Paradis Secret - Fiction courte [Terminée]

Chapitre 11

        Jeudi 29 Novembre :

9h00 : Aujourd’hui je vois Arnaud. Je m’étais donné deux jours pour réfléchir à ce que j’allais pouvoir lui dire et je n’y ai pas pensé une seule seconde. À croire que Solal et Anthony occupent déjà toutes mes pensées.
 
11h03 : J’espère qu’il ne va pas s’énerver ou le prendre mal. En tous cas, j’ai bien fait d’accepter de le voir chez lui. Au moins si ça dégénère, ce sera à l’abri des regards. Je n’ai pas envie de me retrouver en couverture de magazines parce que je me serais battue avec un homme dans un bar.
 
14h02 : Ça commence bien. Je devais être chez Arnaud à 14 heures et je suis toujours dans mon taxi. Le chauffeur s’est perdu. Je lui ai donc envoyé un message afin de le prévenir de mon retard. J’espère qu’il ne m’en tiendra pas rigueur.
 
21h43 : Enfin ! Solal est enfin au lit alors je peux venir écrire ma journée. D’abord, je suis arrivée chez Arnaud avec un peu plus de vingt minutes de retard, mais il n’a pas eu l’air de m’en vouloir. Nous nous sommes donc installés dans son salon et il m’a proposé de l’alcool. J’ai accepté en lui disant de ne pas me donner quelque chose de trop fort puisque je devais aller récupérer mon fils à l’école. Il a acquiescé et a disparu quelques minutes dans sa cuisine. Quand il est revenu, il m’a tendu un verre bien plein et il s’est assis à côté de moi. Son corps était très proche du mien et, je crois que ce n’était jamais arrivé. En tous cas, pas quand j’étais sobre. Bizarrement, je me suis sentie mal à l’aise mais je n’ai pas osé bouger.

-        Tu goûtes et tu me dis si tu aimes ? m’a-t-il demandé.
-        Euh… Oui, d’accord.

J’ai alors trempé mes lèvres dans le cocktail et j’ai souri. Je lui avais dit d’y aller doucement sur l’alcool. Il ne m’a visiblement pas écoutée. Mais en le voyant boire d’une traite son verre, identique au mien, je me suis dit que peut-être que pour lui, ça, c’était léger.

-        Alors ? m’a-t-il demandé en terminant son verre.
-        C’est bon. J’aime bien. Mais c’est fort un peu, non ?
-        Ah, tu trouves ? On fait des tests au bar pour ajouter des cocktails sur la carte alors ce n’est pas encore très au point.
-        Je pense qu’il faudrait diminuer un peu la dose d’alcool pour mettre ça sur la carte, ai-je ri.
-        Je t’avoue que d’habitude c’est mon barman qui s’en occupe, mais il n’a pas voulu venir pour nous servir aujourd’hui, a ri Arnaud.

J’ai alors souri avant de reporter mon attention sur mon verre. Si je le finis, je vais être vraiment trop alcoolisée pour aller chercher mon fils. Je vais passer pour une mère irresponsable.

-        Si tu le trouves trop fort, ne le finis pas. Je vais te donner autre chose, m’a dit Arnaud.
-        Je t’avoue que ce ne serait pas de refus, parce que je me vois mal aller chercher mon fils avec autant d’alcool dans le sang.
-        Viens alors, je vais te faire goûter autre chose.

Il s’est alors levé et il a pris mon verre. En marchant vers la cuisine, il l’a bu aussi rapidement que le sien et j’ai ouvert de grands yeux. Il a fini par me faire passer devant lui pour que je le regarde préparer mon cocktail.

-        Tu veux doser toi-même ton alcool ? m’a-t-il demandé.
-        Je veux bien s’il te plait.

J’ai alors saisi la bouteille de rhum qu’il m’a tendue et Arnaud s’est collé à mon dos pour regarder ce que je faisais. Mon bassin étant déjà contre le plan de travail, je me suis sentie bloquée contre son corps, alors, rapidement, j’ai versé quelques gouttes d’alcool dans mon verre avant de reposer la bouteille pour qu’il me laisse tranquille.

-        C’est vraiment un verre de gonzesse ça, a ri Arnaud en s’éloignant de moi.
-        Pourquoi ?
-        Ce n’est pas une dose d’alcool ça !