Chapitre 06 - My constellation

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Je n’ai pas pleuré.

Depuis cette nuit où je me suis asséché les yeux, aucune larme n’a coulé. Je voulais juste profiter du soleil, de la route, de la chaleur et de ces deux êtres devant moi.

J’ai enlevé mes claquettes et j’ai écrasé mes pieds contre la terre humide. Ça m’a fait sourire, parce que j’avais l’impression de m’enraciner à ce sol, ne faire qu’un avec la nature et j’aimais cette sensation. Je les suivais les pieds nus et la tête dans les nuage. L’air était si pure par ici, loin de  la civilisation de toutes les sortes de pollutions, aussi lumineuses que sonores.

Ici je pouvais entendre les craquements des bronches sous mes pieds. Mes pas contre le sol produisaient des bruits brutaux, ça semblait être monotone, mais chacun de mes pas était unique et si en tendait l'oreille on pouvait entendre les détails de chacun d'entre eux, l'écrasement de cette fourmi ou de cette insecte, l'aplatissement de ces micro-organismes, ou encore le craquement de ces feuilles d'arbres réduit sous le poids de mon talon en miette.

J’essayais de ne pas lui faire de mal, cette terre qui m’accueille avec une si grande bienveillance, mais je ne pouvais m’y résoudre. Mes yeux n’étaient pas assez grands pour voir tous ces êtres sous mes pieds qui courent pour sauver leur peau, et mes oreilles pas assez grand pour entendre leur hurlement.

Je ne suis pas le grand méchant loup, je n’allais pas les duper pour les dévorer. À vrai dire c’est lui qui m’a guidée par cette route, il a dit «on passe par là askip c’est un raccourci» et je l’ai suivi sans renchérir. Parce qu’il est grand, imposant, autoritaire et injustement beau. Je n’avais pas mon mot à dire, et clairement ça ne me dérangeait de ne pas parler bien au contraire.

Le grand méchant loup a tourné à droite, vers l’extérieur des bois et nous l’avons suivi. La terre humide se transforma petit à petit en rocher dure et chaud.

En fait non, brûlant.

J’ai sauté sur moi en criant des «awch !» pour éviter de me brûler, oubliant totalement que j’avais des claquettes aux mains, et j’ai voulu sauter dans cette eau bleutée pour cesser le supplice. Mais la raison m’a rattrapé et j’ai remit les claquettes à mes pieds grillés tel un steak. Un steak au goût de terre et de cadavres de fourmis.

Sans surprise Catalena se moquait de ma maladresse et le grand méchant loup à montré ses canine, ses jolies canines que j’aurais aimé toucher du bout de la langue.

Catalena a sorti sa nappe considérant que c’était le lieu parfait pour faire ce pique-nique. Évidemment exposé au soleil sur un rocher brûlant et de plus au bord de la mer. Non, au bord d’un vide d’au moins cinq mettre.

Mon amour pour la mer pouvait être aussi immense qu’il le voulait, ça n’en restait pas moins dangereux.

Est-ce que je me suis opposé à cette idée ?

Avec mon incroyable charisme évidemment que non.

Je me suis contenté de poser mon derrière sur la nappe à carreaux, tellement cliché, et à sortir la nourriture du panier en osier pour l’étaler à la vue de tous ces prédateurs volant. Roxan est resté debout à observer la mer, sûrement trop viril pour se résoudre à faire un pique-nique entre filles. J’ai prit le téléphone en matin et ait capturé l’instant, d’abord la bouffe ( prioritaire tout de même), le paysage que j’ai posté en story Instagram, Catalena et enfin lui.

Il était si beau sur ce cliché.

Son t-shirt bleu se confondait avec le bleu du ciel et de la mer, ses cheveux avait poussé depuis ces derniers jours et lui arrivaient en dessous des oreilles, il portait un short gris et il avait le regard loin, très loin à en perdre les traces. Sur le photo il semblait chercher l’horizon, dans la vraie vie il semblait chercher les nuages sur ce ciel nu et sans intérêt. En pleine observation j’ai failli faire tomber la bouteille de vin rouge au sol, ce qui me ramena sur terre, et Catalena me lança un regard malicieux plein de sous-entendus.
 
_ Si tu veux que je parte « parler avec Aaron » (elle mima les guillemets avec ses doigts) à un moment donné t’as juste à me faire signe.
 
J’ai d’abord rit et lui ai lancé un « ta gueule Cat' », puis j’ai pensé à toute les fois où elle est allé parler avec Aaron me laissant à la merci de son regard couleur de brasier et je me suis demandé si cette petite peste ne l’avait pas fait exprès pendant tout ce temps.
 
_ Arrête de baver alors et aide moi.
 
_ Va te foutre Cat' il peut t’entendre, ai-je chuchoté.
 
Mais il était tellement absorbé par ce que lui seule voyait que les faibles bruits de l’eau cachait notre vacarme ( enfin je l’espère).
 

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