Fried & Luxus

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Après le départ de Mira, Luxus était resté sur place, complètement abasourdi, incapable de réfléchir.

Mirajane, quant à elle, rentra dans leur appartement, et passa sa nuit à pleurer, roulée en boule dans son lit.

Qu'est-ce qu'elle allait faire si Luxus n'était pas prêt à être père ?!

Bien sûr, elle était forte, et elle saurait s'en sortir... 

Mais croiser Luxus tous les jours, sachant qu'il les avait rejetés, elle et leur enfant... Cela serait simplement une torture.

Mirajane Strauss était une combative, elle relevait toutes les difficultés. 

Cependant, elle ne savait pas si elle pourrait se remettre de celle-ci.





De longues heures plus tard, Fried marchait dans la rue en rentrant d'un bar et trouva Luxus assis sur un banc, la tête dans les mains, ses doigts agrippant ses cheveux blonds.

La nuit était tombée depuis bien longtemps, Fried se douta donc qu'il avait dû se passer quelque chose.

Il s'assit donc près de son camarade.

- Luxus, ça va ?

- Fried, soupira Luxus d'une voix morne.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Mirajane va bien ?

A ces mots, le blond se tourna vivement vers son camarade.

- Elle est ENCEINTE. Mais ça, tu le savais déjà, pourtant tu t'es bien abstenu de m'en faire part !

Fried eut un moment de flottement. Il ne comprenait pas ce qui clochait chez son ami. Ce n'était pas le genre de Luxus, surtout qu'il aimait Mira plus que tout au monde.

- Je... Je croyais qu'une naissance était un évènement positif.

Luxus se leva d'un bond, envoyant valser une poubelle.

- Ah ouais ? Et quel genre de foutu père je serais, dit-moi ?! T'as vu le monstres qu'est mon propre père ? Je ne suis pas prêt, je ne sais pas quoi...

Fried, qui s'était levé à son tour, le coupa en faisant quelque chose qu'il n'avait jamais osé avec Luxus : il lui mit un coup de poing si fort qu'il envoya valser son ami contre un arbre.

- Bon sang, c'est quoi ton problème ?! s'énerva Luxus, la main sur sa mâchoire.

- Mon problème, c'est que la femme que tu aimes a peur, est fatiguée et que tu l'as rejetée. Et tout ça pour quoi ?! Pour une petite crise existentielle ? Bien sûr que tu seras un bon père, cet enfant aura de la chance de t'avoir : tu as vu avec quelle aisance la petite Lia s'est accrochée à toi ?!

Et en plus, tu ne seras pas seul, cet enfant tu l'élèveras avec Mira. Ta Mirajane. Et tu pourras, bien sûr, compter sur l'équipe Raijin, et sur tout Fairy Tail.

Tu n'es sûrement pas ton père. Réfléchis, tu as eu un modèle masculin dans ta vie : le vieux Makaroff. Tu ne ressembleras en rien à Ivan.

Je ne dis pas que ça sera facile, mais tu ne te rends pas compte de la chance que tu as, tu est en train de fonder une famille avec la femme de ta vie. Alors maintenant, tu vas me faire plaisir, tu vas bouger tes fesses et rentrer auprès de ta femme.

Luxus n'avait jamais entendu Fried lui parler comme ça. Ou même tout simplement parler autant. Il était bouche bée.

Il se rassit en soupirant.

- Tu as raison, je ne suis qu'un idiot... J'ai paniqué.

- T'as pas de raison de t'inquiéter, lui répondit Fried en lui tournant le dos, les yeux rivés vers le ciel. Tu es une bonne personne, et vous allez être très heureux tous ensemble.

- Je l'espère... Merci, Fried.

- J'espère quand même qu'elle te botteras les fesses pour ta lâcheté, rétorqua Fried, qui était soudainement gêné de s'être autant exprimé.

Luxus sourit, mais il avait les sourcils froncés.

Est-ce qu'elle pourra lui pardonner?

Fried croisa les bras derrière la tête, tournant toujours le dos à Luxus.

- Arrêtes de déprimer, et va la rejoindre, maintenant.

Après une rapide accolade virile et un peu embarrassante, les deux camarades se séparèrent. Luxus rentrait à la maison.

- Merci pour tout, Fried.

Son ami hocha la tête en silence, et Luxus, décidé, partit après un dernier au revoir, sans se retourner.

Il manqua ainsi son camarade, qui s'était à son tour assis sur le banc, les épaules voûtées.

Fried venait de pousser définitivement l'homme qu'il aimait dans les bras d'une autre.

Mais son ami serait heureux, et c'était tout ce qui importait



Arrivé devant la porte de leur logement, le mage blond hésita. Et si elle ne voulait plus le voir ? Il avait réagit comme un imbécile, après tout.

Luxus se laissa glisser au sol.

Il affronterait la colère et la déception de sa démone le lendemain.



Du côté de Natsu et Happy, un silence abyssal régnait depuis la question posée par l'exceed.

Le mage de feu, d'ordinaire si prompt à réagir, restait perdu dans ses pensées.

Est-ce qu'il aimait Lucy plus que ses autres camarades ? Pourquoi est-ce que son meilleur ami semblait le penser ?

Natsu était une personne assez simple : il y avait d'un côté les gens qu'il aimait, et qu'il protègerait au péril de sa vie, et de l'autre ses ennemis, ceux qui voulaient leur faire du mal. Il n'aimait pas les choses compliquées, pour lui tout était blanc ou noir.

Et Lucy ? 

Lucy n'entrait dans aucune case. Amie. Camarade. Elle avait pris une place considérable, et ce dès leur rencontre.

Mais est-ce qu'il voulait plus ? Est-ce qu'il voulait compliquer une relation qui fonctionnait parfaitement bien ?

Non.

Oui.

Peut-être.



III. JealousyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant