VI - Soirée Pyjama

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Adrien accompagna Marinette le lundi matin, comme il le lui avait promis. C'était bien Nathalie, ainsi qu'Adrien l'avait pressenti, qui les accueillit dans le hall quand ils s'y présentèrent.

— Bonjour, Marinette, comment allez-vous ?

— Bien, je vous remercie.

— Adrien nous a dit ce qui vous était arrivé. J'en suis navrée. Nous avons réfléchi à la meilleure manière de vous présenter à la première d'atelier qui sera responsable de vous. Nous lui avons dit que vous aviez manqué plusieurs mois d'école, car vous aviez une mononucléose, mais que vous avez suivi des cours par correspondance. Votre stage devra servir à la fois à évaluer votre niveau et mesurer vos capacités d'apprentissage.

— Je... oui, merci. Merci infiniment de me donner cette chance, fit Marinette d'une voix saccadée, visiblement très intimidée.

Nathalie se tourna vers Adrien.

— Vous avez cours, je crois.

Adrien aurait bien accompagné son amie jusqu'à l'atelier, mais il venait d'être congédié, et Nathalie lui avait fait savoir la condition pour que son père accède à sa demande : ses études ne devaient pas pâtir de l'attention qu'il accordait à Marinette.

— Loin de moi l'idée de me montrer inattentif à mes études, répondit-il un peu ironique. Marinette, je te laisse dans de bonnes mains. On se retrouve ce soir.

Elle lui lança un regard éperdu, mais elle sembla comprendre qu'il n'avait pas le choix. Il tenta de lui insuffler du courage par son sourire, puis repartit.

oOo

Adrien revint dans l'après-midi à leur appartement, bien avant Marinette. Il eut du mal à se concentrer sur ses devoirs, inquiet de la manière dont se passait la journée pour elle. Il était en train de préparer le dîner quand il entendit la porte d'entrée. Il l'interrogea du regard quand elle pénétra dans le salon.

— C'était vraiment bien ! le rassura-t-elle tout de suite. La première d'atelier a été très gentille.

— Tant mieux, fit-il soulagé. Qu'as-tu fait aujourd'hui ?

— On a commencé par un tour d'atelier. J'étais très impressionnée, au début, et je ne pense pas avoir fait très bonne impression. Heureusement, au bout d'un moment, comme c'étaient des notions qui me sont familières, dans les grandes lignes, du moins, j'ai réussi à montrer que j'étais intéressée et que je savais de quoi on me parlait. Ensuite, elle m'a dit qu'elle allait me faire tourner d'un poste à l'autre, et que chaque responsable m'expliquerait le détail et verrait s'il peut me donner quelque chose à faire. J'ai commencé par les finitions. Ce n'est pas trop compliqué. J'ai surtout fait du repassage et coupé les petits fils qui restaient des modèles qui venaient d'être terminés. On m'a dit qu'ensuite, on me donnera des petites pièces à assembler. C'est tellement excitant !

Adrien sourit de la voir avec des étoiles dans les yeux. Il retrouvait la Marinette à laquelle il était habitué. Il était heureux d'avoir pu lui apporter cela.

— Ça m'a l'air génial, approuva-t-il.

— Ça l'est. Merci d'avoir eu cette idée et d'en avoir été obtenu l'autorisation.

Marinette s'avança vers Adrien et l'embrassa sur la joue. Celui-ci se figea, luttant contre son réflexe de l'enlacer. Elle lui lança un regard rapide, puis battit en retraite.

— Je me suis dit hier qu'il était temps de faire une machine de linge, lança-t-elle en sortant de la cuisine. Je vais m'en occuper.

— Bien, arriva-t-il à répondre, le cœur battant.

Aussi loin qu'il m'en souvienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant