Ne te découvre pas d'un fil

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J'adore le Printemps, cette période unique où tout revit, c'est absolument magique ! Tel le Phénix qui renaît de ses cendres, la nature ressuscite et retrouve ses couleurs. Dépouillés par l'automne, les arbres dénudés se parent de timides confettis clairsemés. La sève monte et les bourgeons s'ouvrent pour laisser apparaître de nouvelles feuilles d'un splendide vert tendre, des fleurs blanches, roses ou mauves qui libèrent leur délicat parfum. Les oiseaux chantent pour trouver l'amour. Les jours rallongent. Je me mets quant à moi à rêver de fraises et de cerises.

Mais, nous ne sommes qu'en Avril, et comme le dit le très célèbre adage : « En Avril, ne te découvre pas d'un fil ». Et ceci prend tout son sens, dans le « NORD » Dixit Michel Galabru, car même si les journées commencent à être plus longues, le soleil a encore un peu de mal à percer et ça caille. C'est pourquoi la plupart des Nordistes sont indécis le matin ... « Je garde ma doudoune, je tente la veste ou l'imper ? Je quitte mes bottes ou pas ? ». Mm ! Tout est possible ici, la neige est bien tombée en plein mois de Mars ... alors qu'on l'espérait à Noël. Comme diraient les vieux : « y a plus d'saisons ! »

L'hiver fut long, mais long ... il n'en finissait plus. Ras le bol du froid, du manque de luminosité et de cette omniprésence de grisaille. Pourtant, le calendrier nous certifie que Mister Printemps s'est installé depuis un petit moment, mais ... en réalité, Mister glacial ne pointe le bout de son nez que depuis deux ou trois jours. Le bougre est encore tout timide et hésitant. Mais il est là, et cela me rend joyeuse. Il est là et c'est le principal.

_ Alors Grégoire, que pensez vous des appartements et des maisons ?

_ Quelques trucs sympas mais ... pas de coup de cœur particulier pour Cam. Hein, ma puce ? Répond-il à ma mère tout en me sollicitant.

_ C'est vrai ... on se donne le temps de la réflexion !

_ Et bien, n'attendez pas trop longtemps, on sera vite en septembre. À tes vingt-cinq ans ma grande ! S'exclame mon père en levant sa coupe.

_ Ils peuvent toujours loger à l'appart au début ! Glisse Eve, timidement.

_ Oh, que c'est mignon ... Eve veut garder sa meilleure amie ! Ironise Jérémie.

_ Hé, il faut que je te rappelle qu'elle est ma propriété pas la tienne, fanfaronne Grégoire en narguant Eve et en m'embrassant les cheveux.

_ Pardon ? Heu ... ne vous emballez pas, je ne suis la propriété de personne, moi !

_ Qu'est ce que l'on pourrait dire alors. Elle est à nous ! Me chahute ma mère, enfin j'espère. Même à vingt-cinq ans, c'est mon bébé d'amour ! Pas vrai Mamie ?

_ Tu as bien raison, certifie ma grand-mère, tout à coup sortie de sa réserve. Ce n'est pas par ce que vous êtes un homme, que ma petite fille vous appartient, Grégoire. Elle n'est pas une chose et les femmes ont leur mot à dire maintenant. Nous avons même le droit de voter, mais là, je ne vous apprends rien, j'espère ?

_ Mamie, il plaisantait !

Enfin je crois ! J'essaie de calmer le jeu car mamie semble remontée comme un coucou. 

_ Oh, mais ne vous inquiétez donc pas pour elle, votre petite fille ne fait jamais que ce qu'elle veut vraiment ! Lui répond-il.

_ Heureusement : renchérit mon père fièrement. Et c'est très bien comme ça, non ?

_ Je dis ça parce que je lui ai proposé de me rejoindre pour le marathon de Boston cette année et elle n'a pas voulu. Je pouvais pourtant l'héberger !

Monsieur se plaint ! Ça fait un peu loin et cher pour un marathon ! J'suis pas chirurgien ... il ne se rend pas compte ? Il fait exprès ou c'est une blague ? S'il m'avait payé le voyage j'dis pas ... et encore, je n'ai pas envie de le taxer.

Monsieur G, Mister Freeze et ColégramOù les histoires vivent. Découvrez maintenant