XVII - Se fabriquer des souvenirs

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À la fin du mois d'avril, Adrien et Marinette furent de nouveau conviés à dîner au Manoir Agreste. Adrien avait revu plusieurs fois son père et sa belle-mère depuis le réveillon de Noël. Cela avait été à chaque fois pour des motifs professionnels. Adrien était conscient que le motif de certaines de ses visites était fallacieux : c'était pour régler des questions qui auraient pu être validées par téléphone. Mais il se déplaçait quand même, heureux que son père souhaite le voir et se donne la peine d'inventer un motif pour le faire venir. Les deux hommes n'avaient jamais abordé la question de Marinette entre eux. Seule Nathalie s'enquérait de la jeune femme quand elle était seule avec Adrien. Ce dernier était cependant certain que tout ce qu'il lui apprenait était ensuite répété à Gabriel. De son côté, Adrien s'était enhardi à porter des affaires que lui avait confectionnées sa petite amie quand il allait voir son père – ce qu'il avait toujours évité de faire jusque-là. Le styliste l'avait forcément remarqué, mais n'avait fait aucun commentaire.

— Il y a une raison spéciale ? demanda Marinette quand Adrien lui fait part de l'invitation.

— Pas à ma connaissance. Peut-être veut-il savoir où tu en es. Peut-être qu'il tient juste à établir un lien avec toi, vu que tu fais maintenant partie de ma vie.

— C'est un peu intimidant, avoua Marinette.

— Ça t'apprendra à sortir avec le fils de ton styliste préféré. Je commence d'ailleurs à me demander si tu n'avais pas une idée derrière la tête en acceptant de devenir ma petite amie.

— Mince, j'ai tenu quatre ans et, juste quand j'atteins enfin mon but, tu devines la vérité, prétendit Marinette.

— Ah, tu le reconnais, traîtresse ! feignit de découvrir Adrien.

— Tu veux vraiment savoir ce que j'espére obtenir de toi ?

— Puisqu'on en est aux confidences...

— De visiter à nouveau la réserve de ton père qui se trouve au manoir, avoua Marinette. Alya m'a dit que tu m'y as amenée une fois, et je rage de ne me souvenir de rien.

— Ça devrait pouvoir se faire, s'engagea Adrien en souriant. Je le lui demanderai.

— Oh, Adrien, merci ! s'écria Marinette avant de lui sauter au cou.

— Je vais vraiment finir par croire que tu m'as séduit dans ce but, la taquina son amoureux. Allez, encore quelques baisers et tu auras ta visite !

oOo

Le début du repas chez les Agreste fut tranquille. Nathalie interrogea Marinette sur son stage et celle-ci indiqua tout ce qu'elle apprenait et appréciait dans ses fonctions actuelles. Elle indiqua également être à la recherche d'un poste pour l'été, si possible dans un environnement anglophone pour continuer à progresser en anglais.

— Nous pourrons peut-être vous trouver quelque chose, proposa Gabriel. J'ai des acheteurs et des contacts un peu partout dans le monde.

Marinette se sentit remplie de gratitude par cette proposition,tout en se sentant gênée à l'idée de devoir son poste au père de son compagnon.

— C'est vraiment très gentil à vous, Monsieur Agreste, lui répondit-elle. Mais il est important pour moi de savoir si je suis capable de me débrouiller seule dans le monde du travail. Même si je pense reprendre mes études, je suis supposée me trouver des stages et devenir autonome.

— Je pense que vous sous-estimez l'importance du réseau dans les postes attribués, opposa Gabriel. Les personnes que vous pouvez connaître ou à qui vous pouvez déplaire comptent pour beaucoup dans une carrière.

Aussi loin qu'il m'en souvienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant