalisé sur la main de Lyon sur la cuisse de Juvia. Je lève doucement la tête, la détaillant du regard. Mes yeux se posent sur son visage, et c'est à ce moment qu'elle le tourne vers moi, son regard se plantant dans le mien. Je lui fait un sourire charmeur, et je la vois rougir, je jubile de l'intérieur. Je continu à la fixer, je sens bien que je la déstabilise.

Meldy vient me voir, et nous discutons un peu, c'est une fille très intéressante, elle me dis beaucoup de choses sur elle, et je lui racontes quelques anecdotes sur ma famille, sans aller trop dans les détails. Elle me confie aussi quelque chose qui pourrait s'avérer être en ma faveur :

-Tu me promets de ne pas le dire à Juvia, hein ?

-Ouais.

-Je suis amoureuse de Lyon depuis le collège, nous étions amis, mais quand Juvia est arrivée, il a arrêté de me parler. Je voudrais tellement en vouloir à Juvia, mais je n'y arrive pas...

Je la comprend, tout à fait même. Mais je suis ravi qu'elle m'ait dis ça, ça ne peut être que bénéfique pour moi. Je souris doucement, si Meldy et Lyon étaient amis et que Meldy est jalouse de Juvia, ça pourrait même être plus simple que prévu.

-Dis, tu es toujours amoureuse de Lyon ?

Elle me regarde et ses yeux ne trahissent pas.

-Oui..., murmure-t-elle.

-Tu voudrais sortir avec lui ? Qu'il s'intéresse à nouveau à toi ?

Elle me regarde, comme si je détenais toutes les réponses à ses question. Je lui explique ce que je veux faire, dans les grandes lignes, bien entendu.

-T'es bizarre, Gray. Tu es sûr que tu n'as pas de sentiments pour Juvia ?

-Non, sûr et certain. Alors, tu veux m'aider ou pas ?

Je vois bien qu'elle hésite, c'est quitte ou double, comme plan.

-Ok. Mais je ne veux pas être trop impliquée quand même, je me sentirais beaucoup trop coupable...

-Comme tu veux. Je ne te force à rien, Meldy, mais il faudra que tu sois là pour réparer les pots cassés, après.

Elle hoche la tête et se lève, se dirigeant vers des amis à elle. Je souris à nouveau, je suis bien content d'avoir trouvé une alliée. Je me lève à mon tour, pour aller me chercher à boire. Je me sers une bière quand j'aperçois Juvia, toute seule assise sur une pierre. Je la rejoins, elle ne semble pas me voir, ou alors elle m'ignore.

-Hey, je lance, qu'est-ce que tu fais là toute seule ? Je ne t'ai même pas vue partir.

-Quoi ? Ah, oui. Non, je voulais m'éloigner un peu, être tranquille. Qu'est-ce que tu veux ?

-Rien en particulier, je voulais juste venir voir si tout allait bien.

Elle rigole, comme si je venais de lui faire la plus grosse blague du monde

-Parce que tu en as quelque chose à faire ? Sérieusement Gray, tu ne m'aimes pas, je ne vois pas pourquoi le fait que je sois toute seule t'importe.

Ça s'est dit. Juvia a changé, elle ne m'aurait jamais dit ça avant. Ce qui la rend encore plus intéressante.

-Ouais, désolé. Tu m'en veux tant que ça ?

-Sans commentaire.

Elle a l'air fâchée, et je la comprends, je n'ai pas été tendre avec elle, je l'avoue. Je ne sais pas comment lui montrer que moi aussi, j'ai changé. En fait, peut-être que le plus gros obstacle ne sera pas Lyon, mais Juvia elle-même.

-Écoutes, j'ai changé, et je suis désolé de la façon dont je me suis comporté avec toi, à l'époque. Je crois que j'ai juste eu peur qu'une fille s'intéresse autant à moi. Je ne savais juste pas comment gérer la situation, c'est tout.

-Non, tu t'es foutu de ma gueule, Gray. Tu t'en rends comptes, ou pas ? Tu as été horrible avec moi, et il faudra bien plus que de simples excuses. Moi aussi je me sens mal quand je te vois, je suis tellement mal à l'aise. Mais c'est comme ça. J'ai tourné la page, Gray, alors fait pareil, s'il te plaît.

Elle se lève, mais je l'attrape par le poignet, la forçant à se retourner :

-Est-ce que tu es heureuse avec Lyon ?

Je la fixe, je vois qu'elle hésite, ce qui répond à ma question.

-Oui, très. Alors ne gâches pas tout.

Je relâche ma prise sur son poignet mais ne la laisse pas partir pour autant. Je plonge mon regard dans le sien et lui dit ce que je pense :

-Arrêtes de mentir s'il te plaît. Je suis sérieux, Juvia. Je suis là pour toi, moi.

-J'en doutes. Tu ne me connais pas.

Je la lâche et la laisse s'éloigner. Je la regarde et me mords la lèvre. Je ne pensais pas qu'elle serait aussi fermée. J'ai peut-être eu tords, finalement...