Chapitre 3

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Rien que la vue par les hublots est magnifique ! L'eau à l'air encore plus clair qu'en Corse. Laetitia est épatée. Elle passe la fin du vol scotchée à la fenêtre.

Toujours obnubilée par le paysage, elle trimballe sa valise au travers de l'aéroport sans porter la moindre attention à ses deux amis qui marchent quelques mètres devant elle. Il faut dire que les pistes sont à quelques mètres de la mer. Au moins, elle est détendue là.

« Alors Dumè ? T'as quelqu'un dans ta vie, en profite Vanina pour mener sa petite enquête.

— Non. Pas pour le moment non.

— Aahh. Pas pour le moment. Tu cherches à te caser alors ?

— Oula. Je t'arrête tout de suite. Je ne cherche pas et tu ne m'intéresses pas.

— Bah dis tout de suite que je suis moche.

— Non ! Absolument pas. C'est pas ce que je voulais dire.

— Mais je sais, rigole Vanina. Je te charrie !

— Pfff. T'es pire que ta cousine avec tes vannes.

— Ma cousine, la coincée et stressée de service, fait des vannes.

— Oh oui. Elle ne s'en prive pas. Enfin avec moi. Mais je suppose que c'est normal, on se connaît bien.

— Et du coup elle, elle a quelqu'un ?

— Je crois pas non. Ou alors elle ne me l'a pas dit. Mais avec les heures qu'elle fait, je ne sais pas si elle aurait le temps.

— J'avais oublié, le boulot. Tel père, tel fils va. »

Vanina le laisse en plan et s'accoude à la rambarde, juste à côté de sa cousine. Elle aussi en profite pour admirer le paysage. Pendant ce temps-là, Dumè se balade dans la galerie de l'aéroport, sûrement déjà à la recherche d'un petit souvenir à rapporter.

Ils se retrouvent presque une heure après avoir atterri et épuisés par le voyage, ils en concluent d'un commun accord que c'est plus raisonnable d'aller à l'hôtel de suite. Ils se rendent sur le parvis de l'aéroport et trouvent rapidement un taxi. C'est Dumè qui a le courage d'affronter la barrière de la langue en premier. Il baragouine quelques mots en espagnol, avec un très mauvais accent, mais après une poignée de minutes, le chauffeur semble avoir saisi la demande et leur ouvre son coffre.

À l'avant, Dumè continue d'exercer son espagnol et à l'arrière, les filles planifient déjà leur petit programme. La première question de Laetitia est de savoir s'il y a une salle de sport à l'hôtel, sous prétexte qu'elle ne peut pas zapper la salle pendant toute une semaine, sinon elle va revenir enveloppée comme un boudin. Sa cousine la rassure, l'hôtel est un des mieux équipés de la ville, avec des saunas et des hammams privés. Visiblement prévoyante, Vanina sort de son sac des brochures les unes à la suite des autres. Laetitia n'a que l'embarras du choix entre les spas, les discothèques, les locations de jet-ski - ça non, jamais de la vie elle monte sur un truc pareil. Gilet de sauvetage fournis ou non ! -, les bars à thèmes plus ou moins réservés aux adultes... Quelle idée de la laisser organiser des vacances aussi ? Laetitia se fait la promesse de ne pas la laisser s'occuper de son enterrement de vie de jeune fille le jour venu.

La mannequin en est encore seulement à s'imprégner de l'ambiance de l'île. Derrière la vitre se succèdent des façades de bâtiments décorées d'enseignes lumineuses et de néons. Ce doit être un des quartiers les plus animés. Dans les rues, les gens se promènent en maillots de bain, ou torse-nu. De toute évidence, ils rentrent de la plage. Elle imagine bien le rythme décalé de ces touristes, qu'elle ne va pas tarder à adopter elle aussi. Lever midi - les jours de grand courage -, brunch au restaurant de l'hôtel, plage, un petit dîner vite fait, bien fait, et fête, musique, boisson jusqu'au bout de la nuit.

Un incroyable étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant