Paradis Secret - Fiction courte [Terminée]

Chapitre 16

        Mardi 04 Décembre :

9h23 : Bon, cette nuit, j’ai réfléchi et j’ai pensé à Anthony. Depuis que j’ai fait sa connaissance, je ne lui ai quasiment jamais proposé de sorties. C’est aussi rarement moi qui commence les conversations par messages, et pour cause, le fait de voir deux hommes à la fois me bloquait un peu. Je ne pouvais pas être trop entreprenante puisque je ne savais pas lequel des deux j’allais continuer de voir. Mais maintenant que mon choix est fait, je vais remédier à ça et je vais organiser quelque chose pour aujourd’hui. Il m’a dit qu’il travaillait jusqu’à 19 heures ce soir, alors, je vais tenter de le surprendre un peu. Bon… Je ne pourrai pas l’emmener à Strasbourg, mais bon… C’est l’intention qui compte, non ?
 
 23h09 : Mon plan a fonctionné comme sur des roulettes. À 19 heures pile, j’étais devant la salle d’escalade dans laquelle il travaille. À travers la vitre j’ai vu qu’il n’y avait pas énormément de monde alors je suis entrée. Anthony s’est tourné vers moi et a ouvert de grands yeux, surpris de me voir ici.

-        Jen ? Qu’est-ce que tu fais là ? s’est-il étonné.
-        Je ne sais pas, j’ai vu de la lumière, alors je suis entrée, ai-je ri.

Il a eu l’air plutôt content de me voir puisqu’il m’a serrée contre lui avant de me dire bonjour.

-        Tu veux retenter l’escalade ? m’a-t-il demandé.
-        Hum… Disons que j’avais prévu un autre programme pour ce soir…
-        À oui ? C’est quoi ?
-        Tu verras…

Un large sourire s’est dessiné sur son visage et il m’a déposé un baiser sur la joue.

-        Je vais juste récupérer mes affaires et je te rejoins, ok ?

J’ai acquiescé et je l’ai regardé partir. Il est revenu peu de temps après et il a pris ma main pour que nous quittions la salle d’escalade ensemble.

-        Je ne suis jamais monté dans ta voiture, est-ce que je dois avoir peur de ta conduite ? a-t-il demandé en riant.
-        Hum… Tu aimes les manèges à sensations ?
-        Oui…
-        Alors, ça devrait aller pour ma conduite.

Il a ri avant de s’installer du côté passager.

-        Je ne peux toujours pas savoir où on va ?
-        Non.
-        Et je ne peux avoir aucun indice ? a-t-il demandé.
-        Les seuls indices que tu auras c’est qu’on ne va pas à Strasbourg et que je ne te kidnappe que pour quelques heures…
-        Est-ce que j’ai le droit de faire comme toi et de tenter de deviner avec les panneaux ? a-t-il ri.
-        Tu sais que ma conduite va vite devenir bien plus dangereuse si tu accapares mon attention ?
-        Mmmh… La prochaine fois, on prendra ma voiture…
-        Elle est où d’ailleurs ?
-        Devant chez moi. Je vais travailler en métro la plupart du temps.

J’ai acquiescé et nous avons roulé un petit moment dans Paris. Déjà parce qu’il y avait du monde, et ensuite, parce qu’à force de discuter, je me suis perdue.

-        On n’est pas déjà passés dans cette rue ? a-t-il fini par me demander.
-        Euh… C’est possible…
-        On est perdus ? a-t-il ri.
-        Mais… Ce n’est pas ma faute aussi… Tu fais que me parler et en plus, il fait nuit.

Pour couronner le tout, il s’est mis à pleuvoir. Déjà que je n’y voyais pas grand-chose, ça n’a vraiment rien arrangé. C’est finalement après de longues minutes à tourner dans les rues que j’ai enfin retrouvé mon chemin. Je me suis alors garée et, toujours dans le véhicule, Anthony s’est tourné vers moi, l’air perplexe.