Chapitre 2

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 C'est un tout nouveau Dumè que Laetitia découvre à la porte de chez elle. Il a laissé tomber son habituel costard-cravate pour un simple polo et un bermuda. Tout sourire, il la regarde dans le blanc des yeux sans rien dire. Et Laetitia ne perd pas une miette de son regard de braise.

« Entre entre ! se reprend-elle.

— Belle maison que tu as là dis-moi ! Ça paye bien mannequin.

— Merci. Disons que je peux me le permettre. Faut bien que le métier ait quelques avantages...

— Aller, ne pense pas à ça, c'est les vacances !

— Du coup... Tu veux un café, ou autre chose ?

— Un café, ça sera très bien.»

Laetitia le retrouve dans le salon, deux tasses à la main. Elle l'observe de loin alors qu'il visite la pièce regard.

« Voilà pour toi ! Sans sucre si je me souviens bien.

— C'est ça. Quelle mémoire !

— Et oui, faut croire que je ne suis pas qu'une belle paire de jambes !

— Quel humour ! Evidemment que tu es plus que ça. Bien plus que ça même.

— C'est gentil, lui répond-elle tout bas.»

Autour de leurs cafés, ils profitent de ce dernier moment de calme et d'intimité avant l'agitation des vacances. Ils n'échangent aucun mot, mais le silence n'est pas gênant. Ce n'est pas la première fois que ça arrive. Les deux jeunes gens se sont connus une dizaine d'années auparavant, quand Laetitia a rejoint la maison de haute couture dirigée par le père de Dumè. Au fil du temps, ils ont appris à vivre ensemble. Pendant les heures de travail interminables de Laetitia, Dumè était souvent dans les parages, à graviter autour de son père en espérant un peu d'attention. Ils ont naturellement fini par faire connaissance et se rapprocher.

« On devrait se mettre en route. Ta cousine va nous attendre.

— T'as raison, donne moi le temps de rincer les tasses, d'attraper mon sac et on est partis !

— Je m'occupe des tasses, file chercher tes affaires !»

Une minute plus tard, ils se rejoignent dans l'entrée et Laetitia est prête à partir. En l'homme galant qu'il est, Dumè porte la valise de Laetitia et la charge dans le coffre. Et il s'empresse aussitôt de lui ouvrir la portière de l'auto. Amusée mais touchée, Laetitia lui renvoie un grand sourire.

Le trajet jusqu'à l'aéroport n'est pas si long. Mais ils ont le temps de s'en raconter des choses... Visiblement ces deux-là ne manquent pas de sujet de discussion !

Dumè, qui connaît l'île comme sa poche, les conduit les yeux fermés à l'aéroport et laisse la voiture au parking.

Presque main dans la main, ils rejoignent le plus grand hall à la recherche de la belle Vanina. Dumè ne l'a jamais rencontrée mais Laetitia lui a beaucoup parlé d'elle. C'est avec une grande facilité qu'il repère la jolie corse aux cheveux bruns. Il fait signe à Laetitia et quand les deux jeunes femmes se croisent du regard, c'est un énorme sourire qui s'affiche immédiatement sur leurs visages !

Laetitia abandonne sa valise pour s'avancer vers Vanina, les bras grands ouverts. S'ensuit une longue accolade entre les deux cousines.

« Si tu savais ce que je suis contente de te voir, se réjouit Laetitia.

— Et moi que tu ai réussi à enfin te libérer pour prendre une semaine de vacances.

— Désolée, j'étais pas trop dispo ces derniers temps...

Un incroyable étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant