Chapitre 1 : Bleu découverte

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Thomas se réveilla, et assez paradoxalement, si en sombrant dans les ténèbres, il avait eu l'impression de tomber, à présent il lui semblait qu'il montait. Très vite, bien trop vite même. Si vite que son estomac en était retourné et que son corps protesta lorsqu'il essaya de se relever. Peu sûr sur ses jambes fébriles. À moins que ce ne soit un coup qui l'ait plongé dans cet état.

Il passa une main dans ses cheveux sous lesquels il sentit douloureusement la présence d'une bosse. Il s'était donc fait frapper, et ce coup était probablement la raison de sa présence ici. Dans une boîte ascendante qui semblait ne plus savoir rien faire d'autre que monter dans une obscurité qui collait à la moindre parcelle de cette matière froide et grise qui l'entourait. Du béton peut être.

Soudain, la boite s'arracha à son élévation et s'immobilisa, si brusquement que Thomas s'en trouva une fois de plus cloué au sol. Il sentit sa joue heurter une paroi et soudain, l'obscurité autour de lui disparut, comme si elle n'avait jamais existé.

Ébloui, le garçon plissa des yeux noisettes aux cils longs, et leva pour mettre en visière deux mains fines et parsemées à quelques endroits de traces blanchâtres, constellant sa peau de la même façon que ses joues et son nez retroussé étaient constellés de tâches de rousseur. Il commença à se faire à la lumière vive et claire, et les choses nettoyées de leurs ombres se profilèrent sous ses yeux. "Je savais que c'était du béton" pensa-t-il avant de prendre une inspiration et de lever la tête vers la source de lumière.

Le couvercle de la boîte qui l'avait emmené si haut avait été soulevé, et à présent, Thomas se retrouvait devant cinq faces inconnues, qui ne se privaient pas de le dévisager.

« Ça va ? Pas trop secoué ? demanda une voix féminine.

- Euhhh tout est relatif, lança Thomas en tentant de trouver un angle où regarder vers le haut ne l'éblouirait pas.

- Viens, on va t'aider à sortir de là, abrégea une voix masculine contrariée, on est déjà 6 à être passés par cette case et normalement ils t'ont pas monté seul. »

Thomas regarda naïvement autour de lui, cherchant une personne sûrement, quelqu'un dont la présence aurait pu être oubliée. Mais il ne remarqua rien d'autre que de grands sacs en toile, il comprit alors que son accompagnateur se tenait devant lui en la présence de vivres pour des jours peut être.

Portant les sacs à bout de bras, il les fit passer à ces six silhouettes éblouissantes puis ce fut à son tour d'être hissé hors de la boîte en béton. Ce qui fut bien moins réussit, Thomas étant en effet légèrement plus massif qu'un sac rempli de nourriture.

« Aller, force sur tes bras sinon on va jamais réussir ! s'indigna la voix féminine.

- Oui bah, qu'est-ce que je fais à votre avis ? C'est pas ma faute si ça glisse.

- Beurk tu viens d'avouer que t'avais les mains moites là, répliqua-t-elle d'un ton moqueur.

- En même temps, je viens de monter à toute vitesse dans une boîte vers un lieu terrifiant et inconnu remplis de gens hostiles me regardant littéralement de haut alors c'est pas très étonnant d'être- Ahhhh »

Le brun n'eut pas le loisir de perdurer sa complainte qu'ils finirent par réussir à le faire émerger.

Il atterrit sur les fesses au milieu d'une immense prairie, au loin quelques arbres faisaient office de présence, assemblés en une minuscule clairière. Devant lui, le trou duquel il avait été extirpé, et à sa droite la margelle d'un de ces vieux modèles de puit. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas vu de végétation aussi luxuriante, mais pourtant Thomas était sûr d'une chose : ce bleu vif n'avait rien de naturel. Car en effet, autour de lui, tout ce que l'on peut appeler verdure était en réalité d'un bleu lumineux, à peine nuancé par quelques teintes de violet.

Ensemble ? Toujours.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant