Chapitre 14

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        Dimanche 02 Décembre :

21h13 : Il s’est passé beaucoup de choses depuis hier soir, alors il faut que je raconte !

        Je venais de terminer d’écrire ma journée dans ce journal et j’allais aller me coucher quand quelqu’un a frappé à ma porte. Je suis donc allée ouvrir et j’ai trouvé Anthony, debout devant moi, en pyjama, le sourire aux lèvres.

-        Je ne t’ai pas réveillée j’espère, m’a-t-il dit.
-        Non, non. Entre.

Il est alors entré dans ma chambre et nous nous sommes assis au bout de mon lit.

-        Je voulais savoir si tu étais contente de ta journée…
-        Oh oui ! C’était super ! Merci beaucoup.
-        Il faudra quand même que demain on aille au marché de Noël, parce que là, on n’y est presque pas allés.
-        C’est vrai. En plus, ça fera plaisir à Solal, ai-je souri.
-        Et à toi ? Ça te fera plaisir ou tu t’en fiches ?
-        Oh non, moi j’aime beaucoup. C’est très joli en plus.

Mon enthousiasme a eu l’air de le soulager puisqu’il a souri. Nous avons ensuite continué à parler pendant plusieurs heures et petit à petit, avec la fatigue, nous nous sommes retrouvés plus ou moins allongés sur mon lit. Et je crois que ni lui, ni moi n’avons vu le sommeil nous gagner.

        Ce matin, je me suis donc réveillée sur mon lit, recouverte d’une couverture que je n’avais pas hier. Anthony était toujours là, assis au bord du lit. On a dû dormir ensemble parce qu’il semblait gêné. En m’entendant bouger il s’est tourné vers moi.

-        Hum… Coucou.
-        Coucou, ai-je souri.
-        Euh… Je suis désolé. Je ne veux pas que tu penses que j’ai profité de ta fatigue pour dormir avec toi. Je crois qu’on s’est endormis d’un coup. Et hum… Je me suis réveillé dans la nuit et tu étais là et euh… j’ai voulu partir mais j’avais peur de faire du bruit. J’aurais dû ? Non parce qu’après je me suis rendormi et euh…
-        Moi ça ne me pose aucun problème, l’ai-je coupé.
-        C’est vrai ?
-        Mais oui, ne t’inquiète pas, ai-je ri.
-        Je suis soulagé, j’avais peur que tu m’en veuilles.
-        Et hum… ça fait longtemps que tu es réveillé et que tu stresses comme ça ?
-        Je ne sais pas, peut-être vingt minutes. En fait je voulais partir pour éviter que Solal ne nous trouve allongés ensemble, mais hum… Je me suis dit que si je partais tu allais penser que je voulais te faire croire que j’avais dormi dans mon lit. Et euh… Ce n’était pas le cas, donc…
-        Eh, il ne faut pas se prendre la tête pour si peu, ai-je ri. C’est la première fois que tu dors à côté d’une femme ou quoi ?
-        Sans son accord, oui.
-        Crois-moi que si je ne voulais pas que tu dormes avec moi, je ne me serais pas endormie alors que tu étais dans ma chambre.
-        Mmmh… Donc tout va bien ?
-        Bah moi je dirais que oui. Non ?
-        Si, si, m’a-t-il souri.

Il m’a alors poussé les quelques mèches qui retombaient devant mon visage avant de me regarder dans les yeux. J’ai cru qu’il allait m’embrasser, mais il n’a pas bougé. J’aurais peut-être dû prendre les devants mais mon fils nous a rejoints alors je n’en ai pas eu le temps. Nous avons donc pris tranquillement notre petit-déjeuner tous les trois avant de quitter l’hôtel avec nos affaires. Comme la veille, nous avons déambulé un peu dans les rues afin de rejoindre les marchés de Noël. Rapidement, nous sommes arrivés sur une grande place au centre de laquelle, trônait un sapin immense. Le ciel étant couvert, la luminosité était faible, alors, ce sapin illuminait à lui tout seul la place. J’ai cessé de marcher tant c’était beau. Anthony s’est alors arrêté quelques mètres devant moi et il s’est tourné pour voir ce que je faisais.

-        Regarde, tu as vu le sapin ? ai-je demandé.
-        Oui, j’ai vu Jen, a-t-il ri.

Il a ensuite tendu son bras pour que je lui donne ma main et nous avons continué à marcher sur la place. Solal était devant nous et il a fini par faire demi-tour en courant pour sauter sur Anthony.

-        Antho ! Regarde le sapin ! s’est exclamé mon fils.
-        Je l’ai vu oui. En tous cas, je sais de qui tu tiens, toi, a-t-il ri en se tournant vers moi.
-        Tu trouves que je tiens de maman ? C’est un compliment ou pas ? a demandé Solal.
-        Oh oui. Évidemment que c’est un compliment, a dit Anthony en me souriant.

J’ai alors baissé le regard pour le poser sur mes chaussures et j’ai continué à avancer. Solal a entraîné Anthony à un stand et moi, je me suis arrêtée pour regarder le sapin. Debout au milieu de la foule, je ne l’ai pas lâché du regard tant je le trouvais beau et grand. Au bout d’un moment, j’ai senti une main se poser sur mon épaule et un souffle chaud se rapprocher de mon oreille.

-        Tu es captivée par le sapin ? a chuchoté Anthony.

Je me suis alors retournée vers lui. Il avait Solal sur son dos et il m’a tendu un gâteau de Noël.

-         Tiens, c’est ton fils qui a choisi, m’a-t-il souri.
-        Oh, merci. Mais Solal, laisse Anthony tranquille s’il te plait. Tu vas lui faire mal au dos. Tu as 10 ans, tu n’es plus un bébé.
-        C’était pour pas que je me perde maman, a râlé mon fils.

Il a fini par lâcher Anthony et nous avons continué notre visite. Il n’y a pas à dire, l’esprit de Noël est vraiment très présent à Strasbourg.

-        Solal, tu dois y être à quelle heure chez ton père aujourd’hui ? a demandé Anthony.
-        Chez mon père ? Ah oui, c’est vrai… Je me croyais en vacances là, a ri Solal.
-        Eh non… Tu as école demain.
-        Mmmh… euh… Mais pour mon père, je ne sais pas. Maman tu m’emmènes à quelle heure ?
-        Euh… Ce serait bien que tu y sois avant 18 heures. Mais si ce n’est pas possible je l’appellerai.
-        On va partir un peu avant 13 heures alors, ça vous va ? a proposé Anthony.
-        Non, a râlé Solal. Moi je veux rester ici.
-        Ça ce n’est pas possible Soso, ai-je ri. Dans tous les cas, on doit rentrer, Anthony travaille demain aussi.
-        Il n’y a que toi qui ne fais rien demain quoi… a soupiré mon fils.
-        J’ai une réunion avec mon équipe demain matin. Alors tu vois, même moi je suis occupée.

Il a râlé un peu et Anthony a proposé de faire un dernier tour du marché de Noël avant d’aller manger rapidement. Moi aussi j’avais envie de râler mais je me suis abstenue. Alors j’ai mis le peu de concentration dont je dispose pour mémoriser ce week-end dans ses moindres détails. C’était tellement magique. D’ailleurs, je crois que ça a commencé à se voir que je n’avais pas envie de partir parce qu’Anthony s’est tourné vers moi en souriant.

-        Ça va Jen ?
-        Oui, oui, ai-je souri.
-        Tu es fatiguée ?
-        Non, pourquoi ?
-        Je ne sais pas, tu marches de plus en plus lentement.
-        J’admire le paysage, ai-je souri.
-        Toi non plus tu ne veux pas partir maman ? a ri mon fils.
-        On n’a pas le choix de toute façon, ai-je soupiré.

Anthony a souri et nous avons fini par aller manger rapidement dans un restaurant. J’avoue que ça nous a fait du bien de manger chaud parce qu’il commence vraiment à faire froid dehors ces derniers temps. Une fois notre repas terminé, nous avons rejoints la voiture et Anthony a conduit jusqu’à Paris. Cette fois, je n’ai pas dormi. Je voulais profiter jusqu’au bout de ce week-end alors nous avons fait des jeux pour occuper notre trajet. C’est finalement après de longues heures de route que nous sommes arrivés en bas de mon immeuble. Anthony a pris nos bagages et nous avons rejoint mon appartement. Une fois devant la porte d’entrée, il a posé nos sacs et il nous a salué.

-        Merci beaucoup pour ce week-end, c’était super, ai-je chuchoté.
-        Je suis heureux que ça t’ait plu, a-t-il souri.
-        À moi aussi ça m’a plu ! s’est enthousiasmé Solal. Quand est-ce qu’on repart tous les trois ?
-        On verra, d’accord ? ai-je ri.

Anthony m’a ensuite fait la bise et il nous a laissés pour que je ramène mon fils chez son père. Me voilà donc maintenant seule chez moi, avec, pour seuls compagnons, mes souvenirs du week-end.

Paradis Secret - Fiction courte [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant